[198] εἰπούσης δὲ ὅτι « Περσεὺς (198a)
τέθνηκεν ἡμῖν » (κυνίδιον δ´ ἦν οὕτως ὀνομαζόμενον), « ἀγαθῇ τύχῃ, »
εἶπεν, « ὦ θύγατερ, καὶ δέχομαι τὸν οἰωνόν. »
Εὑρὼν δ´ ἐπὶ στρατοπέδου πολλὴν θρασύτητα καὶ λαλιὰν
παραστρατηγούντων καὶ πολυπραγμονούντων ἐκέλευσεν ἡσυχίαν ἔχειν
καὶ ποιεῖν ὀξείας τὰς μαχαίρας μόνον, αὑτῷ δὲ τῶν ἄλλων μελήσειν. Τὰς δὲ
νυκτερινὰς φυλακὰς ἐκέλευσεν φυλάσσειν ἄνευ λόγχης καὶ ξίφους, ὅπως
ἀμύνασθαι τοὺς πολεμίους ἀπεγνωκότες μᾶλλον διαμαχοῦνται πρὸς τὸν
ὕπνον.
Ἐμβαλὼν δὲ διὰ τῶν ἄκρων εἰς Μακεδονίαν καὶ συντεταγμένους ἰδὼν
τοὺς πολεμίους τοῦ Νασικᾶ παρακαλοῦντος (198b) αὐτὸν εὐθὺς ἐπιχειρεῖν
« εἴγε τὴν σήν » εἶπεν « ἡλικίαν εἶχον· αἱ δὲ πολλαί με πεῖραι κωλύουσιν ἐκ
πορείας πρὸς φάλαγγα συντεταγμένην μάχεσθαι. »
Νικήσας δὲ τὸν Περσέα καὶ τὰς ἐπινικίους ποιούμενος ἑστιάσεις ἔλεγε
τῆς αὐτῆς ἐμπειρίας εἶναι στράτευμα φοβερώτατον πολεμίοις καὶ
συμπόσιον ἥδιστον φίλοις παρασχεῖν.
Τοῦ δὲ Περσέως αἰχμαλώτου γενομένου καὶ παραιτουμένου τὸν
θρίαμβον « ἐπὶ σοί » εἶπε « τοῦτ´ ἐστίν, » ἐξουσίαν διδοὺς αὐτῷ ἑαυτὸν ἀνελεῖν.
Χρημάτων δ´ ἀπείρων εὑρεθέντων αὐτὸς μὲν οὐκ (198c) ἔλαβε, τῷ δὲ
γαμβρῷ Τουβέρωνι φιάλην ἀργυρᾶν ὁλκῆς πέντε λιτρῶν ἀριστεῖον ἔδωκε.
καὶ τοῦτό φασι πρῶτον εἰς τὸν τῶν Αἰλίων οἶκον εἰσελθεῖν κειμήλιον
ἀργυροῦν.
Τεσσάρων δὲ παίδων ἀρρένων αὐτῷ γεγονότων δύο μὲν πρότερον
ἐτύγχανεν ἐκδεδωκὼς ἑτέροις θέσθαι· δυοῖν δ´ ὄντων ἐπὶ τῆς οἰκίας ὁ μὲν
ἡμέραις πέντε πρὸ τοῦ θριάμβου, τεσσαρακαίδεκα γεγονὼς ἔτη, ἀπέθανεν,
ὁ δὲ ὕστερον πέντε τοῦ θριάμβου, δωδεκαέτης. προελθὼν δέ, τοῦ δήμου
συναλγοῦντος αὐτῷ καὶ συμπενθοῦντος, νῦν ἔφη περὶ τῆς πατρίδος ἀδεὴς
γεγονέναι καὶ ἀκίνδυνος, ὁπότε τῶν εὐτυχημάτων τὴν νέμεσιν εἰς τὸν οἶκον
ἀπερεισαμένης τῆς τύχης ὑπὲρ πάντων αὐτὸς ἀναδέδεκται.
ΚΑΤΩΝ Ο ΠΡΕΣΒΥΤΕΡΟΣ.
