HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, De la curiosité

Chapitre 12

  Chapitre 12

[12] Δεύτερον τοίνυν ἐθιζώμεθα θύραν παριόντες ἀλλοτρίαν μὴ βλέπειν εἴσω μηδὲ τῶν ἐντὸς ἐπιδράττεσθαι {τῇ ὄψει} καθάπερ χειρὶ τῇ περιεργίᾳ, ἀλλὰ τὸ τοῦ Ξενοκράτους ἔχωμεν πρόχειρον, ὃς ἔφη μηδὲν διαφέρειν, τοὺς πόδας τοὺς ὀφθαλμοὺς εἰς ἀλλοτρίαν οἰκίαν τιθέναι· οὔτε γὰρ δίκαιον οὔτε καλόν, ἀλλ´ οὐδ´ ἡδὺ τὸ θέαμα· ‘δύσμορφα μέντοι τἄνδον εἰσιδεῖν, ξένε·’ τὰ πολλὰ τοιαῦτα τῶν ἐν ταῖς οἰκίαις, σκευάρια κείμενα καὶ θεραπαινίδια καθεζόμενα, καὶ σπουδαῖον οὐδὲν οὐδ´ ἐπιτερπές. δὲ συνδιαστρέφουσα τὴν ψυχὴν παράβλεψις αὕτη καὶ παρατόξευσις αἰσχρὰ καὶ τὸ ἔθος μοχθηρόν. μὲν γὰρ Διογένης θεασάμενος εἰσελαύνοντα τὸν ὀλυμπιονίκην Διώξιππον ἐφ´ ἅρματος καὶ γυναικὸς εὐμόρφου θεωμένης τὴν πομπὴν ἀποσπάσαι τὰς ὄψεις μὴ δυνάμενον ἀλλ´ ὑποβλέποντα καὶ παρεπιστρεφόμενονὁρᾶτ´εἶπετὸν ἀθλητὴν ὑπὸ παιδισκαρίου τραχηλιζόμενον;’ τοὺς δὲ πολυπράγμονας ἴδοις ἂν ὑπὸ παντὸς ὁμοίως θεάματος τραχηλιζομένους καὶ περιαγομένους, ὅταν ἔθος καὶ μελέτη γένηται τῆς ὄψεως αὐτοῖς πανταχοῦ διαφορουμένης. δεῖ δ´, ὡς οἶμαι, μὴ καθάπερ θεράπαιναν ἀνάγωγον ἔξω ῥέμβεσθαι τὴν αἴσθησιν, ἀλλ´ ἀποπεμπομένην ὑπὸ τῆς ψυχῆς ἐπὶ τὰ πράγματα συντυγχάνειν αὐτοῖς ταχὺ καὶ διαγγέλλειν, εἶτα πάλιν κοσμίως ἐντὸς εἶναι τοῦ λογισμοῦ καὶ προσέχειν αὐτῷ. νῦν δὲ συμβαίνει τὸ τοῦ Σοφοκλέουςἔπειτα δ´ Αἰνιᾶνος ἀνδρὸς ἄστομοι πῶλοι βίᾳ φοροῦσιν·’ αἱ μὴ τυχοῦσαι παιδαγωγίας ὥσπερ λέγομεν ὀρθῆς μηδ´ ἀσκήσεως αἰσθήσεις προεκτρέχουσαι καὶ συνεφελκόμεναι πολλάκις εἰς μὴ δεῖ καταβάλλουσι τὴν διάνοιαν. ὅθεν ἐκεῖνο μὲν ψεῦδός ἐστι, τὸ Δημόκριτον ἑκουσίως σβέσαι τὰς ὄψεις ἀπερεισάμενον εἰς ἔσοπτρα πυρωθέντα καὶ τὴν ἀπ´ αὐτῶν ἀνάκλασιν δεξάμενον, ὅπως μὴ παρέχωσι θόρυβον τὴν διάνοιαν ἔξω καλοῦσαι πολλάκις, ἀλλ´ ἐῶσιν ἔνδον οἰκουρεῖν καὶ διατρίβειν πρὸς τοῖς νοητοῖς, ὥσπερ παρόδιοι θυρίδες ἐμφραγεῖσαι· τοῦτο μέντοι παντὸς μᾶλλον ἀληθές ἐστιν, ὅτι τὴν αἴσθησιν ὀλίγα κινοῦσιν οἱ πλεῖστα τῇ διανοίᾳ χρώμενοι. καὶ γὰρ τὰ μουσεῖα πορρωτάτω τῶν πόλεων ἱδρύσαντο, καὶ τὴν νύκτα προσεῖπονεὐφρόνην’, μέγα πρὸς εὕρεσιν τῶν ζητουμένων καὶ σκέψιν ἡγούμενοι τὴν ἡσυχίαν καὶ τὸ ἀπερίσπαστον. [12] Vient une seconde recommandation. Habituons-nous, en passant devant une porte étrangère, à ne pas regarder au dedans, à n'y pas faire en quelque sorte main-basse avec l'oeil de notre curiosité. Ayons toujours présent à l'esprit ce mot de Xénocrate, qui disait : « Il n'y a pas de différence entre mettre les pieds dans la maison d'autrui et y porter les yeux. » Il n'est ni juste, ni beau, ni même agréable