[1107] ΠΡΟΣ ΚΩΛΩΤΗΝ.
Κωλώτης, ὃν Ἐπίκουρος εἰώθει Κωλωταρᾶν ὑποκορίζεσθαι καὶ
Κωλωτάριον, ὦ Σατορνῖνε, βιβλίον ἐξέδωκεν ἐπιγράψας « Περὶ τοῦ ὅτι
κατὰ τὰ τῶν ἄλλων φιλοσόφων δόγματα οὐδὲ ζῆν ἔστιν » . Ἐκεῖνο μὲν οὖν
Πτολεμαίῳ τῷ βασιλεῖ προσπεφώνηται· ἃ δ´ ἡμῖν ἐπῆλθεν εἰπεῖν πρὸς τὸν
Κωλώτην, ἡδέως ἂν οἶμαί σε γεγραμμένα διελθεῖν, φιλόκαλον καὶ
φιλάρχαιον ὄντα καὶ τὸ μεμνῆσθαι καὶ διὰ χειρῶν ἔχειν ὡς μάλιστα δυνατόν
ἐστι τοὺς λόγους τῶν παλαιῶν βασιλικωτάτην διατριβὴν ἡγούμενον.
Ἔναγχος οὖν ἀναγινωσκομένου τοῦ συγγράμματος εἷς τῶν ἑταίρων,
Ἀριστόδημος ὁ Αἰγιεύς (οἶσθα γὰρ τὸν ἄνδρα τῶν ἐξ Ἀκαδημείας οὐ
ναρθηκοφόρον ἀλλ´ ἐμμανέστατον ὀργιαστὴν Πλάτωνος), οὐκ οἶδ´ ὅπως
παρὰ τὸ εἰωθὸς ἐγκαρτερήσας σιωπῇ καὶ παρασχὼν ἑαυτὸν ἀκροατὴν
ἄχρι τέλους κόσμιον, ὡς τέλος ἔσχεν ἡ ἀνάγνωσις,
« Εἶεν » ἔφη, « τίνα τούτῳ μαχούμενον ἀνίσταμεν ὑπὲρ τῶν
φιλοσόφων; οὐ γὰρ ἄγαμαι τὸ τοῦ Νέστορος ἑλέσθαι δέον ἐκ τῶν ἐννέα
τὸν ἄριστον ἐπὶ τῇ τύχῃ ποιουμένου καὶ διακληροῦντος. »
« Ἀλλ´ ὁρᾷς » ἔφην « ὅτι κἀκεῖνος ἐπὶ τὸν κλῆρον ἑαυτὸν ἔταξεν,
ὥστε τοῦ φρονιμωτάτου βραβεύοντος γενέσθαι τὸν κατάλογον,
| [1107] CONTRE L'ÉPICURIEN COLOTES.
Colotes, celui qu'Épicure avait coutume d'appeler familièrement Colotara et
Colatarium, publia, mon cher Saturninus, un ouvrage qui avait pour titre
"Ce n'est pas vivre que de régler sa vie sur les maximes des autres philosophes",
et il le dédia au roi Ptolémée. J'ai cru que vous liriez avec plaisir la réfutation
que j'ai faite de cet ouvrage dans mes conférences publiques. Je sais que
vous aimez les lettres et tout ce qui tient à l'antiquité ; que vous regardez
comme l'étude la plus noble et la plus intéressante celle qui, au besoin,
nous rappelle et nous rend présents à l'esprit, autant qu'il est en nous, les
ouvrages des anciens. Il y a peu de jours qu'Aristodème d'Égée, un de
nos amis (vous le connaissez, il est de l'Académie; ce n'est pas un simple
initié, mais l'adepte le plus passionné pour la philosophie de Platon) ; il y
a, dis-je, peu de jours qu'ayant entendu lire le traité de Colotes, il garda, je
ne sais comment, le silence, contre son ordinaire, et l'écouta patiemment
jusqu'au bout. Quand la lecture fut finie:
« Qui de nous, dit-il, se chargera de défendre les philosophes contre
cet écrivain? car je n'approuve pas que Nestor ait confié à la fortune du
sort le choix du plus vaillant des neuf guerriers qui se présentèrent pour
combattre contre Hector. — Mais aussi, lui dis-je, vous voyez que ce
héros préside lui-même au sort de manière que le choix se fait sous la
direction du plus sage des Grecs ;
"Et le sort désigna celui qu'on désirait".
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