HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Propos de table, livre V

Préambule

  Préambule

[5,0] ΣΥΜΠΟΣΙΑΚΩΝ ΒΙΒΛΙΟΝ ΠΕΜΠΤΟΝ. Περὶ τῶν τῆς ψυχῆς καὶ σώματος ἡδονῶν, Σόσσιε Σενεκίων, ἣν σὺ νῦν ἔχεις γνώμην, ἐμοὶ γοῦν ἄδηλόν ἐστιν, ’ἐπειὴ μάλα πολλὰ μεταξὺ οὔρεά τε σκιόεντα θάλασσά τε ἠχήεσσα‘· πάλαι γε μὴν ἐδόκεις μὴ πάνυ τι συμφέρεσθαι μηδ´ ἐπαινεῖν τοὺς οὐδὲν ἴδιον τῇ ψυχῇ τερπνὸν οὐδὲ χαρτὸν οὐδ´ αἱρετὸν ὅλως * ἀλλ´ ἀτεχνῶς τῷ σώματι παραζῶσαν αὐτὴν οἰομένους τοῖς ἐκείνου συνεπιμειδιᾶν πάθεσι καὶ πάλιν αὖ συνεπισκυθρωπάζειν, ὥσπερ ἐκμαγεῖον κάτοπτρον εἰκόνας καὶ εἴδωλα τῶν ἐν σαρκὶ γινομένων αἰσθήσεων ἀναδεχομένην. ἄλλοις τε γὰρ πολλοῖς ἁλίσκεται ψεύδους τὸ ἀφιλόκαλον τοῦ δόγματος, ἔν τε τοῖς πότοις οἱ ἀστεῖοι καὶ χαρίεντες εὐθὺς μετὰ τὸ δεῖπνον ἐπὶ τοὺς λόγους ὥσπερ δευτέρας τραπέζας φερόμενοι καὶ διὰ λόγων εὐφραίνοντες ἀλλήλους, ὧν σώματι μέτεστιν οὐδὲν βραχὺ παντάπασιν, ἴδιόν τι τοῦτο τῇ ψυχῇ ταμιεῖον εὐπαθειῶν ἀποκεῖσθαι μαρτυροῦσι καὶ ταύτας ἡδονὰς μόνας εἶναι τῆς ψυχῆς, ἐκείνας δ´ ἀλλοτρίας, προσαναχρωννυμένας τῷ σώματι. ὥσπερ οὖν αἱ τὰ βρέφη ψωμίζουσαι τροφοὶ μικρὰ μετέχουσι τῆς ἡδονῆς, ὅταν δ´ ἐκεῖνα κορέσωσι καὶ κοιμίσωσι παυσάμενα κλαυθμυρισμῶν, τηνικαῦτα καθ´ ἑαυτὰς γινόμεναι τὰ πρόσφορα σιτία καὶ ποτὰ λαμβάνουσι καὶ ἀπολαύουσιν, | οὕτως ψυχὴ τῶν περὶ πόσιν καὶ βρῶσιν ἡδονῶν μετέχει ταῖς τοῦ σώματος ὀρέξεσι δίκην τίτθης ὑπηρετοῦσα καὶ χαριζομένη δεομένῳ καὶ πραΰνουσα τὰς ἐπιθυμίας, ὅταν δ´ ἐκεῖνο μετρίως ἔχῃ καὶ ἡσυχάσῃ, πραγμάτων ἀπαλλαγεῖσα καὶ λατρείας ἤδη τὸ λοιπὸν ἐπὶ τὰς αὑτῆς ἡδονὰς τρέπεται, λόγοις εὐωχουμένη καὶ μαθήμασι καὶ ἱστορίαις καὶ τῷ ζητεῖν τι {ἀκούειν} τῶν περιττῶν. καὶ τί ἄν τις λέγοι περὶ τούτων, ὁρῶν ὅτι καὶ οἱ φορτικοὶ καὶ ἀφιλόλογοι μετὰ τὸ δεῖπνον ἐφ´ ἡδονὰς ἑτέρας τοῦ σώματος ἀπωτάτω τὴν διάνοιαν ἀπαίρουσιν, αἰνίγματα καὶ γρίφους καὶ θέσεις ὀνομάτων ἐν ἀριθμοῖς ὑποσύμβολα προβάλλοντες; ἐκ τούτου δὲ καὶ μίμοις καὶ ἠθολόγοις {καὶ Μενάνδρῳ} καὶ τοῖς Μένανδρον ὑποκρινομένοις τὰ συμπόσια χώραν ἔδωκεν, οὐδεμίανἀλγηδόνα τοῦ σώματος ὑπεξαιρουμένοιςοὐδὲ ποιοῦσιλείαν ἐν σαρκὶ καὶ προσηνῆ κίνησιν‘, ἀλλ´ ὅτι τὸ φύσει φιλοθέαμον ἐν ἑκάστῳ καὶ φιλόσοφον τῆς ψυχῆς ἰδίαν χάριν ζητεῖ καὶ τέρψιν, ὅταν τῆς περὶ τὸ σῶμα θεραπείας καὶ ἀσχολίας ἀπαλλαγῶμεν. [5,0] LIVRE CINQUIÈME. PRÉAMBULE. Quelle est aujourd'hui votre manière de penser, cher Sossius Sénécion, touchant les plaisirs de l'âme et ceux du corps? c'est ce que je ne saurais dire : "Car les flots de la mer et les monts nous séparent". Autrefois, du moins, vous ne sembliez pas du tout accepter et approuver la doctrine de ceux qui pensent que l'âme manque de plaisirs et de joies qui lui soient propres et qu'elle veuille rechercher exclusivement. Vous vous refusiez à croire que l'âme vive tout à fait à l'ombre du corps, qu'elle