de se donner un tel spectacle. "L'intérieur, cher hôte, offre un tableau hideux". Car enfin, que voit-on le plus souvent dans les maisons ? Les ustensiles de ménage épars çà et là, des servantes accroupies, rien de sérieux, rien de satisfaisant. Ces regards jetés ainsi de côté donnent de mauvaises distractions à l'âme, et la détournent honteusement de son but : la coutume n'en vaut rien. Dioxippe, vainqueur aux yeux olympiques, faisait son entrée sur un char ; et comme une femme très belle contemplait le cortége, le triomphateur ne pouvait détacher d'elle sa vue : il la suivait des yeux et se détournait de son côté. Diogène s'en aperçut : « Regardez cet athlète, dit-il, qui se laisse tordre le cou par une femmelette. » Vous verriez de même les curieux tourner le cou à droite et à gauche pour suivre chaque objet qui se présente : tant ils ont pris l'habitude et la manie de porter leurs yeux dans toutes les directions! Il faut, à mon avis, empêcher que les sens ne se répandent et ne tourbillonnent au dehors, comme feraient de méchantes petites esclaves. Lorsqu'ils sont dirigés par l'âme sur des objets extérieurs, les sens doivent promptement se mettre en communication avec ces objets, en faire leur rapport, et ensuite se tenir sur la réserve, attentifs à ce que leur commandera la raison. Mais, au contraire, il arrive ce que dit Sophocle : "L'habitant d'Énia n'est plus maître du frein: L'ardent coursier l'entraine ...". Si les sens, comme nous l'avons dit, n'ont pas été bien dressés et sagement exercés, il arrive plus d'une fois qu'ils prennent les devants sur la raison. Ils l'emportent, et la précipitent où elle ne devrait pas aller. Sans doute il est faux de dire que Démocrite s'éteignit volontairement la vue en la fixant sur un miroir ardent, dont la réverbération frappait ses regards : il voulait, dit-on, que ses yeux ne pussent le troubler en appelant sa pensée au dehors, et qu'ils lui permissent, comme fenêtres fermées sur la rue, de vaquer en lui-même aux choses intellectuelles. Mais ce qui est plus vrai que tout ce qu'on pourrait dire, c'est que les sens agissent le moins chez ceux dont l'esprit s'exerce le plus. En effet les temples des Muses se plaçaient très loin des villes, et l'on a donné à la nuit le nom de « Bonne conseillère », (Euphroné), parce qu'on regardait le calme et l'absence de toute distraction comme très propices à la découverte et à la méditation des vérités que cherche l'esprit.


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Dernière mise à jour : 26/01/2006