[1] - - - Οὕτω δὴ καὶ δοκεῖ μηθὲν τοῦ μίσους διαφέρειν ἀλλ´
ὁ αὐτὸς εἶναι. καθόλου μὲν γὰρ ὥσπερ πολυάγκιστρον ἡ
κακία τοῖς ἐξηρτημένοις αὐτῆς πάθεσι κινουμένη δεῦρο
κἀκεῖσε πολλὰς πρὸς ἄλληλα συναφὰς καὶ περιπλοκὰς
ἐνδίδωσι, ταῦτα δ´ ὥσπερ νοσήματα συμπαθεῖ ταῖς ἀλλήλων
φλεγμοναῖς. ὁ γὰρ εὐτυχῶν ὁμοίως καὶ τὸν μισοῦντα
λυπεῖ καὶ τὸν φθονοῦντα. διὸ καὶ τὴν εὔνοιαν ἀμφοτέροις
νομίζομεν ἀντικεῖσθαι, βούλησιν οὖσαν ἀγαθῶν τοῖς πλησίον,
καὶ τὸ μισεῖν τῷ φθονεῖν ταὐτὸν εἶναι, ὅτι τὴν
ἐναντίαν τῷ φιλεῖν ἔχει προαίρεσιν. ἐπεὶ δ´ οὐχ οὕτω
ταὐτὸν αἱ ὁμοιότητες ὡς ἕτερον αἱ διαφοραὶ ποιοῦσι, κατὰ
ταύτας τὸ ζητούμενον μεταδιώξωμεν, ἀπὸ τῆς γενέσεως
ἀρξάμενοι τῶν παθῶν.
| [1] - - - Ainsi encore, il semble que l'envie et la haine
ne diffèrent point entre elles, et que ce soit une même
passion. En général, du reste, la méchanceté est comme
hérissée de mille crochets auxquels se rattachent les
passions qui la meuvent en tous sens. Il en résulte que
souvent ces passions se rapprochent jusqu'à se confondre
les unes dans les autres. Ce sont comme autant de maladies,
qui se communiquent mutuellement leur inflammation.
Le bonheur des autres afflige également la haine et l'envie;
et par suite nous regardons comme étant opposée à toutes
deux la bienveillance, ce sentiment qui nous porte à désirer
du bonheur à notre voisin. Nous ne voyons dans l'une et
dans l'autre qu'une même passion, parce que l'une et
l'autre éprouvent une disposition contraire à celle qui porte
à aimer. Mais comme les ressemblances ne constituent pas
l'identité aussi nettement que les dissimilitudes établissent
la différence, examinons ces dissimilitudes, attachons-nous
à leur recherche en remontant à l'origine des deux passions.
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