| [1057] (1057a) οὐκ οἶδα γὰρ ὅπως ἀνέγκλητός ἐστι 
τοιαύτας ποιοῦσα φαντασίας, αἷς τὸ μὴ μάχεσθαι μηδ´ ἀντιβαίνειν ἀλλ´ 
ἕπεσθαι καὶ εἴκειν ἐγκλητόν ἐστι. Καὶ μὴν ἔν γε τοῖς πρὸς τοὺς 
Ἀκαδημαϊκοὺς ἀγῶσιν ὁ πλεῖστος λόγος αὐτῷ τε Χρυσίππῳ καὶ Ἀντιπάτρῳ περὶ 
τίνος γέγονε; Περὶ τοῦ 
« Μήτε πράττειν μήθ´ ὁρμᾶν ἀσυγκαταθέτως, ἀλλὰ πλάσματα λέγειν καὶ κενὰς 
ὑποθέσεις τοὺς ἀξιοῦντας οἰκείας φαντασίας γενομένης εὐθὺς ὁρμᾶν μὴ 
εἴξαντας μηδὲ συγκαταθεμένους. » 
Αὖθις δέ φησι Χρύσιππος καὶ τὸν θεὸν ψευδεῖς ἐμποιεῖν φαντασίας καὶ τὸν 
σοφόν, (1057b) οὐ συγκατατιθεμένων οὐδ´ εἰκόντων δεομένους ἡμῶν, ἀλλὰ 
πραττόντων μόνον καὶ ὁρμώντων ἐπὶ τὸ φαινόμενον· ἡμᾶς δὲ φαύλους ὄντας ὑπ´ 
ἀσθενείας συγκατατίθεσθαι ταῖς τοιαύταις φαντασίαις. Ἡ δὲ τούτων τῶν λόγων 
ταραχὴ καὶ διαφορὰ πρὸς αὑτοὺς οὐ πάνυ δυσθεώρητός ἐστιν. Ὁ γὰρ οὐ 
δεόμενος συγκατατιθεμένων ἀλλὰ πραττόντων μόνον, οἷς ἐνδίδωσι τὰς 
φαντασίας, εἴτε θεὸς εἴτε σοφός, οἶδεν ὅτι πρὸς τὸ πράττειν ἀρκοῦσιν αἱ 
φαντασίαι καὶ παρέλκουσιν αἱ συγκαταθέσεις· ὡς εἴ γε γινώσκων ὅτι 
πρακτικὴν ὁρμὴν οὐ παρίστησι φαντασία δίχα συγκαταθέσεως, ψευδεῖς 
ἐνεργάζεται καὶ πιθανὰς φαντασίας, ἑκὼν αἴτιός ἐστι (1057c) τοῦ προπίπτειν 
καὶ ἁμαρτάνειν ἀκαταλήπτοις συγκατατιθεμένους.
 | [1057] (1057a) car je ne vois pas comment il serait excusable 
de produire des imaginations qu'il faut combattre et réprimer, et 
auxquelles on ne peut céder sans être coupable. 
Enfin, dans les disputes contre les académiciens, Chrysippe et Antipater 
se donnent beaucoup de peine pour prouver que nous ne faisons et 
n'entreprenons rien sans y donner notre consentement, et que ceux-là 
avancent des fables et de vaines suppositions, qui prétendent que dès 
qu'il s'offre à nous une imagination convenable, 
nous nous déterminons à agir sans céder ni consentir. Chrysippe dit encore 
que Dieu et le sage (1057b) impriment en nous des imaginations fausses, 
non qu'ils veuillent que nous y cédions ou que nous y donnions notre 
consentement, mais seulement afin de nous faire agir et de nous porter 
vers l'objet qui nous est présenté ; et que c'est par un effet de notre 
corruption naturelle et de notre faiblesse que nous consentons à ces 
sortes d'imaginations. Le désordre et la contradiction de ces principes 
sautent aux yeux ; car celui qui n'a pas besoin que nous donnions notre 
consentement aux imaginations qu'il imprime en nous, mais seulement que 
nous agissions d'après les objets qui nous sont présentes, que ce soit 
Dieu ou le sage, sait très bien que ces sortes d'imaginations suffisent 
pour nous faire agir, et que notre consentement en est une suite 
nécessaire. Si donc, sachant que l'imagination nous détermine à agir sans 
avoir besoin de notre consentement, il nous envoie des imaginations 
fausses on simplement probables, il est la cause volontaire des erreurs 
dans lesquelles nous tombons en donnant notre consentement (1057c) à des 
choses que nous ne saurions comprendre. 
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