HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

γὰρ



Texte grec :

[944] (944a) τὴν δὲ σελήνην ἐκ τοῦ δευτέρου πυκνοῦ καὶ τοῦ ἰδίου ἀέρος, τὴν δὲ γῆν ἐξ ὕδατος καὶ ἀέρος καὶ τοῦ τρίτου τῶν πυκνῶν· ὅλως δὲ μήτε τὸ πυκνὸν αὐτὸ καθ´ αὑτὸ μήτε τὸ μανὸν εἶναι ψυχῆς δεκτικόν. Καὶ ταῦτα μὲν περὶ οὐσίας σελήνης. Εὖρος δὲ καὶ μέγεθος οὐχ ὅσον οἱ γεωμέτραι λέγουσιν, ἀλλὰ μεῖζον πολλάκις ἐστί· καταμετρεῖ δὲ τὴν σκιὰν τῆς γῆς ὀλιγάκις τοῖς ἑαυτῆς μεγέθεσιν οὐχ ὑπὸ σμικρότητος, ἀλλὰ θερμότητος, ᾗ κατεπείγει τὴν κίνησιν ὅπως ταχὺ διεκπερᾷ τὸν σκοτώδη τόπον ὑπεκφέρουσα τῶν ἀγαθῶν τὰς ψυχὰς σπευδούσας καὶ βοώσας. Οὐκέτι (944b) γὰρ ἐξακούουσιν ἐν τῇ σκιᾷ γενόμεναι τῆς περὶ τὸν οὐρανὸν ἁρμονίας· ἅμα δὲ καὶ κάτωθεν αἱ τῶν κολαζομένων ψυχαὶ τηνικαῦτα διὰ τῆς σκιᾶς ὀδυρόμεναι καὶ ἀλαλάζουσαι προσφέρονται (διὸ καὶ κροτεῖν ἐν ταῖς ἐκλείψεσιν εἰώθασιν οἱ πλεῖστοι χαλκώματα καὶ ψόφον ποιεῖν καὶ πάταγον ἐπὶ τὰς φαύλας)· ἐκφοβεῖ δ´ αὐτὰς καὶ τὸ καλούμενον πρόσωπον, ὅταν ἐγγὺς γένωνται, βλοσυρόν τι καὶ φρικῶδες ὁρώμενον. Ἔστι δ´ οὐ τοιοῦτον, ἀλλ´ ὥσπερ ἡ παρ´ ἡμῖν ἔχει γῆ κόλπους βαθεῖς καὶ μεγάλους, ἕνα μὲν ἐνταῦθα διὰ στηλῶν Ἡρακλείων ἀναχεόμενον εἴσω πρὸς ἡμᾶς, ἔξω δὲ τὸν Κάσπιον καὶ τοὺς περὶ τὴν Ἐρυθρὰν (944c) θάλατταν, οὕτως βάθη ταῦτα τῆς σελήνης ἐστὶ καὶ κοιλώματα. Καλοῦσι δ´ αὐτῶν τὸ μὲν μέγιστον Ἑκάτης μυχόν, ὅπου καὶ δίκας διδόασιν αἱ ψυχαὶ καὶ λαμβάνουσιν ὧν ἂν ἤδη γεγενημέναι δαίμονες ἢ πάθωσιν ἢ δράσωσι, τὰς δὲ δύο Μακράς· περαιοῦνται γὰρ αἱ ψυχαὶ δι´ αὐτῶν, νῦν μὲν εἰς τὰ πρὸς οὐρανὸν τῆς σελήνης, νῦν δὲ πάλιν εἰς τὰ πρὸς γῆν· ὀνομάζεσθαι δὲ τὰ μὲν πρὸς οὐρανὸν τῆς σελήνης Ἠλύσιον πεδίον, τὰ δ´ ἐνταῦθα Φερσεφόνης οὐκ ἀντίχθονος. Οὐκ ἀεὶ δὲ διατρίβουσιν ἐπ´ αὐτὴν οἱ δαίμονες, ἀλλὰ χρηστηρίων δεῦρο κατίασιν ἐπιμελησόμενοι, καὶ ταῖς ἀνωτάτω συμπάρεισι καὶ συνοργιάζουσι τῶν τελετῶν, (944d) κολασταί τε γίνονται καὶ φύλακες ἀδικημάτων καὶ σωτῆρες ἔν τε πολέμοις καὶ κατὰ θάλατταν ἐπιλάμπουσιν. Ὅ τι δ´ ἂν μὴ καλῶς περὶ ταῦτα πράξωσιν ἀλλ´ ὑπ´ ὀργῆς ἢ πρὸς ἄδικον χάριν ἢ φθόνῳ, δίκην τίνουσιν· ὠθοῦνται γὰρ αὖθις ἐπὶ γῆν συνειργνύμενοι σώμασιν ἀνθρωπίνοις. Ἐκ δὲ τῶν βελτιόνων ἐκείνων οἵ τε περὶ τὸν Κρόνον ὄντες ἔφασαν αὐτοὺς εἶναι καὶ πρότερον ἐν τῇ Κρήτῃ τοὺς Ἰδαίους Δακτύλους, ἔν τε Φρυγίᾳ τοὺς Κορύβαντας γενέσθαι καὶ τοὺς περὶ Βοιωτίαν ἐν Οὐδώρα Τροφωνιάδας καὶ μυρίους ἄλλους πολλαχόθι τῆς οἰκουμένης· ὧν (944e) ἱερὰ καὶ τιμαὶ καὶ προσηγορίαι διαμένουσιν, αἱ δὲ δυνάμεις ἐξέλιπον ἐνίων εἰς ἕτερον τόπον τῆς ἀρίστης ἐξαλλαγῆς τυγχανόντων. Τυγχάνουσι δ´ οἱ μὲν πρότερον οἱ δ´ ὕστερον, ὅταν ὁ νοῦς ἀποκριθῇ τῆς ψυχῆς· ἀποκρίνεται δ´ ἔρωτι τῆς περὶ τὸν ἥλιον εἰκόνος, δι´ ἧς ἐπιλάμπει τὸ ἐφετὸν καὶ καλὸν καὶ θεῖον καὶ μακάριον, οὗ πᾶσα φύσις, ἄλλη δ´ ἄλλως ὀρέγεται. Καὶ γὰρ αὐτὴν τὴν σελήνην ἔρωτι τοῦ ἡλίου περιπολεῖν ἀεὶ καὶ συγγίνεσθαι ὀρεγομένην ἀπ´ αὐτοῦ τὸ γονιμώτατον. Λείπεται δ´ ἡ τῆς ψυχῆς φύσις ἐπὶ τὴν σελήνην, οἷον ἴχνη τινὰ βίου καὶ ὀνείρατα διαφυλάττουσα· (944f) καὶ περὶ ταύτης ὀρθῶς ἡγοῦ λελέχθαι τό «Ψυχὴ δ´ ἠύτ´ ὄνειρος ἀποπταμένη πεπότηται» . Οὐδὲ γὰρ εὐθὺς οὐδὲ τοῦ σώματος ἀπαλλαγεῖσα τοῦτο πέπονθεν ἀλλ´ ὕστερον, ὅταν ἔρημος καὶ μόνη τοῦ νοῦ ἀπαλλαττομένη γένηται. Καὶ Ὅμηρος ὧν εἶπε πάντων μάλιστα δὴ κατὰ θεὸν εἰπεῖν ἔοικε περὶ τῶν καθ´ Ἅιδου «Τὸν δὲ μετ´ εἰσενόησα βίην Ἡρακληείην, εἴδωλον· αὐτὸς δὲ μετ´ ἀθανάτοισι θεοῖσιν.» Αὐτός τε γὰρ ἕκαστος ἡμῶν οὐ θυμός ἐστιν οὐδὲ φόβος οὐδ´ ἐπιθυμία, καθάπερ οὐδὲ σάρκες οὐδ´ ὑγρότητες, ἀλλ´ ᾧ διανοούμεθα καὶ φρονοῦμεν,

