Texte grec :
[4] Ταῦτά μου διαλεγομένου πρὸς τὸν Θεόκριτον
διέκρουσεν ὁ Γαλαξίδωρος, ἐγγὺς γὰρ Ἀρχίαν ἔδειξε καὶ
Λυσανορίδαν τὸν Σπαρτιάτην ἀπὸ τῆς Καδμείας ὥσπερ
εἰς ταὐτὸν ἡμῖν σπεύδοντας. ἡμεῖς μὲν οὖν ἐπέσχομεν,
ὁ δ´ Ἀρχίας καλέσας τὸν Θεόκριτον καὶ τῷ Λυσανορίδᾳ
προσαγαγὼν ἰδίᾳ διε λάλει πολὺν χρόνον ἐκνεύσας τῆς
ὁδοῦ μικρὸν ὑπὸ τὸ Ἄμφιον, ὥσθ´ ἡμᾶς ἀγωνιᾶν, μή τις
ὑπόνοια προσπέπτωκεν ἢ μήνυσις αὐτοῖς, περὶ ἧς ἀνακρίνουσι
τὸν Θεόκριτον. ἐν τούτῳ δὲ Φυλλίδας, ὃν οἶσθ´, ὦ
Ἀρχίδαμε, τότε τοῖς περὶ τὸν Ἀρχίαν πολεμαρχοῦσι γραμματεύων
- - - ἥξειν καὶ τῆς πράξεως μετέχων, λαβόμενός
μου τῆς χειρὸς ὥσπερ εἰώθει φανερῶς ἔσκωπτεν εἰς τὰ γυμνάσια
καὶ τὴν πάλην, εἶτα πόρρω τῶν ἄλλων ἀπαγαγὼν
ἐπυνθάνετο περὶ τῶν φυγάδων, εἰ τὴν ἡμέραν φυλάττουσιν.
ἐμοῦ δὲ φήσαντος ‘οὐκοῦν’ εἶπεν ‘ὀρθῶς ἐγὼ τὴν ὑποδοχὴν
παρεσκεύακα σήμερον ὡς δεξόμενος Ἀρχίαν καὶ
παρέξων ἐν οἴνῳ καὶ μέθῃ τοῖς ἀνδράσιν εὐχείρωτον.’
‘ἄριστα μὲν οὖν,’ εἶπον ‘ὦ Φυλλίδα, καὶ πειράθητι πάντας
ἢ τούς γε πλείους εἰς ταὐτὸ τῶν ἐχθρῶν συναγαγεῖν.’
‘ἀλλ´ οὐ ῥᾴδιον,’ ἔφη ‘μᾶλλον δ´ ἀδύνατον· ὁ γὰρ Ἀρχίας
ἐλπίζων τινὰ τῶν ἐν ἀξιώματι γυναικῶν ἀφίξεσθαι τηνικαῦτα
πρὸς αὐτὸν οὐ βούλεται παρεῖναι τὸν Λεοντίδην.
ὥσθ´ ἡμῖν δίχα διαιρετέον αὐτοὺς ἐπὶ τὰς οἰκίας· Ἀρχίου
γὰρ ἅμα καὶ Λεοντίδου προκαταληφθέντων οἶμαι τοὺς
ἄλλους ἐκποδὼν ἔσεσθαι φεύγοντας ἢ μενεῖν μεθ´ ἡσυχίας
ἀγαπῶντας ἄν τις διδῷ τὴν ἀσφάλειαν.’ ‘οὕτως’ ἔφην
‘ποιήσομεν. ἀλλὰ τί πρᾶγμα τούτοις πρὸς Θεόκριτόν
ἐστιν, ὑπὲρ οὗ διαλέγονται;’ καὶ ὁ Φυλλίδας ‘οὐ σαφῶς’
εἶπεν ‘ἔχω λέγειν οὐδ´ ὡς ἐπιστάμενος, ἤκουον δὲ
σημεῖα καὶ μαντεύματα δυσχερῆ καὶ χαλεπὰ προτεθεσπίσθαι
τῇ Σπάρτῃ.’ ... Φειδόλαος ὁ Ἁλιάρ τιος ἀπαντήσας
‘μικρόν’ εἶπεν ‘ὑμᾶς ἐνταῦθα περιμεῖναι παρα–
καλεῖ Σιμμίας· ἐντυγχάνει γὰρ ἰδίᾳ Λεοντίδῃ περὶ Ἀμφιθέου
παραιτούμενος (μεῖναι) αὐτὸν διαπράξασθαι φυγὴν
ἀντὶ θανάτου τῷ ἀνθρώπῳ.’
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Traduction française :
[4] Je m'entretenais ainsi avec Théocritos, quand
Galaxidôros m'interrompit : il nous montra tout
près Archias et le Spartiate Lysanoridas qui descendaient
en hâte de la Cadmée comme pour nous
rejoindre. Nous fîmes donc silence. Archias appela
Théocritos, le présenta à Lysanoridas et se mit à
converser longtemps à part avec lui, en s'écartant
un peu de la rue vers les pentes de l'Amphéion ;
en sorte que nous nous demandions avec angoisse
si un soupçon leur était venu, ou quelque dénonciation
sur laquelle ils interrogeaient Théocritos.
Phyllidas intervint alors : tu le connais, Archidamos;
c'était le secrétaire d'Archias et des autres
polémarques et l'un de nos complices ; il me
prit par la main selon son habitude et se mit à
plaisanter ostensiblement sur les exercices et la
lutte; ensuite, m'entraînant loin des autres, il me
demanda si les bannis n'allaient pas laisser passer
le jour. Je le rassurai. «Eh bien ! reprit-il, j'ai
préparé aujourd'hui un banquet dans les règles
pour recevoir Archias et le mettre, quand il sera
bien ivre, à la merci de nos hommes.» «Très
bien, Phyllidas, répondis-je ; tâche de réunir en
un même lieu tous nos adversaires, ou du moins
leur plus grand nombre.» «C'est difficile, reprit-il,
ou plutôt impossible ; Archias attend à cette
heure-là une femme distinguée et ne veut pas de
la présence de Léontidas. Force nous est donc de
répartir nos hommes entre les deux maisons : une
fois Archias et Léontidas pris tous les deux au
piège, je suppose que les autres s'esquiveront à
toutes jambes ou se tiendront cois, trop heureux
qu'on leur offre la vie sauve. «Et nous la leur
offrirons, répondis-je. Mais quelle affaire peuvent-ils
avoir avec Théocritos pour en discuter de la
sorte ?» Sur quoi Phyllidas : «Sans pouvoir le
dire exactement ni prétendre en être bien sûr, j'ai
tout de même entendu dire que des prodiges et
des oracles ont annoncé à Sparte d'effrayantes calamités.»
Là-dessus, Théocritos revint vers nous.
Survint Phidolaos d'Haliarte, qui nous dit : «Simmias
vous prie d'attendre ici un instant ; il cause
seul à seul avec Léontidas au sujet d'Amphithéos;
il le sollicite d'obtenir qu'on change sa peine de
mort en bannissement».
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