(198d) Κάτων ὁ πρεσβύτερος ἐν τῷ δήμῳ τῆς ἀσωτίας καὶ
πολυτελείας καθαπτόμενος εἶπεν « ὡς χαλεπόν ἐστι λέγειν πρὸς γαστέρα
ὦτα μὴ ἔχουσαν. » Θαυμάζειν δὲ πῶς σῴζεται πόλις, ἐν ᾗ πωλεῖται
πλείονος ἰχθὺς ἢ βοῦς.
Λοιδορῶν δέ ποτε τὴν ἐπιπολάζουσαν γυναικοκρατίαν « πάντες »
εἶπεν « ἄνθρωποι τῶν γυναικῶν ἄρχουσιν, ἡμεῖς δὲ πάντων ἀνθρώπων,
ἡμῶν δὲ αἱ γυναῖκες. »
Ἔφη δὲ βούλεσθαι μᾶλλον εὐεργετήσας μὴ κομίσασθαι χάριν ἢ μὴ
ὑποσχεῖν κόλασιν ἀδικήσας, καὶ (198e) πᾶσιν ἀεὶ τοῖς ἁμαρτάνουσι χωρὶς
ἑαυτοῦ διδόναι συγγνώμην.
Παρορμῶν δὲ τοὺς ἄρχοντας ἐπιτιμᾶν τοῖς ἁμαρτάνουσιν ἔλεγε τοὺς
δυναμένους κωλύειν τοὺς κακῶς ποιοῦντας, ἐὰν μὴ κωλύωσι, κελεύειν.
Τῶν δὲ νέων ἔφη χαίρειν τοῖς ἐρυθριῶσι μᾶλλον ἢ τοῖς ὠχριῶσι.
Στρατιώτην δὲ μισεῖν, ὃς ἐν τῷ περιπατεῖν τὰς χεῖρας, ἐν δὲ τῷ
μάχεσθαι τοὺς πόδας κινεῖ, ῥέγχει δὲ μεῖζον ἢ ἀλαλάζει.
Κάκιστον δ´ ἔλεγεν ἄρχοντα εἶναι τὸν ἄρχειν ἑαυτοῦ μὴ δυνάμενον.
Μάλιστα δ´ ἐνόμιζε δεῖν ἕκαστον ἑαυτὸν αἰδεῖσθαι· μηδένα γὰρ ἑαυτοῦ
μηδέποτε χωρὶς εἶναι.
Πολλῶν δ´ ὁρῶν ἀνισταμένους ἀνδριάντας « περὶ ἐμοῦ δ´ » (198f)
ἔφη « βούλομαι ἐρωτᾶν μᾶλλον τοὺς ἀνθρώπους, διὰ τί ἀνδριὰς οὐ κεῖται
(Κάτωνος) ἢ διὰ τί κεῖται. »
Φείδεσθαι δὲ τῆς ἐξουσίας παρεκάλει τοὺς δυναμένους, ὅπως ἀεὶ
παραμείνῃ τὸ ἐξεῖναι.
Τοὺς δὲ τῆς ἀρετῆς τὴν τιμὴν ἀφαιροῦντας ἔλεγε τὴν ἀρετὴν ἀφαιρεῖν
τῆς νεότητος. Τὸν δ´ ἄρχοντα ἢ κριτὴν ἔλεγε δεῖν μήτε ὑπὲρ τῶν δικαίων
λιπαρεῖσθαι μήτε ὑπὲρ τῶν ἀδίκων ἐκλιπαρεῖσθαι.
| [198] elle lui dit : « C'est que Persée est mort. » (C'était un
petit chien à qui on avait donné ce nom.) — « Tant mieux! ma fille, dit
Paul Émile, et j'accepte l'augure. »
Arrivé au camp, il vit que les soldats, pleins d'arrogance et de
présomption, se mêlaient de tout, et s'ingéraient dans les fonctions du
général. Il leur ordonna de se tenir tranquilles, d'avoir soin que leurs
épées fussent bien tranchantes, et qu'il pourvoirait au reste. Il voulut qu'ils
fissent les gardes de la nuit sans lance et sans épée, afin qu'ils
combattissent le sommeil avec plus de soin, lorsqu'ils n'auraient aucun
espoir de se défendre contre l'ennemi.
