| [195] Ἐλθὼν δὲ πρὸς Πύρρον περὶ λύσεως αἰχμαλώτων χρυσίον (195a) μὲν 
πολὺ διδόντος οὐκ ἔλαβε· τῇ δ´ ὑστεραίᾳ τὸν μέγιστον ἐλέφαντα τοῦ 
Πύρρου παρασκευάσαντος ἐξόπισθεν ἀγνοοῦντι τῷ Φαβρικίῳ ῥήξαντα 
φωνὴν ἐπιφανῆναι καὶ τούτου γενομένου, ἐπιστραφεὶς ὁ Φαβρίκιος καὶ 
μειδιάσας « ἐμέ » εἶπεν « οὔτε τὸ χρυσίον ἐχθὲς οὔτε σήμερον τὸ θηρίον 
ἐξέπληξε. »
Τοῦ δὲ Πύρρου παρακαλοῦντος αὐτὸν εἶναι σὺν αὐτῷ καὶ τὴν μετ´ 
αὐτὸν ἔχειν ἡγεμονίαν « οὐδὲ σοί » ἔφη « τοῦτο λυσιτελές ἐστιν· Ἠπειρῶται 
γὰρ ἐὰν ἀμφοτέρους γνῶσιν ἡμᾶς, ὑπ´ ἐμοῦ βασιλεύεσθαι μᾶλλον ἢ σοῦ 
ἐθελήσουσιν. »
Ὑπατεύοντι δὲ τῷ Φαβρικίῳ προσέπεμψεν ἐπιστολὴν (195b) ὁ τοῦ 
Πύρρου ἰατρὸς ἐπαγγελλόμενος, ἐὰν κελεύῃ, φαρμάκοις τὸν Πύρρον 
ἀποκτενεῖν· ὁ δὲ Φαβρίκιος τὴν ἐπιστολὴν πρὸς τὸν Πύρρον ἔπεμψεν, 
αἰσθέσθαι κελεύσας ὅτι καὶ φίλων κάκιστός ἐστι κριτὴς καὶ πολεμίων.
Ἐπεὶ δὲ φωράσας τὴν ἐπιβουλὴν ὁ Πύρρος τὸν μὲν ἰατρὸν ἐκρέμασε, 
τῷ δὲ Φαβρικίῳ τοὺς αἰχμαλώτους ἄνευ λύτρων ἀπέδωκεν, οὐκ ἐδέξατο 
δωρεὰν ἀλλ´ ἴσους ἀντέδωκε, μὴ δόξῃ λαμβάνειν μισθόν· οὐδὲ γὰρ χάριτι 
Πύρρου μεμηνυκέναι τὴν ἐπιβουλήν, ἀλλ´ ὅπως μὴ δοκῶσι Ῥωμαῖοι δόλῳ 
κτείνειν, ὡς φανερῶς νικᾶν οὐ δυνάμενοι.
ΦΑΒΙΟΣ ΜΑΞΙΜΟΣ.
(195c) Φάβιος Μάξιμος Ἀννίβᾳ μάχεσθαι μὴ βουλόμενος ἀλλὰ τρίβειν 
χρόνῳ τὴν δύναμιν αὐτοῦ καὶ χρημάτων ἐνδεᾶ καὶ σιτίων οὖσαν 
ἐπηκολούθει διὰ τῶν τραχέων καὶ ὀρεινῶν ἀντιπαρεξιών· καταγελώντων δὲ 
τῶν πολλῶν καὶ παιδαγωγὸν Ἀννίβα καλούντων μικρὰ φροντίζων ἐχρῆτο 
τοῖς αὑτοῦ λογισμοῖς· καὶ πρὸς τοὺς φίλους ἔλεγεν ὅτι τὸν σκώμματα 
φοβούμενον καὶ λοιδορίας δειλότερον ἡγεῖται τοῦ φεύγοντος τοὺς πολεμίους.
