[194] (194a) Τὸν δὲ ὑπασπιστὴν αἰσθόμενος εἰληφότα χρήματα πολλὰ παρ´
ἀνδρὸς αἰχμαλώτου γεγονότος « ἐμοὶ μέν » εἶπεν « ἀπόδος τὴν ἀσπίδα,
σεαυτῷ δὲ πρίω καπηλεῖον, ἐν ᾧ καταζήσεις· οὐκέτι γὰρ ἐθελήσεις
κινδυνεύειν ὁμοίως εἷς τῶν πλουσίων γεγονὼς καὶ μακαρίων. »
Ἐρωτηθεὶς δὲ πότερον ἑαυτὸν ἡγεῖται βελτίονα στρατηγὸν ἢ Χαβρίαν
ἢ Ἰφικράτην « δύσκριτον » εἶπεν « ἕως ζῶμεν. »
Ἐπεὶ δ´ ἐκ τῆς Λακωνικῆς ὑποστρέψας ἔφευγε θανάτου δίκην μετὰ
τῶν συστρατήγων ὡς ἐπιβαλὼν τῇ βοιωταρχίᾳ παρὰ τὸν νόμον τέσσαρας
μῆνας, τοὺς μὲν συνάρχοντας ἐκέλευεν εἰς ἑαυτὸν ἀναφέρειν τὴν αἰτίαν
(194b) ὡς ἐκβιασθέντας, αὐτὸς δ´ οὐκ ἔφη βελτίονας ἔχειν τῶν ἔργων
λόγους· εἰ δὲ δεῖ τι πάντως εἰπεῖν πρὸς τοὺς δικαστάς, ἀξιοῦν, ἂν
ἀποκτείνωσιν αὐτόν, ἐπιγράψαι τῇ στήλῃ τὴν καταδίκην, ὅπως οἱ Ἕλληνες
εἰδῶσιν ὅτι μὴ βουλομένους Θηβαίους Ἐπαμεινώνδας ἠνάγκασε τὴν
Λακωνικὴν πυρπολῆσαι, πεντακοσίοις ἐνιαυτοῖς ἀδῄωτον οὖσαν· οἰκίσαι
δὲ Μεσσήνην δι´ ἐτῶν τριάκοντα καὶ διακοσίων· συντάξαι δὲ καὶ
συναγαγεῖν εἰς ταὐτὸν Ἀρκάδας· ἀποδοῦναι δὲ τοῖς Ἕλλησι τὴν
αὐτονομίαν. ταῦτα γὰρ ἐπράχθη κατ´ ἐκείνην τὴν στρατείαν. ἐξῆλθον οὖν οἱ
δικασταὶ σὺν πολλῷ γέλωτι μηδὲ τὰς ψήφους ἐπ´ αὐτὸν (194c)
ἀναλαβόντες.
Ἐν δὲ τῇ τελευταίᾳ μάχῃ τρωθεὶς καὶ κομισθεὶς ἐπὶ τὴν σκηνὴν ἐκάλει
Δαΐφαντον, εἶτα μετ´ ἐκεῖνον Ἰολαΐδαν· τεθνάναι δὲ τοὺς ἄνδρας πυθόμενος
ἐκέλευε διαλύεσθαι πρὸς τοὺς πολεμίους, ὡς οὐκ ὄντος αὐτοῖς στρατηγοῦ.
καὶ τῷ λόγῳ τὸ ἔργον ἐμαρτύρησεν, ὡς εἰδότος ἄριστα τοὺς πολίτας.
ΠΕΛΟΠΙΔΑΣ.
Πελοπίδας ὁ συστράτηγος Ἐπαμεινώνδᾳ, τῶν φίλων αὐτὸν ἀμελεῖν
λεγόντων πράγματος ἀναγκαίου, χρημάτων συναγωγῆς, « ἀναγκαῖα τὰ
χρήματα νὴ Δία » εἶπε « τούτῳ » Νικομήδη δείξας, χωλὸν καὶ ἀνάπηρον
ἄνθρωπον.
