HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

φύσιν



Texte grec :

[943] (943a) Τὸν ἄνθρωπον οἱ πολλοὶ σύνθετον μὲν ὀρθῶς, ἐκ δυοῖν δὲ μόνων σύνθετον οὐκ ὀρθῶς ἡγοῦνται. Μόριον γὰρ εἶναί πως ψυχῆς οἴονται τὸν νοῦν, οὐδὲν ἧττον ἐκείνων ἁμαρτάνοντες, οἷς ἡ ψυχὴ δοκεῖ μόριον εἶναι τοῦ σώματος. Νοῦς γὰρ ψυχῆς, ὅσῳ ψυχὴ σώματος, ἄμεινόν ἐστι καὶ θειότερον. Ποιεῖ δ´ ἡ μὲν ψυχῆς καὶ σώματος μῖξις αἴσθησιν ἡ δὲ νοῦ καὶ ψυχῆς σύνοδος λόγον· ὧν τὸ μὲν ἡδονῆς ἀρχὴ καὶ πόνου τὸ δ´ ἀρετῆς καὶ κακίας. Τριῶν δὲ τούτων συμπαγέντων, τὸ μὲν σῶμα ἡ γῆ τὴν δὲ ψυχὴν ἡ σελήνη, τὸν δὲ νοῦν ὁ ἥλιος παρέσχεν εἰς τὴν γένεσιν - - - ὥσπερ αὖ τῇ σελήνῃ τὸ φέγγος. Ὃν δ´ ἀποθνήσκομεν θάνατον, (943b) ὁ μὲν ἐκ τριῶν δύο ποιεῖ τὸν ἄνθρωπον ὁ δ´ ἓν ἐκ δυοῖν, καὶ ὁ μέν ἐστιν ἐν τῇ γῇ τῆς Δήμητρος, - - - ἐν αὐτῇ τελεῖν καὶ τοὺς νεκροὺς Ἀθηναῖοι Δημητρείους ὠνόμαζον τὸ παλαιόν· ὁ δ´ ἐν τῇ σελήνῃ τῆς Φερσεφόνης· καὶ σύνοικός ἐστι τῆς μὲν χθόνιος ὁ Ἑρμῆς τῆς δ´ οὐράνιος. Λύει δ´ αὕτη μὲν ταχὺ καὶ μετὰ βίας τὴν ψυχὴν ἀπὸ τοῦ σώματος, ἡ δὲ Φερσεφόνη πράως καὶ χρόνῳ πολλῷ τὸν νοῦν ἀπὸ τῆς ψυχῆς καὶ διὰ τοῦτο μονογενὴς κέκληται· μόνον γὰρ γίνεται τὸ βέλτιστον τοῦ ἀνθρώπου διακρινόμενον αὐτῆς. Συντυγχάνει δ´ οὕτως κατὰ φύσιν ἑκάτερον· (943c) Πᾶσαν ψυχήν, ἄνουν τε καὶ σὺν νῷ, σώματος ἐκπεσοῦσαν εἱμαρμένον ἐστὶν ἐν τῷ μεταξὺ γῆς καὶ σελήνης χωρίῳ πλανηθῆναι χρόνον — οὐκ ἴσον, ἀλλ´ αἱ μὲν ἄδικοι καὶ ἀκόλαστοι δίκας τῶν ἀδικημάτων τίνουσι, τὰς δ´ ἐπιεικεῖς, ὅσον ἀφαγνεῦσαι καὶ ἀποπνεῦσαι τοὺς ἀπὸ τοῦ σώματος ὥσπερ ἀτμοῦ πονηροῦ μιασμούς, ἐν τῷ πραοτάτῳ τοῦ ἀέρος, ὃν λειμῶνας Ἅιδου καλοῦσι, δεῖ γίνεσθαι χρόνον τινὰ τεταγμένον. Ἔνθ´ οἷον ἐξ ἀποδημίας ἀνακομιζόμεναι φυγαδικῆς εἰς πατρίδα γεύονται χαρᾶς, οἵαν οἱ τελούμενοι μάλιστα θορύβῳ καὶ πτοήσει συγκεκραμένην