Ἐπεὶ δὲ τοῦ συνάρχοντος Μινουκίου καταβαλόντος τινὰς τῶν 
πολεμίων πολὺς ἦν λόγος ὡς ἀνδρὸς ἀξίου τῆς Ῥώμης, μᾶλλον ἔφη τὴν 
εὐτυχίαν ἢ τὴν ἀτυχίαν (195d) τοῦ Μινουκίου φοβεῖσθαι. καὶ μετὰ μικρὸν 
ἐνέδρᾳ περιπεσόντος καὶ κινδυνεύοντος ἀπολέσθαι μετὰ τῆς ἑαυτοῦ 
δυνάμεως ἐπιβοηθήσας τῶν τε πολεμίων πολλοὺς διέφθειρε κἀκεῖνον 
ἔσωσεν. ὁ μὲν οὖν Ἀννίβας εἶπε πρὸς τοὺς φίλους « οὐ πολλάκις ἐγὼ 
προὔλεγον ὑμῖν τὴν ἐπὶ τῶν ὀρῶν νεφέλην ὅτι χειμάσει ποτὲ ἐφ´ ἡμᾶς; »
Μετὰ δὲ τὴν ἐν Κάνναις ἀτυχίαν τῆς πόλεως ἄρχων γεγονὼς μετὰ 
Κλαυδίου Μαρκέλλου, τόλμαν ἔχοντος ἀνδρὸς καὶ φιλομαχοῦντος ἀεὶ πρὸς 
τὸν Ἀννίβαν, αὐτὸς ἤλπιζεν, εἰ μηδεὶς μάχοιτο, ταχὺ τὴν δύναμιν τοῦ 
Ἀννίβα (195e) παρατεινομένην ἀπαγορεύσειν· ἔλεγεν οὖν ὁ Ἀννίβας ὅτι 
μᾶλλον φοβεῖται Μαρκέλλου μαχομένου Φάβιον μὴ μαχόμενον.
Στρατιώτου δέ τινος Λευκανοῦ κατηγορηθέντος πρὸς αὐτόν, ὡς 
νύκτωρ ἀπὸ τοῦ στρατοπέδου πλανῷτο πολλάκις ἐρῶν γυναικός, τὰ δ´ 
ἄλλα θαυμαστὸν ἐν τοῖς ὅπλοις πυνθανόμενος εἶναι τὸν ἄνδρα, συλλαβεῖν 
ἐκέλευσε τὴν ἐρωμένην αὐτοῦ κρύφα καὶ πρὸς αὐτὸν ἀγαγεῖν· ὡς δ´ ἤχθη, 
μεταπεμψάμενος τὸν ἄνθρωπον « οὐ λέληθας » ἔφη « παρὰ τὸν νόμον 
ἀπονυκτερεύων· ἀλλ´ οὐδὲ χρηστὸς ὢν πρότερον ἐλελήθεις· τὰ μὲν οὖν 
ἡμαρτημένα (195f) λελύσθω τοῖς ἠνδραγαθημένοις, τὸ δὲ λοιπὸν ἔσῃ μεθ´ 
ἡμῶν· ἔχω γὰρ ἐγγυητήν » καὶ προαγαγὼν συνέστησεν αὐτῷ τὸ γύναιον.
Ταραντίνους δὲ κατέχοντα φρουρᾷ τὸν Ἀννίβαν πλὴν τῆς 
ἀκροπόλεως ἀπαγαγὼν πορρωτάτω δι´ ἀπάτης καὶ τὴν πόλιν ἑλὼν καὶ 
διαρπάσας, τοῦ γραμματέως ἐπερωτήσαντος τί περὶ τῶν ἱερῶν ἔγνωκεν 
ἀγαλμάτων, « ἀπολίπωμεν » ἔφη « Ταραντίνοις τοὺς θεοὺς κεχολωμένους.» 
Μάρκου δὲ Λιβίου τοῦ τὴν ἀκρόπολιν φρουροῦντος δι´ ἑαυτὸν ἑαλωκέναι 
τὴν πόλιν λέγοντος, οἱ μὲν ἄλλοι κατεγέλων, 
 | [195] Pyrrhus, vers qui on l'avait député pour traiter de la rançon des 
prisonniers, lui offrit une somme d'argent considérable, qu'il refusa. Le 
lendemain, ce prince ordonna qu'on plaçât derrière Fabricius, sans qu'il 
s'en aperçût, le plus grand de ses éléphants, et qu'on le fit crier. Lorsque 
Fabricius entendit ce cri extraordinaire, il tourna la tête en souriant, et dit à 
Pyrrhus : « Ni hier votre or, ni aujourd'hui cette bête féroce ne m'ont étonné. »
Pyrrhus lui proposa de rester à sa cour, en lui promettant qu'il aurait, 
après lui, la principale autorité dans son royaume : « Vous n'y trouveriez 
pas votre compte, lui dit Fabricius. Quand les Épirotes m'auraient connu, 
ils aimeraient mieux m'avoir pour roi, que vous. »
Fabricius ayant été nommé consul, le médecin de Pyrrhus lui écrivit 
pour lui offrir d'empoisonner son maître. Fabricius renvoya la lettre à ce 
prince, en lui faisant remarquer combien il savait peu choisir et ses amis 
et ses ennemis. 
