Texte grec :
[6] Ταῦτα τοῦ Θεοκρίτου λέγοντος ὁ Λεοντίδης ἐξῄει
μετὰ τῶν φίλων, ἡμεῖς δ´ εἰσελθόντες ἠσπαζόμεθα τὸν
Σιμμίαν ἐπὶ τῆς κλίνης καθεζόμενον οὐ κατατετευχότα
τῆς δεήσεως, οἶμαι, μάλα σύννουν καὶ διαλελυπημένον·
ἀποβλέψας δὲ πρὸς ἅπαντας ἡμᾶς ‘ὦ Ἡράκλεις,’ εἶπεν
‘ἀγρίων καὶ βαρβάρων ἠθῶν· εἶτ´ οὐχ ὑπέρευ Θαλῆς ὁ
παλαιὸς ἀπὸ ξένης ἐλθὼν διὰ χρόνου τῶν φίλων ἐρωτώντων
ὅ τι καινότατον ἱστορήκοι ’τύραννον‘ ἔφη ’γέροντα.‘
καὶ γὰρ ᾧ μηδὲν ἰδίᾳ συμβέβηκεν ἀδικεῖσθαι, τὸ βάρος
αὐτὸ καὶ τὴν σκληρότητα τῆς ὁμιλίας δυσχεραίνων
ἐχθρός ἐστι τῶν ἀνόμων καὶ ἀνυπευθύνων δυναστειῶν.
ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἴσως θεῷ μελήσει· τὸν δὲ ξένον ἴστε τὸν
ἀφιγμένον, ὦ Καφισία, πρὸς ὑμᾶς ὅστις ἐστίν;’ ‘οὐκ οἶδ´,’
ἔφην ἐγώ ‘τίνα λέγεις’. ‘καὶ μήν’ ἔφη ‘Λεοντίδης φησὶν
ἄνθρωπον ὦφθαι παρὰ τὸ Λύσιδος μνημεῖον ἐκ νυκτῶν
ἀνιστάμενον, ἀκολουθίας πλήθει καὶ κατασκευῇ σοβαρόν,
αὐτόθι κατηυλισμένον ἐπὶ στιβάδων· φαίνεσθαι γὰρ ἄγνου
καὶ μυρίκης χαμεύνας ἔτι δ´ ἐμπύρων λείψανα καὶ χοὰς
γάλακτος· ἕωθεν δὲ πυνθάνεσθαι τῶν ἀπαντώντων, εἰ
τοὺς Πολύμνιος παῖδας ἐνδημοῦντας εὑρήσει.’ ‘καὶ τίς ἄν’
εἶπον ‘ὁ ξένος εἴη; περιττῷ γὰρ ἀφ´ ὧν λέγεις τινὶ καὶ
οὐκ ἰδιώτῃ προσέοικεν.’
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Traduction française :
[6] Pendant que Théocritos discourait ainsi,
Léontidas sortit avec ses amis ; nous entrâmes et
saluâmes Simmias, qui était assis sur son lit, tout
soucieux et triste, parce que sa demande avait été
rejetée sans doute. En nous regardant tous, il
s'écria : «Héraclès ! les moeurs sauvages et barbares !
Ah ! que Thalès l'ancien avait raison de
répondre, lorsqu'après un long voyage à l'étranger
ses amis lui demandaient ce qu'il avait remarqué
de plus extraordinaire : «Un tyran âgé».
Même un homme qui a eu la chance de n'être
pour son compte victime d'aucune injustice exècre
déjà le poids et la dureté de ce commerce et est
ennemi des dictatures, des dominations arbitraires.
Enfin, peut-être faut-il abandonner cela à Dieu;
mais l'étranger qui vient de vous arriver, Caphisias,
savez-vous qui il est ?» «Je ne sais, répondis-je,
de qui tu veux parler.» «Eh bien! reprit-il,
Léontidas affirme qu'on a vu un homme se lever
en pleine nuit près du monument de Lysis, impressionnant
par l'importance et l'appareil de sa suite,
qui avait campé là sur du feuillage ; on voyait des
jonchées de gattilier et de tamaris, et encore des
restes de sacrifice et des traînées de lait ; dès l'aube,
il demandait aux passants s'il trouverait chez eux
les fils de Polymnis.» «Qui peut bien être cet
étranger ? répondis-je. A ce que tu dis, il a l'air de
quelqu'un d'exceptionnel et de peu ordinaire.»
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