[37] Καὶ
(37a) Ἰὼ τυραννὶ βαρβάρων ἀνδρῶν φίλη
καὶ
Ἡ βροτῶν τ´ εὐπραξία
τῶν τἀλάχιστα γίγνεται λυπουμένων
ἧττον ταράττονται καὶ δυσκολαίνουσι παρὰ τοῖς φιλοσόφοις ἀκούοντες ὡς « ὁ
θάνατος οὐδὲν πρὸς ἡμᾶς » καὶ « ὁ τῆς φύσεως πλοῦτος ὥρισται » καὶ « τὸ
εὔδαιμον καὶ μακάριον οὐ χρημάτων πλῆθος οὐδὲ πραγμάτων ὄγκος οὐδ´ ἀρχαί
τινες ἔχουσιν οὐδὲ δυνάμεις, ἀλλ´ ἀλυπία καὶ πραότης παθῶν καὶ διάθεσις
ψυχῆς τὸ κατὰ φύσιν ὁρίζουσα. »
(37b) Διὸ καὶ τούτων ἕνεκα καὶ τῶν προειρημένων ἁπάντων ἀγαθῆς δεῖ τῷ νέῳ
κυβερνήσεως περὶ τὴν ἀνάγνωσιν, ἵνα μὴ προδιαβληθεὶς ἀλλὰ μᾶλλον
προπαιδευθεὶς εὐμενὴς καὶ φίλος καὶ οἰκεῖος ὑπὸ ποιητικῆς ἐπὶ φιλοσοφίαν
προπέμπηται.
| [37] (37a) "L'affreuse tyrannie est chère aux seuls barbares".
"Le plus heureux mortel, c'est le moins malheureux".
Quand ils auront vu ces maximes dans les poètes, ils seront moins surpris
et troublés d'entendre dire aux philosophes : Que nous ne devons pas
redouter la mort : que la nature a mis des bornes aux richesses : qu'une
vie heureuse ne consiste pas dans la multitude des biens, la puissance et
l'autorité : mais dans l'exemption de la douleur, l 'affranchissement des
passions et la conformité de nos désirs aux besoins de la nature.
(37b) Concluons de tout ce que j'ai dit que les jeunes gens ont besoin
d'être sagement guidés dans la lecture des poètes, si l'on ne veut pas
qu'en passant à l'étude de la philosophie, ils y apportent des préjugés
défavorables ; mais qu'au contraire, prévenus en sa faveur, par l'effet
d'une sage instruction, ils soient conduits par la poésie elle-même au
sanctuaire de la philosophie, comme des amis déjà familiarisés avec elle.
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