HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

Page 178

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[178] (178a) Τοὺς δὲ συμβουλεύοντας αὐτῷ πικρῶς χρῆσθαι τοῖς Ἀθηναίοις ἀτόπους ἔλεγεν εἶναι, κελεύοντας ἄνθρωπον ὑπὲρ δόξης πάντα ποιοῦντα καὶ πάσχοντα ἀποβαλεῖν τὸ τῆς δόξης θέατρον. Γενόμενος δὲ κριτὴς δυεῖν πονηρῶν ἐκέλευσε τὸν μὲν φεύγειν ἐκ Μακεδονίας τὸν δὲ ἕτερον διώκειν. Μέλλων δὲ καταστρατοπεδεύειν ἐν χωρίῳ καλῷ καὶ πυθόμενος ὅτι χόρτος οὐκ ἔστι τοῖς ὑποζυγίοις, « οἷος » εἶπεν « ἡμῶν βίος ἐστίν, εἰ καὶ πρὸς τὸν τῶν ὄνων καιρὸν ὀφείλομεν ζῆν; » Φρούριον δέ τι βουλόμενος λαβεῖν ὀχυρόν, ὡς (178b) ἀπήγγειλαν οἱ κατάσκοποι χαλεπὸν εἶναι παντάπασι καὶ ἀνάλωτον, ἠρώτησεν εἰ χαλεπὸν οὕτως ἐστίν, ὥστε μηδὲ ὄνον προσελθεῖν χρυσίον κομίζοντα. Τῶν δὲ περὶ Λασθένην τὸν Ὀλύνθιον ἐγκαλούντων καὶ ἀγανακτούντων, ὅτι προδότας αὐτοὺς ἔνιοι τῶν περὶ τὸν Φίλιππον ἀποκαλοῦσι, σκαιούς ἔφη φύσει καὶ ἀγροίκους εἶναι Μακεδόνας τὴν σκάφην σκάφην λέγοντας. Τῷ δὲ υἱῷ παρῄνει πρὸς χάριν ὁμιλεῖν τοῖς Μακεδόσι, κτώμενον ἑαυτῷ τὴν παρὰ τῶν πολλῶν δύναμιν, ἕως ἔξεστι βασιλεύοντος ἄλλου φιλάνθρωπον εἶναι. Συνεβούλευε δὲ τῶν ἐν ταῖς πόλεσι δυνατῶν καὶ τοὺς (178c) ἀγαθοὺς φίλους κτᾶσθαι καὶ τοὺς πονηρούς, εἶτα οἷς μὲν χρῆσθαι οἷς δ´ ἀποχρῆσθαι. Πρὸς δὲ Φίλωνα τὸν Θηβαῖον εὐεργέτην αὐτοῦ γενόμενον καὶ ξένον, ὁπηνίκα διῆγεν ἐν Θήβαις ὁμηρεύων, ὕστερον δὲ μηδεμίαν παρ´ αὐτοῦ δωρεὰν προσδεχόμενον « μή με » εἶπεν « ἀφαιροῦ τὸ ἀνίκητον εὐεργεσίας καὶ χάριτος ἡττώμενον. » Ληφθέντων δὲ πολλῶν αἰχμαλώτων ἐπίπρασκεν αὐτοὺς ἀνεσταλμένῳ τῷ χιτῶνι καθήμενος οὐκ εὐπρεπῶς· εἷς οὖν τῶν πωλουμένων ἀνεβόησε « φεῖσαί μου, Φίλιππε, πατρικὸς γάρ εἰμί σου φίλος. » Ἐρωτήσαντος δὲ τοῦ Φιλίππου « πόθεν, ἄνθρωπε, γενόμενος καὶ πῶς; » (178d) « ἐγγύς » ἔφη « φράσαι σοι βούλομαι προσελθών. » Ὡς οὖν προσήχθη, « μικρόν » ἔφη « κατωτέρω τὴν χλαμύδα ποίησον, ἀσχημονεῖς γὰρ οὕτω καθήμενος. » Καὶ Φίλιππος « ἄφετε αὐτόν » εἶπεν, « ἀληθῶς γὰρ εὔνους ὢν καὶ φίλος ἐλάνθανεν. » Ἐπεὶ δὲ ὑπό τινος ξένου κληθεὶς ἐπὶ δεῖπνον ἐν ὁδῷ πολλοὺς ἐπήγετο καὶ τὸν ξένον ἑώρα θορυβούμενον (ἦν γὰρ οὐχ ἱκανὰ τὰ παρεσκευασμένα), προσπέμπων τῶν φίλων ἑκάστῳ, πλακοῦντι χώραν ἐκέλευεν ἀπολιπεῖν· οἱ δὲ πειθόμενοι καὶ προσδοκῶντες οὐκ ἤσθιον πολλά, καὶ πᾶσιν οὕτως ἤρκεσεν. (178e) Ἱππάρχου δὲ τοῦ Εὐβοέως ἀποθανόντος δῆλος ἦν βαρέως φέρων· εἰπόντος δέ τινος « ἀλλὰ μὴν ὡραῖος ὢν ἐκεῖνος ἀποτέθνηκεν », « ἑαυτῷ γε » εἶπεν, « ἐμοὶ δὲ ταχέως· ἔφθη γὰρ τελευτῆσαι πρὶν παρ´ ἐμοῦ χάριν ἀξίαν τῆς φιλίας ἀπολαβεῖν. » Πυθόμενος δ´ ἐγκαλεῖν αὐτῷ τὸν Ἀλέξανδρον ὅτι παῖδας ἐκ πλειόνων ποιεῖται γυναικῶν, « οὐκοῦν » ἔφη « πολλοὺς ἔχων περὶ τῆς βασιλείας ἀνταγωνιστὰς γενοῦ καλὸς κἀγαθός, ἵνα μὴ δι´ ἐμὲ τῆς βασιλείας τύχῃς ἀλλὰ διὰ σεαυτόν. » Ἐκέλευε δ´ αὐτὸν Ἀριστοτέλει προσέχειν καὶ φιλοσοφεῖν, (178f) « ὅπως » ἔφη « μὴ πολλὰ τοιαῦτα πράξῃς, ἐφ´ οἷς ἐγὼ πεπραγμένοις μεταμέλομαι. » Τῶν δ´ Ἀντιπάτρου φίλων τινὰ κατατάξας εἰς τοὺς δικαστάς, εἶτα τὸν πώγωνα βαπτόμενον αἰσθόμενος καὶ τὴν κεφαλήν, ἀνέστησεν εἰπὼν τὸν ἄπιστον ἐν θριξὶ μὴ νομίζειν ἀξιόπιστον ἐν πράγμασι. Μαχαίτᾳ δέ τινι κρίνων δίκην καὶ ὑπονυστάζων οὐ πάνυ προσεῖχε τοῖς δικαίοις ἀλλὰ κατέκρινεν· ἐκείνου δ´ ἀναβοήσαντος ἐκκαλεῖσθαι τὴν κρίσιν διοργισθείς « ἐπὶ τίνα; » εἶπε· καὶ Μαχαίτας « ἐπὶ σέ, βασιλεῦ, αὐτόν, [178] Il répondit à ceux qui lui conseillaient de traiter les Athéniens avec la dernière rigueur, qu'ils n'y pensaient pas de vouloir qu'un prince qui, par amour pour la gloire, s'exposait à tout, détruisît le théâtre même de la gloire. Il avait à juger deux hommes également méchants. Il condamna l'un à fuir de la Macédoine et l'autre à le poursuivre. Un jour qu'il