μετ´ ἐλπίδος ἡδείας ἔχουσι· πολλὰς γὰρ ἐξωθεῖ (943d) καὶ ἀποκυματίζει γλιχομένας ἤδη τῆς σελήνης, ἐνίας δὲ καὶ τῶν ἐκεῖ περικάτω τρεπομένας οἷον εἰς βυθὸν αὖθις ὁρῶσι καταδυομένας. Αἱ δ´ ἄνω γενόμεναι καὶ βεβαίως ἱδρυθεῖσαι πρῶτον μέν, ὥσπερ οἱ νικηφόροι, περιίασιν ἀναδούμεναι στεφάνοις πτερῶν εὐσταθείας λεγομένοις, ὅτι τῆς ψυχῆς τὸ ἄλογον καὶ τὸ παθητικὸν εὐήνιον ἐπιεικῶς τῷ λόγῳ καὶ κεκοσμημένον ἐν τῷ βίῳ παρέσχοντο. Δεύτερον δ´ ἀκτῖνι τὴν ὄψιν ἐοικυῖαι, πυρὶ δὲ τὴν ψυχὴν ἄνω κουφιζομένην ὥσπερ ἐνταῦθα, - - - τῷ περὶ τὴν σελήνην αἰθέρι καὶ τόνον ἀπ´ αὐτοῦ καὶ δύναμιν, οἷον τὰ στομούμενα βαφήν, ἴσχουσι· τὸ γὰρ ἀραιὸν ἔτι (943e) καὶ διακεχυμένον ῥώννυται καὶ γίνεται σταθερὸν καὶ διαυγές, ὥσθ´ ὑπὸ τῆς τυχούσης ἀναθυμιάσεως τρέφεσθαι· καὶ καλῶς Ἡράκλειτος εἶπεν ὅτι «αἱ ψυχαὶ ὀσμῶνταικαθ´ Ἅιδην». Ἐφορῶσι δὲ πρῶτον μὲν αὐτῆς σελήνης τὸ μέγεθος καὶ τὸ κάλλος καὶ τὴν φύσιν οὐχ ἁπλῆν οὐδ´ ἄμικτον, ἀλλ´ οἷον ἄστρου σύγκραμα καὶ γῆς οὖσαν. Ὡς γὰρ ἡ γῆ πνεύματι μεμιγμένη καὶ ὑγρῷ - - - μαλακὴ γέγονε καὶ τὸ αἷμα τῇ σαρκὶ παρέχει τὴν αἴσθησιν ἐγκεκραμένον, οὕτως τῷ αἰθέρι λέγουσι τὴν σελήνην ἀνακεκραμένην διὰ βάθους ἅμα μὲν ἔμψυχον εἶναι καὶ γόνιμον, ἅμα δ´ ἰσόρροπον ἔχειν τὴν πρὸς τὸ βαρὺ συμμετρίαν τῆς κουφότητος. (943f) Καὶ γὰρ αὐτὸν οὕτως τὸν κόσμον ἐκ τῶν ἄνω καὶ τῶν κάτω φύσει φερομένων συνηρμοσμένον ἀπηλλάχθαι παντάπασι τῆς κατὰ τόπον κινήσεως. Ταῦτα δὲ καὶ Ξενοκράτης ἔοικεν ἐννοῆσαι θείῳ τινὶ λογισμῷ, τὴν ἀρχὴν λαβὼν παρὰ Πλάτωνος. Πλάτων γάρ ἐστιν ὁ καὶ τῶν ἀστέρων ἕκαστον ἐκ γῆς καὶ πυρὸς συνηρμόσθαι διὰ τῶν δυοῖν μεταξὺ φύσεων ἀναλογίᾳ δεθεισῶν ἀποφηνάμενος· οὐδὲν γὰρ εἰς αἴσθησιν ἐξικνεῖσθαι, ᾧ μή τι γῆς ἐμμέμικται καὶ φωτός. Ὁ δὲ Ξενοκράτης τὰ μὲν ἄστρα καὶ τὸν ἥλιον ἐκ πυρός φησι καὶ τοῦ πρώτου πυκνοῦ συγκεῖσθαι,