Il entra dans la Macédoine par des hauteurs, d'où il vit les ennemis
rangés en bataille. Nasica lui conseillait de les charger sur-le-champ. «Je
le ferais, lui dit Paul Émile, si j'avais votre âge ; mais une longue
expérience m'a appris à ne pas attaquer, après plusieurs jours de marche,
une armée disposée en bon ordre. »
Lorsqu'il eut défait Persée, il donna des festins aux troupes en
réjouissance de sa victoire. Il disait à cette occasion qu'il fallait la
même expérience pour rendre une armée formidable aux ennemis et un
repas agréable aux conviés.
Persée, qu'il avait fait prisonnier, ne voulait pas être mené en
triomphe. « La chose est en votre pouvoir, » lui dit Paul Émile, pour lui
faire entendre qu'il le laissait maître de se donner la mort.
Il emporta de la Macédoine des richesses immenses, et ne réserva
rien pour lui-même. Seulement il fit présent à son gendre Tubéron, en
récompense de sa valeur, d'une coupe d'argent du poids de cinq livres.
Ce fut, dit-on, la première pièce d'argenterie qui entra dans la maison des
Emiles.
De quatre fils qu'il avait, deux étaient passés par adoption dans des
familles étrangères. Des deux qui lui restaient, l'aîné, âgé de quatorze
ans, mourut cinq jours avant le triomphe de son père, et le second, âgé de
douze ans, cinq jours après. Lorsqu'il parut en public, après cette double
perte, tout le peuple lui témoigna la part qu'il prenait à sa douleur. Il dit
qu'il était tranquille sur le sort de sa patrie, puisque la Fortune, qui
compense toujours les succès par les revers, avait fait tomber sur sa
maison seule toute sa vengeance.
CATON L'ANCIEN.
Caton l'Ancien disait au peuple, en lui reprochant son luxe et son
intempérance, qu'il était bien difficile de se faire écouter d'un ventre qui
n'a point d'oreilles. «Je ne sais, ajoutait-il, comment une ville où un
poisson se vend plus cher qu'un bœuf peut encore subsister. »
Une autre fois il se plaignait avec force de l'empire que les femmes
prenaient à Rome : « Tous les hommes, disait-il, ont autorité sur leurs
femmes, nous gouvernons tous les hommes, et nos femmes nous
maîtrisent. »
Il aimait mieux être payé d'ingratitude pour un service rendu, que
de n'être pas puni pour le mal qu'il aurait fait. Aussi, toujours indulgent
pour les fautes d'autrui, il ne se pardonnait jamais les siennes.
Il recommandait avec soin aux magistrats de châtier les coupables,
et les avertissait que celui qui, pouvant punir un scélérat, ne le faisait
point, se rendait complice de ses crimes.
Il voyait avec plus de plaisir les jeunes gens qui rougissaient que
ceux qui étaient sujets à pâlir.
Il ne pouvait souffrir qu'un soldat, en marchant, remuât ses mains, ou
ses pieds en combattant, et qu'en ronflant il fit plus de bruit que lorsqu'il
chargeait l'ennemi.
Il n'y avait pas, selon lui, de plus mauvais magistrat que celui qui ne
savait pas se commander à lui-même. Il voulait que chacun eût pour soi le
plus grand respect, parce qu'on est toujours avec soi-même.
Comme il voyait dresser chaque jour des statues à un grand nombre
de citoyens, il disait : « J'aime mieux qu'on demande pourquoi on n'a pas
dressé une statue à Caton, que si on demandait pourquoi on la lui a
dressée. »
Il exhortait les personnes puissantes à faire un usage modéré de leur
autorité, afin de pouvoir toujours en user.
Il disait qu'en ôtant à la vertu la considération qui lui était due, on
faisait perdre la vertu aux jeunes gens.
Il pensait qu'un magistrat ne devait ni se faire presser pour rendre la
justice, ni se laisser jamais aller à une injustice, quelques sollicitations
qu'on lui fit;
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