allait asseoir son camp dans un poste très avantageux, on vint lui dire qu'il n'y avait point de fourrage pour la cavalerie : « Quelle vie ! s'écria-t-il; il faut que nous dépendions des besoins même de nos ânes. » Il voulait se rendre maître d'un château très escarpé. Mais ses espions lui rapportèrent qu'il était imprenable, et qu'on ne pouvait en approcher d'aucun côté. Il leur demanda s'il était si inaccessible qu'on ne pût y faire monter un âne chargé d'or. Lasthènes l'Olynthien vint se plaindre de quelques uns de ses courtisans qui l'avaient appelé traître : « Les Macédoniens, lui dit Philippe, sont des gens grossiers : ils appellent un hoyau un hoyau. » Il recommandait à son fils de traiter avec bonté les Macédoniens, et d'établir sa puissance sur la faveur de la multitude pendant qu'il pouvait, sous le règne d'un autre, se montrer doux et humain. Il lui conseillait aussi de s'attacher tous ceux qui avaient du crédit dans les villes, les bons comme les mauvais, afin d'user des premiers et d'abuser des méchants. Philon, qui l'avait logé à Thèbes pendant qu'il y était en otage, et qui l'avait traité avec les plus grands égards, ne voulait dans la suite recevoir de lui aucun bienfait : « Ne m'ôtez pas, lui dit Philippe, le titre d'invincible, en me forçant de vous céder en bienfaisance et en générosité. On vendait à l'encan un grand nombre de prisonniers. Philippe assistait à cette vente assis nonchalamment, et la robe retroussée d'une manière peu décente. Un de ces prisonniers lui cria : « Philippe, faites-moi grâce ; ma famille est amie de la vôtre. » Le roi lui demanda comment et de quel côté s'était formée cette liaison. « Je vous le dirai tout bas à l'oreille, » répondit le prisonnier. Philippe l'ayant fait approcher, cet homme lui dit : « Baissez votre robe ; vous n'êtes pas assis décemment. — Rendez la liberté à cet homme, dit Philippe ; il est vraiment de mes amis, et je ne le savais pas. » Un de ses amis l'avait invité à souper. Philippe, qui dans le chemin avait ramassé plusieurs convives, vit que son hôte, qui n'avait pas fait de grands préparatifs, était fort embarrassé. Il fit dire secrètement à chaque convive de se réserver pour la pâtisserie. Sur sa parole, dans l'attente du second service, ils ménagèrent le premier, qui, par ce moyen, suffit à tout le monde. Il témoigna le plus grand regret de la mort d'Hipparque, de l'île d'Eubée, et quelqu'un ayant dit qu'il était mort dans un âge assez avancé. « Oui, pour lui, répliqua Philippe, mais non pour moi, qui n'ai pu lui témoigner ma reconnaissance pour l'amitié qu'il me portait. » Il sut qu'Alexandre se plaignait de ce qu'il avait des enfants de plusieurs femmes: « Eh bien! lui dit Philippe, puisque tu dois avoir un si grand nombre de concurrents au trône, travaille à devenir un grand homme, pour devoir la couronne à toi-même, plutôt qu'à moi. » Il l'exhortait à se former avec soin sous Aristote à la philosophie « afin, lui disait-il, de n'avoir pas, comme moi, à se repentir de bien des fautes. » Il avait donné une charge de judicature à un ami d'Antipater; mais, lorsqu'il eut appris qu'il se peignait les cheveux et la barbe, il la lui ôta, en disant que celui qui trompait sur ce point, pourrait manquer aussi de fidélité dans les affaires. Un jour qu'il jugeait la cause d'un certain Machitas, Philippe, qui s'était endormi et n'avait pu entendre ses moyens de défense, le condamna. Machitas s'écria qu'il en appelait. « A qui donc? lui demande Philippe en colère. — A vous-même, seigneur,


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Dernière mise à jour : 11/02/2009