HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Pseudo-Plutarque, Les opinions des philosophes, livre III



Texte grec :

[103] Πεπαιδευμένων δ´ ἐστὶ καὶ σωφρόνων ἀνδρῶν πρός (103a) τε τὰς δοκούσας εὐτυχίας τὸν αὐτὸν εἶναι, καὶ πρὸς τὰς ἀτυχίας φυλάξαι γενναίως τὸ πρέπον. Τῆς γὰρ εὐλογιστίας ἔργον ἐστὶν ἢ φυλάξασθαι τὸ κακὸν ἐπιφερόμενον ἢ διορθώσασθαι γενόμενον ἢ συστεῖλαι πρὸς τὸ βραχύτατον ἢ παρασκευάζειν αὑτῷ τὴν ὑπομονὴν ἄρρενα καὶ γενναίαν. Καὶ γὰρ περὶ τἀγαθὸν φρόνησις πραγματεύεται τετραχῶς, ἢ κτωμένη τἀγαθὰ ἢ φυλάττουσα ἢ αὔξουσα ἢ χρωμένη δεξιῶς. Οὗτοι τῆς φρονήσεως καὶ τῶν ἄλλων ἀρετῶν εἰσι κανόνες, οἷς πρὸς ἀμφότερα χρηστέον. (103b) « Οὐκ ἔστιν » γὰρ « ὅστις πάντ´ ἀνὴρ εὐδαιμονεῖ » καὶ νὴ Δία Τό τοι χρεὼν οὐκ ἔστι μὴ χρεὼν ποιεῖν. Ὥσπερ γὰρ ἐν φυτοῖς ποτὲ μὲν πολυκαρπίαι γίγνονται ποτὲ δ´ ἀκαρπίαι, καὶ ἐν ζῴοις ποτὲ μὲν πολυγονίαι ποτὲ δὲ καὶ ἀγονίαι, καὶ ἐν θαλάττῃ εὐδίαι τε καὶ χειμῶνες, οὕτω καὶ ἐν βίῳ πολλαὶ καὶ ποικίλαι περιστάσεις γιγνόμεναι πρὸς τὰς ἐναντίας περιάγουσι τοὺς ἀνθρώπους τύχας. Εἰς ἃς διαβλέψας ἄν τις οὐκ ἀπεικότως εἴποι, Οὐκ ἐπὶ πᾶσίν ς´ ἐφύτευς´ ἀγαθοῖς, (103c) Ἀγάμεμνον, Ἀτρεύς. Δεῖ δέ σε χαίρειν καὶ λυπεῖσθαι· θνητὸς γὰρ ἔφυς. Κἂν μὴ σὺ θέλῃς, τὰ θεῶν οὕτω βουλόμεν´ ἔσται καὶ τὸ ὑπὸ Μενάνδρου ῥηθέν Εἰ γὰρ ἐγένου σύ, τρόφιμε, τῶν πάντων μόνος, ὅτ´ ἔτικτεν μήτηρ ς´, ἐφ´ ᾧ τε διατελεῖν πράττων ἃ βούλει καὶ διευτυχῶν ἀεί, καὶ τοῦτο τῶν θεῶν τις ὡμολόγησέ σοι, ὀρθῶς ἀγανακτεῖς· ἔστι γάρ ς´ ἐψευσμένος, ἄτοπόν τε πεποίηκ´. Εἰ δ´ ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς νόμοις ἐφ´ οἷσπερ μεῖς ἔσπασας τὸν ἀέρα (103d) τὸν κοινόν, ἵνα σοι καὶ τραγικώτερον λαλῶ, οἰστέον ἄμεινον ταῦτα καὶ λογιστέον. Τὸ δὲ κεφάλαιον τῶν λόγων, ἄνθρωπος εἶ, οὗ μεταβολὴν θᾶττον πρὸς ὕψος καὶ πάλιν ταπεινότητα ζῷον οὐδὲν λαμβάνει. Καὶ μάλα δικαίως· ἀσθενέστατον γὰρ ὂν φύσει μεγίστοις οἰκονομεῖται πράγμασιν, ὅταν πέσῃ δέ, πλεῖστα συντρίβει καλά. Σὺ δ´ οὔθ´ ὑπερβάλλοντα, τρόφιμ´, ἀπώλεσας (103e) ἀγαθά, τὰ νυνί τ´ ἐστὶ μέτριά σοι κακά. Ὥστ´ ἀνὰ μέσον που καὶ τὸ λοιπὸν ὂν φέρε. Ἀλλ´ ὅμως τοιούτων ὄντων τῶν πραγμάτων ἔνιοι διὰ τὴν ἀφροσύνην οὕτως εἰσὶν ἀβέλτεροι καὶ κεναυχεῖς, ὥστε μικρὸν ἐπαρθέντες ἢ διὰ χρημάτων περιουσίαν ἄφθονον ἢ διὰ μέγεθος ἀρχῆς ἢ διά τινας προεδρίας πολιτικὰς ἢ διὰ τιμὰς καὶ δόξας (103f) ἐπαπειλεῖν τοῖς ἥττοσι καὶ ἐξυβρίζειν, οὐκ ἐνθυμούμενοι τὸ τῆς τύχης ἄστατον καὶ ἀβέβαιον, οὐδ´ ὅτι ῥᾳδίως τὰ ὑψηλὰ γίγνεται ταπεινὰ καὶ τὰ χθαμαλὰ πάλιν ὑψοῦται ταῖς ὀξυρρόποις μεθιστάμενα τῆς τύχης μεταβολαῖς. Ζητεῖν οὖν ἐν ἀβεβαίοις βέβαιόν τι λογιζομένων ἐστὶ περὶ τῶν πραγμάτων οὐκ ὀρθῶς· « Τροχοῦ » γὰρ « περιστείχοντος ἄλλοθ´ τέρα ἁψὶς ὕπερθε γίγνετ´ ἄλλοθ´ τέρα. » Κράτιστον δὴ πρὸς ἀλυπίαν φάρμακον ὁ λόγος καὶ διὰ τούτου παρασκευὴ πρὸς πάσας τοῦ βίου τὰς μεταβολάς. Χρὴ γὰρ οὐ μόνον ἑαυτὸν εἰδέναι θνητὸν ὄντα τὴν φύσιν,