Traduction française :

[944] la lune, (944a) du second solide et de l'air qui lui est propre ; et la terre, de l'eau, du feu, et du troisième solide. En général, ni un corps dense seul, ni un corps rare seul, ne sont susceptibles de sentiment et d'âme. «Voilà ce qu'il disait de la substance de la lune. Quant à sa grandeur et à sa largeur, elles sont beaucoup plus considérables que les géomètres ne le disent. Si elle ne mesure que peu de fois par sa grandeur l'ombre de la terre, ce n'est pas qu'elle soit petite, c'est parce qu'elle y accélère son mouvement, afin de traverser plus promptement cet espace ténébreux à travers lequel elle transporte les âmes vertueuses qui sont pressées d'en sortir et jettent de grands cris tant qu'elles sont dans l'ombre, (944b) parce qu'elles n'y entendent point l'harmonie des corps célestes. D'ailleurs les âmes des méchants, qui habitent la partie inférieure de la lune, et qui y sont châtiées, crient et se lamentent en traversant cette ombre. Voilà pourquoi dans les éclipses c'est un usage assez général de frapper sur de l'airain, et de faire un très grand bruit autour de ces âmes, qui sont encore effrayées lorsqu'elles approchent de ce qu'on appelle la face de la lune, parce qu'elle leur paraît épouvantable à voir, quoiqu'elle ne le soit pas. Mais comme la terre que nous habitons a plusieurs golfes aussi vastes que profonds, dont l'un entre dans notre continent par les colonnes d'Hercule et s'avance jusqu'auprès de nous, d'autres sont extérieurs, tels que la mer Caspienne et la mer (944c) Rouge ; il y a de même dans la lune des cavernes et des vallées profondes. La plus grande de ces cavernes s'appelle le gouffre d'Hécate. C'est là que les âmes sont punies de ce qu'elles ont fait ou laissé faire depuis leur naissance. Les deux autres, plus petites, servent de passage aux âmes ; l'une mène de la lune au ciel, et l'autre à la terre. La partie de la lune qui regarde le ciel s'appelle l'Elysée, et celle qui est du côté de la terre se nomme le champ de Proserpine. «Les démons ne demeurent pas toujours dans la lune ; ils descendent quelquefois sur la terre pour y avoir soin des oracles ; ils assistent aux plus saints de nos mystères, et en célèbrent les cérémonies ; (944d) ils veillent sur les méchants et les punissent, et ils préservent les bons des dangers de la guerre et de la mer. Si dans l'exercice de ces fonctions ils commettent eux-mêmes quelques fautes par colère, par envie, ou par une faveur injuste, ils en sont punis ; on les exile sur la terre, où ils sont précipités dans des corps humains. Au nombre des meilleurs génies étaient, à ce qu'ils disaient eux-mêmes, ceux qui accompagnaient Saturne, et plus anciennement en Crète les dactyles idéens, en Phrygie les corybantes, à Lébadie, dans la Boétie, les trophoniades, et une infinité d'autres répandus en divers lieux sur la terre, (944e) et dont les noms, les temples et le culte subsistent encore. Mais le pouvoir de quelques uns d'entre eux a cessé, parce qu'ils ont été, par un heureux changement, transportés ailleurs. Ces translations arrivent aux uns plus tôt, aux autres plus tard, après que leur entendement a été séparé de leur âme ; séparation qui est l'effet du désir qu'ils ont de jouir de l'image du soleil, dans laquelle brille cette beauté divine, source de tout bonheur, et que toute nature désire, quoique d'une manière différente. La lune elle-même tourne continuellement, par le désir qu'elle a de s'unir au soleil pour recevoir de cet astre sa fécondité. Mais la substance de l'âme reste dans la lune, où elle conserve quelques traces et quelques songes de la vie ; (944f) et je crois qu'on a eu raison de dire : "Comme un songe léger l'âme s'est envolée" ; ce qu'elle ne fait pas aussitôt qu'elle a été séparée du corps, mais dans la suite, quand elle se trouve seule et privée de l'entendement. Aussi de tous les passages d'Homère, nul ne me paraît plus divin que celui-ci : "D'Alcide à mes regards l'ombre s'est présentée; Car son âme divine habite l'Empyrée". En effet, chacun de nous n'est ni le courage, ni la crainte, ni la cupidité, comme il n'est ni la chair ni les humeurs; mais il est la pensée et l'intelligence.





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Dernière mise à jour : 24/01/2008