Texte grec :
[38] Ὀρθῶς ὁ Εὐριπίδης αἰτιᾶται τοὺς τῇ λύρᾳ
χρωμένους παρ´ οἶνον· ἔδει γὰρ ἐπὶ τὰς ὀργὰς
καὶ τὰ πένθη μᾶλλον τὴν μουσικὴν παρακαλεῖν
ἢ προσελκύειν τοὺς ἐν ταῖς ἡδοναῖς ὄντας.
νομίζετε οὖν ὑμεῖς ἁμαρτάνειν τοὺς ἡδονῆς ἕνεκα
συγκαθεύδοντας ἀλλήλοις, ὅταν δ´ ἐν ὀργῇ τινι
γένωνται καὶ διαφορᾷ, χωρὶς ἀναπαυομένους καὶ
μὴ τότε μάλιστα τὴν Ἀφροδίτην παρακαλοῦντας,
ἰατρὸν οὖσαν τῶν τοιούτων ἀρίστην. ὥς που
καὶ ὁ ποιητὴς διδάσκει, τὴν Ἥραν ποιῶν λέγουσαν
καί σφ´ ἄκριτα νείκεα λύσω
εἰς εὐνὴν ἀνέσασα ὁμωθῆναι φιλότητι.
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Traduction française :
[38] C'est avec raison qu'Euripide blâme ceux qui jouent
de la lyre quand le vin coule à flots : car ce serait dans les
moments de colère et de deuil qu'il faudrait implorer le
secours de la musique, plutôt que d'énerver encore ceux
qui se livrent à la volupté. Vous, mes amis, croyez bien que
c'est commettre une faute que de coucher ensemble pour
goûter du plaisir, et de faire lit à part quand on a eu quelque
violente querelle et quelque différend. N'est-ce pas
alors surtout que l'on doit faire intervenir Vénus? Elle est
pour ces maux passagers le meilleur médecin; comme le
poète l'enseigne quelque part, quand il met dans la bouche
de Junon ces paroles :
"Et je terminerai leur querelle fâcheuse
En les réunissant dans leur couche amoureuse".
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