Traduction française :

[943] (943a) Le vulgaire croit avec raison que l'homme est un être composé; mais il se trompe en ce qu'il le croit composé seulement de deux parties, parce qu'il s'imagine que l'entendement n'est qu'une portion de l'âme ; mais cette faculté est aussi supérieure à l'âme que celle-ci est plus parfaite et plus divine que le corps. Cette union de l'âme avec l'entendement fait la raison ; son union avec le corps fait la passion, dont l'une est le principe du plaisir et de la douleur, l'autre, de la vertu et du vice. De ces trois parties jointes ensemble dans la génération de l'homme, la terre a produit le corps, la lune a formé l'âme, et le soleil l'entendement. Celui-ci est la lumière de l'âme comme le soleil est la lumière de la lune. Des deux morts que nous éprouvons, (943b) l'une réduit ces trois substances à deux, et l'autre à une seule. La première a lieu dans la région de Cérès, et c'est pour cela que nous lui faisons des sacrifices. Aussi les Athéniens donnaient-ils anciennement aux morts le nom de céréaliens. La seconde mort arrive dans la lune, région de Proserpine. Mercure terrestre habite avec la première de ces déesses, et Mercure céleste avec la seconde. Cérès sépare promptement et avec violence l'âme d'avec le corps. Proserpine ne divise l'entendement d'avec l'âme que lentement et par des moyens doux. On lui donne le nom de Monogéne, parce que après la division qu'elle a faite dans l'homme, ce qu'il y a de meilleur en lui se trouve seul et unique, et l'un et l'autre est conforme à la nature. (943c) Toute âme qui sort du corps avec ou sans entendement est obligée, par une loi du destin, d'errer pendant un certain temps dans la région qui est située entre la terre et la lune ; mais ce temps n'est pas le même pour toutes. Celles qui ont été injustes et débauchées y subissent la peine de leurs crimes. Les âmes vertueuses y sont détenues jusqu'à ce qu'elles aient été purifiées des taches que leur a fait contracter leur commerce avec le corps, ce principe fécond de mal ; mais elles sont dans un lieu où elles respirent l'air le plus pur ; on l'appelle le verger de Pluton, et elles y passent un temps déterminé. Ensuite, rappelées comme d'un long exil dans une terre étrangère, elles rentrent dans leur patrie et y goûtent une joie semblable à celle que ressentent ceux qui sont initiés aux mystères, joie mêlée de trouble et d'étonnement, et chacune avec ses espérances particulières. «Plusieurs sont poussées (943d) avec force hors de ce séjour, et brûlent d'être réunies à la lune. Quelques unes sont encore dans le bas, et ont leurs regards tournés comme vers un gouffre profond. Pour celles qui sont parvenues à la région supérieure, elles y jouissent d'une parfaite sécurité. Premièrement elles reçoivent, comme les vainqueurs des jeux solennels, des couronnes, qu'on appelle les ailes de la constance, parce qu'elles ont, pendant leur vie, soumis au frein de la raison la partie irraisonnable de l'âme, siége des passions, et qu'elles l'ont tenue dans une entière dépendance. Secondement, elles ressemblent à un rayon du soleil. Troisièmement, l'âme élevée dans cette région y est affermie et fortifiée par l'air qui environne la lune, et elle y prend de la vigueur, comme le fer en reçoit de la trempe qu'on lui donne. Ce qui est rare (943e) et lâche se resserre et se condense, devient ferme et transparent; en sorte que la moindre exhalaison de la terre suffit à sa nourriture. Et Héraclite a eu raison de dire que dans la région de Pluton les âmes respiraient une odeur agréable. «Là elles voient d'abord la grandeur et la beauté de la lune : elles connaissent sa nature, qui n'est ni simple, ni sans mélange, mais une sorte de composé d'astre et de terre ; car, comme la terre s'amollit quand elle est mêlée d'air et d'humidité, que le sang distribué dans les chairs leur donne de la sensibilité, de même, dit-on, la lune, par son mélange avec l'éther qui en pénètre toute la profondeur, devient animée et féconde, et se conserve dans un juste équilibre de pesanteur et de légèreté. (943f) Le monde lui-même, ainsi composé de substances, dont les unes tendent naturellement vers le haut et d'autres vers le bas, n'est sujet à aucun changement local. C'est ce que Xénocrate même semble avoir aperçu par une sorte de raisonnement divin dont Platon lui a fourni la première idée. Ce dernier philosophe a le premier avancé que chaque astre est un composé de terre et de feu liés ensemble par des substances intermédiaires distribuées dans une certaine proportion, parce que rien ne peut devenir sensible à nos yeux que par un mélange de terre et de lumière. Xénocrate dit que le soleil est composé de feu et du premier solide ;





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Dernière mise à jour : 24/01/2008