Τῆς δὲ γυναικός, ἐπὶ μάχην ἐξιόντος αὐτοῦ, δεομένης (194d) σῴζειν
ἑαυτόν, ἄλλοις ἔφη δεῖν τοῦτο παραινεῖν, ἄρχοντι δὲ καὶ στρατηγῷ σῴζειν
τοὺς πολίτας. Εἰπόντος δέ τινος τῶν στρατιωτῶν « ἐμπεπτώκαμεν εἰς τοὺς
πολεμίους », « τί μᾶλλον » εἶπεν « ἢ εἰς ἡμᾶς ἐκεῖνοι; »
Ἐπεὶ δὲ παρασπονδηθεὶς ὑπ´ Ἀλεξάνδρου τοῦ Φεραίων τυράννου καὶ
δεθεὶς κακῶς αὐτὸν ἔλεγεν, εἰπόντος ἐκείνου « σπεύδεις ἀποθανεῖν; » «
πάνυ μὲν οὖν » εἶπεν « ἵνα μᾶλλον παροξυνθῶσι Θηβαῖοι καὶ σὺ δίκην
δῷς τάχιον. »
Θήβης δὲ τῆς τοῦ τυράννου γυναικὸς ἐλθούσης πρὸς Πελοπίδαν καὶ
λεγούσης θαυμάζειν ὅτι οὕτως ἱλαρός ἐστι δεδεμένος, αὐτὸς ἔφη μᾶλλον
θαυμάζειν (194e) ἐκείνην, ὅτι μὴ δεδεμένη ὑπομένει Ἀλέξανδρον.
Κομισαμένου δ´ αὐτὸν τοῦ Ἐπαμεινώνδου, χάριν εἶπεν ἔχειν
Ἀλεξάνδρῳ· πεπειρᾶσθαι γὰρ ἑαυτοῦ νῦν μάλιστα οὐ πρὸς πόλεμον
μόνον, ἀλλὰ καὶ πρὸς θάνατον εὐθαρσῶς ἔχοντος.
APOPHTHEGMES DES ANCIENS GÉNÉRAUX ET CONSULS ROMAINS,
ET DES DEUX PREMIERS EMPEREURS.
ΜΑΝΙΟΣ ΚΟΥΡΙΟΣ.
Μάνιος Κούριος, ἐγκαλούντων αὐτῷ τινων ὅτι τῆς αἰχμαλώτου χώρας
ὀλίγον ἑκάστῳ μέρος διένειμε τὴν δὲ πολλὴν ἐποίησε δημοσίαν, ἐπηύξατο
μηδένα γενέσθαι Ῥωμαίων, ὃς ὀλίγην ἡγήσεται γῆν τὴν τρέφουσαν.
Σαυνιτῶν δὲ μετὰ τὴν ἧτταν ἀφικομένων πρὸς (194f) αὐτὸν καὶ
χρυσίον διδόντων ἔτυχεν ἐν χύτραις ἕψων γογγυλίδας· ἀπεκρίνατο δὴ τοῖς
Σαυνίταις μηδὲν χρυσίου δεῖσθαι τοιοῦτον δεῖπνον δειπνῶν, αὑτῷ δὲ
βέλτιον εἶναι τοῦ χρυσίον ἔχειν τὸ κρατεῖν τῶν ἐχόντων.
ΓΑΙΟΣ ΦΑΒΡΙΚΙΟΣ.
Γάιος Φαβρίκιος τὴν ὑπὸ Πύρρου Ῥωμαίων ἧτταν πυθόμενος «
Λαιβῖνον » εἶπε « Πύρρος, οὐκ Ἠπειρῶται Ῥωμαίους νενικήκασιν. »
| [194] Il sut que son écuyer avait reçu une somme d'argent considérable
pour la rançon d'un prisonnier. « Rends-moi mon bouclier lui dit
Épaminondas, et achète un cabaret, pour y passer le reste de ta vie ; car
maintenant que tu es riche et fortuné, tu ne voudrais plus t'exposer au
péril. »
On lui demandait lequel de Chabrias, d'Iphicrate et de lui-même, il
estimait le plus grand général : « Il serait, dit-il bien difficile de prononcer
sur cela, tant que nous sommes en vie. »
A son retour de Laconie, on lui intenta, ainsi qu'à ses collègues, une
accusation capitale, pour avoir retenu la charge de béotarques quatre
mois au delà du terme fixé par les lois. Il obligea les autres généraux de
rejeter la faute sur lui seul, et de dire qu'il les avait contraints de céder à
ses ordres. Pour lui, il dit qu'il n'était pas plus habile à parler qu'à agir ;
mais que s'il fallait absolument répondre devant ses juges, il demandait,
au cas qu'il fût condamné, qu'ils fissent graver sur une colonne la cause
de sa condamnation, afin que toute la Grèce sût qu'Épaminondas avait
forcé malgré eux les Thébains de ravager la Laconie qui, depuis cinq
cents ans, n'avait point éprouvé d'invasion; de rebâtir et repeupler
Messène deux cents trente ans après sa destruction ; de réunir par
une confédération commune tous les peuples de l'Arcadie, et de
rendre à la Grèce le pouvoir de se gouverner par ses propres lois. En
effet, cette expédition avait procuré tous ces avantages. Les juges ne
purent s'empêcher de rire, et se levèrent de leurs sièges sans vouloir
seulement aller aux opinions.
