[9] οἱ δὲ πολλοὶ τὸ τοῦ Τηλεμάχου πάσχομεν·
καὶ γὰρ ἐκεῖνος ὑπ´ ἀπειρίας μᾶλλον
δ´ ἀπειροκαλίας τὴν μὲν Νέστορος ἰδὼν οἰκίαν κλίνας
ἔχουσαν τραπέζας ἱμάτια στρώματα οἶνον ἡδὺν οὐκ ἐμακάριζε
τὸν εὐποροῦντα τῶν ἀναγκαίων ἢ καὶ χρησίμων,
παρὰ δὲ τῷ Μενελάῳ θεασάμενος ἐλέφαντα καὶ χρυσὸν καὶ
ἤλεκτρον ἐξεπλάγη καὶ εἶπε
‘Ζηνός που τοιήδε γ´ Ὀλυμπίου ἔνδοθεν αὐλή·
ὅσσα τάδ´ ἄσπετα πολλά· σέβας μ´ ἔχει εἰσορόωντα.’
Σωκράτης δ´ ἂν εἶπεν ἢ καὶ Διογένης ‘ὅσσα τάδ´ ἄθλια
πολλὰ’ καὶ ἄχρηστα καὶ μάταια· ‘γέλως μ´ ἔχει εἰσορόωντα.’
‘τί λέγεις, ἀβέλτερε; τῆς γυναικὸς ὀφείλων παρελεῖν
τὴν πορφύραν καὶ τὸν κόσμον, ἵνα παύσηται τρυφῶσα καὶ
ξενομανοῦσα, τὴν οἰκίαν πάλιν καλλωπίζεις ὡς θέατρον ἢ
θυμέλην τοῖς εἰσιοῦσι;’
| [9] Nous sommes presque tous comme Télémaque. Par
inexpérience, ou plutôt par défaut de jugement, ce jeune
prince, qui voyait la maison de Nestor pourvue de lits, de
tables, de vêtements, de tapis, de vin agréable, ne songeait
pas à trouver heureux un prince qui possédait le nécessaire,
ou, si l'on veut même, l'utile. Puis ayant contemplé dans le
palais de Ménélas l'ivoire, l'or, ainsi que d'autres métaux
précieux, il est frappé d'admiration et il s'écrie :
"C'est ici le palais du souverain des cieux.
Que de riches trésors éblouissent mes yeux" !
Mais Socrate aurait dit, ou bien encore Diogène :
"Que d'objets superflus ici choquent mes yeux!
Que d'inutilités! J'en ris, et c'est le mieux".
Qu'est-ce à dire, homme dépravé ! Lorsque tu devrais interdire
à ta femme cette pourpre et ces parures afin d'étouffer
en elle l'amour du luxe et une passion furieuse pour ce
qui vient de l'étranger, tu embellis au contraire ta maison,
et tu en fais pour ceux qui entrent chez toi un théâtre ou
une salle de concert !
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