sourie à telles affections qu'éprouve celui-ci, ou bien qu'elle se contriste de telles autres; que ce soit en quelque sorte une empreinte molle ou un miroir, qui reçoive les formes et les images des sentiments produits en la chair. Cette opinion, peu honnête en soi, est démontrée fausse par plusieurs raisons et, entre autres, par celle que voici. A table les gens d'esprit et de goût se tournent, immédiatement après le repas, aux conversations, comme à une seconde table. Ces entretiens leur servent à se réjouir mutuellement; et le corps entre pour très peu, ou n'entre pour rien, dans le plaisir qu'ils en éprouvent. N'est-ce pas une preuve qu'il y a une réserve toute spéciale de plaisirs exclusivement appropriés à l'esprit, une preuve que ces voluptés appartiennent à lui seul, tandis qu'il regarde comme étrangères celles qui se sont empreintes de la contagion du corps? De même donc que les nourrices, pendant qu'elles donnent à manger aux petits enfants, y prennent personnellement très peu de plaisir, mais que quand leurs nourrissons, repus et endormis, cessent de vagir, alors, s'appartenant à elles-mêmes, elles prennent les aliments et les breuvages qui leur conviennent le mieux et elles les savourent; de même l'âme participe aux sensations agréables que procurent le boire et le manger. Elle se soumet aux appétits du corps. A la façon d'une nourrice, elle en flatte les besoins, elle en apaise les désirs. Mais quand le corps se trouve dans un état de modération et de calme, l'âme, s'affranchissant des affaires et d'une telle servitude, se tourne aussitôt désormais vers les plaisirs qui sont spéciaux pour elle. Elle se repaît de conversations, de mathématiques, d'histoire, et de ce qu'elle cherche à entendre de curieux et d'intéressant. Que dire encore à cet égard? Nous voyons que même les plus lourds, les plus étrangers à l'amour des sciences, appliquent, après souper, leur entendement à d'autres plaisirs tout à fait indépendants du corps. Ils proposent des énigmes, des logogriphes, des noms compris sous les notes de certains nombres, et d'autres questions symboliques. C'est par suite de cela que les Mimes, les Moralités, Ménandre et ceux qui jouent les pièces de Ménandre, ont trouvé place dans les banquets. Non pas que ces hors-d'oeuvre ôtent aucune douleur au corps, ou qu'ils provoquent dans la chair aucune émotion douce et agréable. Mais c'est parce que la partie spéculative et studieuse que la nature a placée en chacun de nous éprouve le besoin de rechercher un plaisir, une récréation qui lui soit propre; et ce besoin se reproduit toutes les fois que nous sommes dégagés des embarras et des soucis occasionnées par le corps.


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Dernière mise à jour : 24/11/2005