[1] Ἱππόμαχος ὁ ἀλείπτης ἐπαινούντων τινῶν ἄνθρωπον
εὐμήκη καὶ μακρὰς ἔχοντα χεῖρας ὡς πυκτικὸν ‘εἴπερ’
ἔφη ‘καθελεῖν ἔδει τὸν στέφανον ᾐωρημένον.’ τοῦτ´ ἔστιν
εἰπεῖν πρὸς τοὺς τὰ καλὰ χωρία καὶ τὰς μεγάλας οἰκίας
καὶ τὸ πολὺ ἀργύριον ὑπερεκπεπληγμένους καὶ μακαρίζοντας·
‘εἴ γ´ ἔδει πωλουμένην πρίασθαι τὴν εὐδαιμονίαν’
(καίτοι πολλοὺς ἂν εἴποι τις ὅτι μᾶλλον ἐθέλουσι πλουτεῖν
{καὶ} κακοδαιμονοῦντες ἢ μακάριοι γενέσθαι δόντες ἀργύριον).
ἀλλ´ οὐκ ἔστι γε χρημάτων ὤνιον ἀλυπία μεγαλοφροσύνη
εὐστάθεια θαρραλεότης αὐτάρκεια.
Τῷ πλουτεῖν οὐκ ἔνεστι τὸ πλούτου καταφρονεῖν οὐδὲ
τῷ τὰ περιττὰ κεκτῆσθαι τὸ μὴ δεῖσθαι τῶν περιττῶν.
| [1] Devant Hippomaque, le maître d'exercices gymnastiques,
quelques-uns vantaient comme propre au pugilat un
homme de très grande taille et qui avait de longues mains.
« Ce serait au mieux, dit Hippomaque, s'il s'agissait de décrocher
la couronne suspendue bien haut. » On peut en dire
autant à ceux pour qui les beaux domaines, les vastes maisons,
les monceaux d'or sont des objets d'admiration et de
convoitise : ce serait au mieux, s'il fallait que le bonheur
s'achetât comme marchandise à vendre. Et toutefois vous
en verrez plusieurs qui aiment mieux vivre au sein de la
richesse en étant malheureux, que s'assurer la félicité en donnant
de leur argent. Ce n'est pas chose qui s'achète, que le
calme de l'esprit, la générosité des sentiments, la constance,
la fermeté, le secret de se suffire à soi-même. Parce que l'on
est riche on n'apprend pas pour cela à mépriser les richesses;
et la possession du superflu ne fait pas que l'on sache s'en passer.
|