[0] ΓΑΜΙΚΑ ΠΑΡΑΓΓΕΛΜΑΤΑ.
ΠΛΟΥΤΑΡΧΟΣ ΠΟΛΛΙΑΝΩΙ ΚΑΙ ΕΥΡΥΔΙΚΗΙ ΕΥ ΠΡΑΤΤΕΙΝ.
Μετὰ τὸν πάτριον θεσμόν, ὃν ὑμῖν ἡ τῆς Δήμητρος
ἱέρεια συνειργνυμένοις ἐφήρμοσεν, οἶμαι καὶ
τὸν λόγον ὁμοῦ συνεφαπτόμενον ὑμῶν καὶ συνυμεναιοῦντα
χρήσιμον ἄν τι ποιῆσαι καὶ τῷ νόμῳ προσῳδόν.
Ἐν μὲν γὰρ τοῖς μουσικοῖς ἕνα τῶν αὐλητικῶν
νόμων ἱππόθορον ἐκάλουν, μέλος τι τοῖς ἵπποις
ὁρμῆς ἐπεγερτικὸν ὡς ἔοικεν ἐνδιδόν τε περὶ
τὰς ὀχείας· φιλοσοφίᾳ δὲ πολλῶν λόγων καὶ καλῶν
ἐνόντων, οὐδενὸς ἧττον ἄξιος σπουδῆς ὁ γαμήλιός
ἐστιν οὗτος, ᾧ κατᾴδουσα τοὺς ἐπὶ βίου κοινωνίᾳ
συνιόντας εἰς ταὐτὸ πράους τε παρέχει καὶ χειροήθεις
ἀλλήλοις. ὧν οὖν ἀκηκόατε πολλάκις ἐν φιλοσοφίᾳ
παρατρεφόμενοι κεφάλαια συντάξας ἔν τισιν
ὁμοιότησι βραχείαις, ὡς εὐμνημόνευτα μᾶλλον εἴη,
κοινὸν ἀμφοτέροις πέμπω δῶρον, εὐχόμενος τῇ
Ἀφροδίτῃ τὰς Μούσας παρεῖναι καὶ συνεργεῖν, ὡς
μήτε λύραν τινὰ μήτε κιθάραν μᾶλλον αὐταῖς ἢ
τὴν περὶ γάμον καὶ οἶκον ἐμμέλειαν ἡρμοσμένην
παρέχειν διὰ λόγου καὶ ἁρμονίας καὶ φιλοσοφίας
προσῆκον. καὶ γὰρ οἱ παλαιοὶ τῇ Ἀφροδίτῃ τὸν
Ἑρμῆν συγκαθίδρυσαν, ὡς τῆς περὶ τὸν γάμον
ἡδονῆς μάλιστα λόγου δεομένης, τήν τε Πειθὼ
καὶ τὰς Χάριτας, ἵνα πείθοντες διαπράττωνται
παρ´ ἀλλήλων ἃ βούλονται, μὴ μαχόμενοι μηδὲ
φιλονεικοῦντες.
| [0] Préceptes conjugaux.
Plutarque à Pollianus et à Eurydice, salut.
Après la cérémonie, légalement instituée par nos pères, de
laquelle la prêtresse de Cérès vous a fait l'application quand
elle vous a renfermés ensemble, je pense que ce discours,
adressé simultanément au jeune couple pour s'associer à son
hymen, peut avoir aussi quelque utilité en même temps qu'il
offre de l'analogie avec l'accent de la loi. En effet, parmi
les modes de musique il y en avait un qui s'exécutait sur la
flûte, et que l'on appelait hippothore parce qu'il rendait,
à ce qu'il semble, les chevaux plus ardents à s'accoupler.
De même, au milieu des nombreux et beaux préceptes que
présente la philosophie, ceux qu'elle donne pour le mariage
ne sont pas les moins dignes d'attention, étant bien
propres à exercer un enchantement sur des époux qui viennent
d'associer leur existence, et à leur inspirer une douceur
et une mansuétude réciproque. Des discours que vous
avez, l'un et l'autre, souvent entendus lorsque vous vous
nourrissiez accidentellement de philosophie, j'ai donc réuni
les points capitaux dans de certaines similitudes brièvement
formulées afin qu'elles soient plus faciles à bien retenir.
Je vous les envoie pour commun présent à tous deux, en
souhaitant que les Muses assistent et secondent Vénus auprès
de vous. Car si l'office des premières de ces déesses est de
bien accorder une lyre ou une cithare, il n'est pas moins
convenable pour elles d'assurer entre époux et dans un ménage le
parfait accord au moyen de la parole, de la bonne intelligence
et de la philosophie. Les anciens, en effet, placèrent Vénus
et Mercure sur un même piédestal, afin de montrer que les
joies du mariage ont surtout besoin de la parole, et ils
rapprochèrent de même la déesse Pitho et les Grâces , afin
que par la persuasion les époux obtiennent ce qu'ils veulent
les uns des autres, sans se combattre et sans se plaire
aux querelles.
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