Pyrrhus ayant reconnu la perfidie de son médecin, le fit punir du 
dernier supplice, et renvoya à Fabricius les prisonniers romains sans 
rançon. Le consul ne voulut pas les accepter à cette condition, et lui rendit 
un pareil nombre des siens. Il craignait de paraître recevoir la récompense 
de l'avis qu'il avait fait donner à Pyrrhus, moins par égard pour lui, qu'afin 
qu'on ne crût pas que les Romains ne pouvant vaincre ce prince à force 
ouverte, avaient voulu s'en défaire par trahison.
FABIUS MAXIMUS.
Fabius Maximus, dans le dessein de laisser l'armée d'Annibal se 
détruire elle-même, faute de vivres et d'argent, évitait d'en venir aux 
mains avec lui, et se contentait de le suivre sur les hauteurs et les 
collines, en le côtoyant toujours. Bien des gens se moquaient de cette 
manière de faire la guerre, et l'appelaient le pédagogue d'Annibal. Mais, 
plein de mépris pour tous ces discours, il ne s'écartait point de ses 
principes, et disait qu'un général qui craignait les railleries et les injures 
était plus lâche, à son gré, que celui qui tournait le dos à l'ennemi.
Minucius, son collègue, pour avoir défait une poignée d'ennemis, 
était comblé de louanges; on le vantait comme un citoyen vraiment digne 
de Rome. Fabius disait qu'il craignait les succès de Minucius, bien plus 
que ses revers. En effet, peu de jours après, il donna dans une 
embuscade où il risqua de périr avec toute son armée. Fabius accourut à 
son secours, fit un grand carnage des ennemis, et délivra son collègue. 
Alors Annibal dit à ses amis : « Ne vous avais-je pas souvent dit que cette 
nuée, après avoir roulé sur les montagnes, finirait par crever sur nous? »
Après la déroute de Cannes, il fut nommé consul avec Claudius 
Marcellus, guerrier plein de courage, et qui brûlait de se mesurer avec 
Annibal. Mais Fabius ne cessait de dire que, si l'on voulait ne pas 
combattre, l'armée ennemie se détruirait peu à peu d'elle-même. Aussi 
Annibal disait-il qu'il craignait plus l'inaction de Fabius que les armes de 
son collègue.
Il apprit qu'un soldat lucanien s'absentait souvent du camp pendant 
la nuit, pour aller voir une femme qu'il aimait. Fabius, qui d'ailleurs le 
connaissait pour un homme brave, ordonna qu'on allât secrètement 
chercher cette femme, et qu'on la lui amenât. Quand elle fut venue, il
mande le soldat, et lui dit : « Je n'ai point ignoré les sorties nocturnes que 
vous avez faites au mépris de la discipline militaire ; mais j'ai su en même 
temps que vous vous êtes d'ailleurs toujours bien conduit. Je vous 
pardonne vos fautes, en considération de vos services. J'ai fait en sorte 
qu'à l'avenir vous ne nous quittiez plus, et j'en ai un bon garant. » Alors il 
fait paraître la femme, et la lui remet entre les mains.
Annibal s'était emparé de Tarente, et y avait mis garnison. Le 
château seul était resté aux Romains. Fabius, à la faveur d'un 
stratagème, sut éloigner Annibal de la ville. Alors il revient sur ses pas, 
met le siège devant Tarente, s'en empare, et la livre au pillage. Le greffier 
lui ayant demandé ce qu'il ordonnait par rapport aux statues, il lui répondit : 
« Laissons aux Tarentins leurs dieux irrités. » Cependant Marcus Livius, 
qui commandait dans le château, prétendait qu'on lui avait fait l'obligation de 
la reprise de Tarente. Tout le monde se moqua de lui ; 
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