HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales - Apophthegmes des rois et des capitaines célèbres

Page 177

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[177] βέλτιον εἶναι φήσας ἀποθανεῖν (177a) ζῆν μὴ μόνον τοὺς πολεμίους ἀλλὰ καὶ τοὺς φίλους φυλαττόμενον. APOPHTHEGMES DES ROIS DE MACÉDOINE ET DES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE. ΑΡΧΕΛΑΟΣ. Ἀρχέλαος αἰτηθεὶς παρὰ πότον ποτήριον χρυσοῦν ὑπό τινος τῶν συνήθων οὐ μὴν ἐπιεικῶν ἐκέλευσεν Εὐριπίδῃ τὸν παῖδα δοῦναι· θαυμάσαντος δὲ τοῦ ἀνθρώπου, « σὺ μὲν γάρ » εἶπεν « αἰτεῖν, οὗτος δὲ λαμβάνειν ἄξιός ἐστι καὶ μὴ αἰτῶν. » Ἀδολέσχου δὲ κουρέως ἐρωτήσαντος αὐτὸν « πῶς σε κείρω; » «σιωπῶν » ἔφη. Τοῦ δ´ Εὐριπίδου τὸν καλὸν Ἀγάθωνα περιλαμβάνοντος (177b) ἐν τῷ συμποσίῳ καὶ καταφιλοῦντος ἤδη γενειῶντα, πρὸς τοὺς φίλους εἶπε « μὴ θαυμάσητε· τῶν γὰρ καλῶν καὶ τὸ μετόπωρον καλόν ἐστιν. » Ἐπεὶ δὲ Τιμόθεος κιθαρῳδὸς ἐλπίσας πλείονα λαβὼν δ´ ἐλάττονα δῆλος ἦν ἐγκαλῶν αὐτῷ καί ποτ´ ᾄδων τουτὶ τὸ κομμάτιον « σὺ δὲ τὸν γηγενέταν ἄργυρον αἰνεῖς » ἀπεσήμαινεν εἰς ἐκεῖνον, ὑπέκρουσεν Ἀρχέλαος αὐτῷ « σὺ δέ γε αἰτεῖς. » Ὕδωρ δέ τινος αὐτοῦ κατασκεδάσαντος ὑπὸ τῶν φίλων παροξυνόμενος ἐπὶ τὸν ἄνθρωπον « ἀλλ´ οὐκ ἐμοῦ » φησίν « ἀλλ´ ἐκείνου κατεσκέδασεν, ὃν ἔδοξεν ἐμὲ εἶναι. » ΦΙΛΙΠΠΟΣ Ο ΑΛΕΞΑΝΔΡΟΥ ΠΑΤΗΡ. (177c) Φίλιππον τὸν Ἀλεξάνδρου πατέρα Θεόφραστος ἱστόρηκεν οὐ μόνονμεταξὺ τῶν βασιλέων, ἀλλὰ καὶ τῇ τύχῃ καὶ τῷ τρόπῳ μείζονα γενέσθαι καὶ μετριώτερον. Ἀθηναίους μὲν οὖν μακαρίζειν ἔλεγεν, εἰ καθ´ ἕκαστον ἐνιαυτὸν αἱρεῖσθαι δέκα στρατηγοὺς εὑρίσκουσιν· αὐτὸς γὰρ ἐν πολλοῖς ἔτεσιν ἕνα μόνον στρατηγὸν εὑρηκέναι, Παρμενίωνα. Πολλῶν δὲ κατορθωμάτων αὐτῷ καὶ καλῶν ἐν μιᾷ ἡμέρᾳ προσαγγελθέντων, « τύχη » εἶπε, « μικρόν τι μοι κακὸν ἀντὶ τῶν τοσούτων καὶ τηλικούτων ἀγαθῶν ποίησον. » Ἐπεὶ δὲ νικήσαντι τοὺς Ἕλληνας αὐτῷ συνεβούλευον (177d) ἔνιοι φρουραῖς τὰς πόλεις κατέχειν, ἔφη μᾶλλον πολὺν χρόνον ἐθέλειν χρηστὸς δεσπότης ὀλίγον καλεῖσθαι. Τὸν δὲ λοίδορον ἐξελάσαι τῶν φίλων κελευόντων οὐκ ἔφη ποιήσειν, ἵνα μὴ περιιὼν ἐν πλείοσι κακῶς λέγοι. Σμικύθου δὲ Νικάνορα διαβάλλοντος ὡς ἀεὶ κακῶς λέγοντα τὸν Φίλιππον καὶ τῶν ἑταίρων οἰομένων δεῖν μεταπέμπεσθαι καὶ κολάζειν, « ἀλλὰ μήν » ἔφη « Νικάνωρ οὐ φαυλότατός ἐστι Μακεδόνων· ἐπισκεπτέον οὖν μή τι γίνεται παρ´ ἡμᾶς. » Ὡς οὖν ἔγνω τὸν Νικάνορα θλιβόμενον ἰσχυρῶς ὑπὸ πενίας ἠμελημένον δὲ ὑπ´ αὐτοῦ, (177e) προσέταξε δωρεάν τινα αὐτῷ δοθῆναι. Πάλιν οὖν τοῦ Σμικύθου λέγοντος ὅτι θαυμαστὰ περὶ αὐτοῦ πρὸς ἅπαντας ἐγκώμια λέγων Νικάνωρ διατελεῖ, « ὁρᾶτε οὖν » εἶπεν « ὅτι παρ´ ἡμᾶς αὐτούς ἐστι καὶ τὸ καλῶς καὶ τὸ κακῶς ἀκούειν. » Τοῖς δὲ τῶν Ἀθηναίων δημαγωγοῖς ἔφη χάριν ἔχειν, ὅτι λοιδοροῦντες αὐτὸν βελτίονα ποιοῦσι καὶ τῷ λόγῳ καὶ τῷ ἤθει· « πειρῶμαι γὰρ αὐτοὺς ἅμα καὶ τοῖς λόγοις καὶ τοῖς ἔργοις ψευδομένους ἐλέγχειν. » Τῶν δ´ Ἀθηναίων, ὅσοι περὶ Χαιρώνειαν ἑάλωσαν, ἀφεθέντων ὑπ´ αὐτοῦ δίχα λύτρων, τὰ δὲ ἱμάτια καὶ (177f) στρώματα προσαπαιτούντων καὶ τοῖς Μακεδόσιν ἐγκαλούντων, γελάσας Φίλιππος εἶπεν « οὐ δοκοῦσιν ὑμῖν Ἀθηναῖοι νομίζειν ἐν ἀστραγάλοις ὑφ´ ἡμῶν νενικῆσθαι; » Τῆς δὲ κλειδὸς αὐτῷ κατεαγείσης ἐν πολέμῳ καὶ τοῦ θεραπεύοντος ἰατροῦ πάντως τι καθ´ ἡμέραν αἰτοῦντος, « λάμβανε » ἔφη « ὅσα βούλει· τὴν γὰρ κλεῖν ἔχεις. » Δυεῖν δ´ ἀδελφῶν, Ἀμφοτεροῦ καὶ Ἑκατεροῦ, τὸν μὲν Ἑκατερὸν ἔμφρονα καὶ πρακτικὸν ὁρῶν, τὸν δ´ Ἀμφοτερὸν εὐήθη καὶ ἀβέλτερον, ἔφη τὸν μὲν Ἑκατερὸν ἀμφότερον εἶναι, τὸν δ´ Ἀμφοτερὸν οὐδέτερον. [177] et dit qu'il aimait mieux mourir que d'avoir à se garder, non seulement de ses ennemis, mais de ses amis même. APOPHTHEGMES DES ROIS DE MACÉDOINE ET DES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE. ARCHÉLAUS. Un courtisan, homme sans mérite, étant à la table d'Archélaus, lui demanda une coupe d'or. Le prince la fit donner au poète Euripide ; et comme le courtisan en paraissait surpris : « Vous êtes fait pour la demander, lui dit Archélaus, et Euripide pour l'avoir, même sans la demander. » Son barbier, naturellement grand parleur, lui demandait un jour comment il voulait qu'il le rasât : « Sans dire un seul mot, » lui répondit Archélaus. Euripide, dans un festin, embrassait le bel Agathon, qui n'était plus dans sa première jeunesse. « Ne vous en étonnez pas, dit Archélaus à ses courtisans; la beauté d'un homme tel qu'Agathon dure jusqu'à son automne. » Le musicien Timothée, que ce prince avait moins récompensé qu'il ne l'espérait, en parut très mécontent. Un jour il chanta sur sa lyre ces paroles, dont il faisait l'application au prince : « Tu prises un vil métal sorti de la terre. — Et toi, tu le demandes, » repartit Archélaus. Quelqu'un avait jeté de l'eau sur lui dans la rue, et comme les courtisans l'animaient à le punir, il leur dit : « Ce n'est pas sur moi que cet homme a jeté de l'eau, mais sur celui pour lequel il m'a pris. » PHILIPPE, PÈRE D'ALEXANDRE. Philippe, père d'Alexandre, a été, selon Théophraste, le plus grand des rois de Macédoine, non seulement par sa fortune, mais encore par sa sagesse et sa modération. Il félicitait