[8] Ἤδη τοίνυν καὶ τὴν προαίρεσιν αὐτὴν ἑκατέρου
πάθους σκοπῶμεν. ἔστι δὲ μισοῦντος μὲν προαίρεσις
κακῶς ποιῆσαι κατὰ δύναμιν (οὕτως ὁρίζονται, διάθεσίν
τινα καὶ προαίρεσιν ἐπιτηρητικὴν τοῦ κακῶς ποιῆσαι),
τῷ φθόνῳ δὲ τοῦτο γοῦν ἄπεστι. πολλοὺς γὰρ οἱ
φθονοῦντες τῶν συνήθων καὶ οἰκείων ἀπολέσθαι μὲν οὐκ
ἂν ἐθέλοιεν οὐδὲ δυστυχῆσαι, βαρύνονται δ´ εὐτυχοῦντας·
καὶ κολούουσι μέν, εἰ δύνανται, τὴν δόξαν αὐτῶν καὶ
λαμπρότητα, συμφορὰς δ´ ἀνηκέστους οὐκ ἂν προσβάλοιεν,
ἀλλ´ ὥσπερ οἰκίας ὑπερεχούσης τὸ ἐπισκοτοῦν
αὐτοῖς καθελόντες ἀρκοῦνται.
| [8] Considérons maintenant la fin que se proposent l'une
et l'autre. La haine a pour but d'être malfaisante autant
que possible, et on la définit "une disposition et une
volonté épiant les occasions de faire du mal à un autre."
L'envie ne connaît point ce sentiment-là. Tels sont jaloux
de leurs amis et de leurs proches, qui ne voudraient pas les
voir périr ou tomber dans le malheur. Seulement cette
prospérité leur pèse, et ils s'opposeront, s'ils en ont les
moyens, au développement que peut prendre la réputation
et la gloire de ceux qu'ils connaissent. Toutefois ils ne
susciteraient pas des calamités irrémédiables. Le bonheur
d'autrui est comme une maison qui s'élève plus haut que
la leur. Qu'ils puissent supprimer ce qui gène leur vue,
ils n'en demanderont pas davantage.
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