Traduction française :

[103] Il est d'une âme sage et bien préparée (103a) d'être toujours la même dans ce qu'on appelle les faveurs de la fortune et de soutenir les revers avec dignité. Le devoir de la raison est, ou de prévenir les maux qui nous menacent, ou de les réparer quand on n'a pu les éviter, et de les affaiblir autant qu'il est possible, ou enfin de les supporter avec une fermeté mâle et courageuse. Par rapport aux biens, la prudence a quatre objets à remplir ; elle doit les acquérir, les conserver, les accroître et en user convenablement. Voilà les règles qui doivent la diriger comme toutes les autres vertus dans la bonne et la mauvaise fortune. (103b) Nul mortel ne jouit d'un bonheur accompli ; et, comme il n'est que trop vrai, Rien ne peut résister à la nécessité. Il est des années où les arbres portent beaucoup de fruit, et d'autres qu'ils ne produisent rien. Les animaux sont tantôt féconds et tantôt stériles. Sur mer, le calme et la tempête se succèdent tour à tour. Ainsi, dans la vie, les divers événements font éprouver à l'homme les vicissitudes de la fortune. C'est en les considérant qu'on aurait lieu de dire : Les dieux ne t'ont point fait pour qu'au sein du repos (103c) Tu goûtes tous les biens sans mélange de maux. Consens à partager la joie et la tristesse. C'est le sort des mortels. Vainement ta faiblesse Contre l'arrêt des dieux voudrait se révolter. Ménandre a dit aussi : Trophime, s'il est vrai que seul de tous les hommes, Tu reçus en naissant le privilège heureux De voir toujours remplir tes désirs et tes vœux, Et qu'un dieu t'ait promis cette faveur insigne; Il l'a trompé sans doute; et ce mensonge indigne, Trahissant ton espoir, t'irrite avec raison. Mais si ce jour brillant (pour prendre un plus haut ton), Si cet air doux et pur que la bouche respire, Tu l'eus aux mêmes lois dont le fatal empire Nous lient tous asservis, tu dois souffrir en paix, (103d) Consulter la raison, et n'oublier jamais Que telle est d'un mortel la mobile existence, Que du haut des grandeurs, au sein de l'indigence, Il passe en un clin d'oeil, bien digne d'un tel sort. Car tout faible qu'il est, aveugle en son essor, Il ose tout tenter, il n'est rien qu'il n'espère. Sa chute suit bientôt un vol si téméraire; Tout est perdu pour lui. La tienne est moins frappante, Trophime, et de tes maux la charge peu pesante (103e) Te laisse en cet état de médiocrité Qui peut, par l'homme sage, être aisément porté. Malgré cette condition des choses humaines, il est des esprits si légers et si vains, qu'élevés au-dessus du commun des hommes par leurs richesses ou leurs dignités, par les honneurs et les distinctions publiques dont ils jouissent, (103f) ils méprisent leurs inférieurs et leur insultent avec fierté. Ils perdent de vue l'inconstance et la légèreté de la fortune, la mobilité de ses faveurs et ces révolutions subites qui font passer les humains du comble de la gloire à l'extrême bassesse, et de la poussière au faite des honneurs. C'est ainsi qu'en tournant, les jantes d'une roue Avec rapidité s'élèvent tour à tour. Il n'est pas de remède plus puissant, pour ne pas se laisser aller à la douleur, que de s'être préparé par des réflexions sages à tous les changements de fortune. Il faut penser que non seulement l'homme est périssable,





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Dernière mise à jour : 8/10/2009