les Athéniens de pouvoir élire tous les ans dix généraux, tandis que dans l'espace de plusieurs années il n'avait pu trouver que le seul Parménion. Il reçut en un même jour plusieurs nouvelles heureuses : « Fortune, s'écria-t-il, fais que j'éprouve quelque léger revers pour compenser de si grandes faveurs. » Lorsqu'il eut vaincu les Grecs, quelques courtisans lui conseillaient de mettre de fortes garnisons dans leurs villes, afin de les contenir. Il leur dit qu'il aimait mieux être appelé longtemps bon que peu de temps maître. On voulait qu'il chassât de sa cour un homme qui disait du mal de lui. Il dit qu'il n'en ferait rien, de peur qu'il n'allât semer partout ses médisances. Smicythus accusait souvent Nicanor de médire sans cesse du prince, et tous les courtisans étaient d'avis qu'il fallait le mander et le punir comme il le méritait. « Mais, leur dit Philippe, Nicanor est un des plus honnêtes gens de la Macédoine. Examinons plutôt s'il n'a pas à se plaindre de nous. » Il découvrit que Nicanor était réduit à une extrême pauvreté, et qu'il n'avait reçu aucun bienfait du prince. Philippe aussitôt répara cette négligence, et Smicythus, peu de temps après , vint lui dire que Nicanor ne cessait de le combler partout de louanges. « Vous voyez, lui dit Philippe, qu'il est en notre pouvoir de faire dire du bien ou du mal de nous. » Il disait qu'il avait obligation aux orateurs d'Athènes qui, par leurs reproches continuels, le rendaient plus homme de bien : « Je m'efforce, ajoutait-il, de les convaincre de mensonge par mes paroles et par mes actions. » Après la bataille de Chéronée, tous les Athéniens qu'il avait faits prisonniers, non contents d'être renvoyés sans rançon, demandaient encore leur bagage et trouvaient mauvais qu'on le leur refusât. Philippe les entendit, et dit en riant à ses courtisans : « Les Athéniens ont l'air de croire que c'est aux osselets qu'ils ont été vaincus. » Son médecin le traitait d'une blessure qui lui avait rompu la clavicule, et lui demandait tous les jours quelque argent. « Prends tout ce que tu voudras, lui dit Philippe. N'es-tu pas maître de la clef ? » Il y avait deux frères dont l'un, sot et paresseux, se nommait L'un-et-L'autre; le second, homme sage et laborieux , était appelé L'un-ou-L'autre. Philippe disait d'eux que L'un-ou-L'autre était L'un-et-L'autre, et que L'un-et-L'autre n'était Ni-L'un-ni-L'autre.


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Dernière mise à jour : 11/02/2009