Dans la dernière bataille qu'il livra, il fut blessé à mort.
Lorsqu'on l'eut porté dans sa tente, il fit appeler Daïphante, et ensuite
Iollidas. On lui rapporta qu'ils étaient morts l'un et l'autre. Alors il conseilla
aux siens de faire la paix, parce qu'ils n'avaient plus de généraux.
L'événement confirma cette façon de penser, et prouva qu'il connaissait
parfaitement ses concitoyens.
PÉLOPIDAS.
Pélopidas, collègue d'Épaminondas dans le commandement des
armées, était blâmé par ses amis de ce qu'il négligeait un des soins les
plus nécessaires, celui d'amasser de l'argent : « Cela peut être nécessaire
à ce Nicomède, leur dit-il, en montrant un homme estropié.
Comme il partait pour une expédition, sa femme lui recommanda de
songer à sa conservation : « C'est un avis, lui dit-il, qu'il faut donner à
d'autres. Un magistrat et un général d'armée ne doivent penser qu'au
salut des citoyens. »
Un soldat vint lui dire qu'ils avaient donné dans les ennemis :
«Pourquoi, lui dit Pélopidas, n'est-ce pas plutôt eux qui ont donné dans
notre armée? »
Alexandre, tyran de Phères, le retint prisonnier, et le fit mettre dans
les fers contre la foi qu'il lui avait jurée. Comme Pélopidas lui reprochait
vivement sa trahison, le tyran lui demanda s'il était pressé de mourir :
« Oui, lui répondit-il, afin que les Thébains en soient plus irrités contre toi, et
te punissent plus tôt. »
Thébé, femme du tyran, vint visiter Pélopidas, et lui témoigna sa
surprise de le voir si gai dans les fers. « Je suis bien plus étonné, lui dit
Pélopidas, que vous, qui êtes libre, vous laissiez vivre un aussi méchant
homme qu'Alexandre. »
Lorsque Épaminondas l'eut mis en liberté, il dit qu'il avait l'obligation
au tyran de lui avoir fait connaître qu'il était capable, non seulement de
faire la guerre, mais encore de mourir avec courage.
APOPHTHEGMES DES ANCIENS GÉNÉRAUX ET CONSULS ROMAINS, ET DES DEUX PREMIERS EMPEREURS.
MANIUS CURIUS.
Manius Curius répondit au reproche qu'on lui faisait de n'avoir
distribué à chaque citoyen qu'une petite portion des terres conquises, et
d'avoir réuni au fisc tout le reste : « A Dieu ne plaise qu'il y ait jamais
aucun Romain qui trouve trop petit un champ qui suffit pour le nourrir! »
Les Samnites, après avoir essuyé un grand échec, vinrent lui offrir de
l'or. Ils le trouvèrent occupé à faire bouillir des navets pour son souper. Il
leur dit qu'un homme qui savait se contenter d'un pareil repas n'avait pas
besoin d'or, et qu'il trouvait plus beau de commander à ceux qui en
avaient que d'en avoir lui-même.
CAIUS FABRICIUS.
Lorsque Fabricius apprit la défaite des Romains par Pyrrhus, il dit :
« C'est Lévinus qui a été vaincu par Pyrrhus, et non les Romains par
les Épirotes. »
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