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[21] ἀλλ' ὁ Περικλῆς κατεῖχε τὴν ἐκδρομὴν ταύτην καὶ περιέκοπτε τὴν
πολυπραγμοσύνην, καὶ τὰ πλεῖστα τῆς δυνάμεως ἔτρεπεν εἰς φυλακὴν
καὶ βεβαιότητα τῶν ὑπαρχόντων, μέγα ἔργον ἡγούμενος ἀνείργειν
Λακεδαιμονίους καὶ ὅλως ὑπεναντιούμενος ἐκείνοις, ὡς ἄλλοις τε
πολλοῖς ἔδειξε καὶ μάλιστα τοῖς περὶ τὸν ἱερὸν πραχθεῖσι πόλεμον. (2)
ἐπεὶ γὰρ οἱ Λακεδαιμόνιοι στρατεύσαντες εἰς Δελφοὺς Φωκέων ἐχόντων
τὸ ἱερὸν Δελφοῖς ἀπέδωκαν, εὐθὺς ἐκείνων ἀπαλλαγέντων ὁ Περικλῆς
ἐπιστρατεύσας πάλιν εἰσήγαγε τοὺς Φωκέας. καὶ τῶν Λακεδαιμονίων ἣν
ἔδωκαν αὐτοῖς Δελφοὶ προμαντείαν εἰς τὸ μέτωπον ἐγκολαψάντων τοῦ
χαλκοῦ λύκου, λαβὼν καὶ αὐτὸς προμαντείαν τοῖς Ἀθηναίοις εἰς τὸν
αὐτὸν λύκον κατὰ τὴν δεξιὰν πλευρὰν ἐνεχάραξεν.
| [21] Mais Périclès arrêta cette fougue impétueuse,
et réprima l’essor de leur ambition. Il n’employa la plus grande partie de leurs forces qu’à
conserver ce qu’ils possédaient. Persuadé que c’était beaucoup pour lui que de contenir les
Lacédémoniens, dont il était toujours l’ennemi, il le fit voir en plusieurs occasions, et surtout
dans la guerre sacrée. Les Lacédémoniens étaient entrés en armes dans le pays de
Delphes, et avaient ôté aux Phocidiens l’intendance du temple pour la donner aux Delphiens.
Ils ne furent pas plus tôt partis, que Périclès y alla à la tête d’une armée, et rétablit les
Phocidiens dans leurs fonctions. Les Lacédémoniens avaient fait graver sur le front du loup
d’airain le privilège que les Delphiens leur avaient accordé de consulter les premiers l’oracle ;
Périclès obtint le même privilège pour les Athéniens, et le fit graver sur le côté droit du loup.
| [22] ὅτι δ' ὀρθῶς ἐν τῇ Ἑλλάδι τὴν δύναμιν τῶν Ἀθηναίων συνεῖχεν,
ἐμαρτύρησεν αὐτῷ τὰ γενόμενα. πρῶτον μὲν γὰρ Εὐβοεῖς ἀπέστησαν, ἐφ'
οὓς διέβη μετὰ δυνάμεως. εἶτ' εὐθὺς ἀπηγγέλλοντο Μεγαρεῖς
ἐκπεπολεμωμένοι καὶ στρατιὰ πολεμίων ἐπὶ τοῖς ὅροις τῆς Ἀττικῆς οὖσα,
Πλειστώνακτος ἡγουμένου, βασιλέως Λακεδαιμονίων. (2) πάλιν οὖν ὁ
Περικλῆς κατὰ τάχος ἐκ τῆς Εὐβοίας ἀνεκομίζετο πρὸς τὸν ἐν τῇ Ἀττικῇ
πόλεμον· καὶ συνάψαι μὲν εἰς χεῖρας οὐκ ἐθάρσησε πολλοῖς καὶ ἀγαθοῖς
ὁπλίταις προκαλουμένοις, ὁρῶν δὲ τὸν Πλειστώνακτα νέον ὄντα κομιδῇ,
χρώμενον δὲ μάλιστα Κλεανδρίδῃ τῶν συμβούλων, ὃν οἱ ἔφοροι φύλακα
καὶ πάρεδρον αὐτῷ διὰ τὴν ἡλικίαν συνέπεμψαν, ἐπειρᾶτο τούτου κρύφα·
καὶ ταχὺ διαφθείρας χρήμασιν αὐτὸν ἔπεισεν ἐκ τῆς Ἀττικῆς ἀπαγαγεῖν
τοὺς Πελοποννησίους. (3) ὡς δ' ἀπεχώρησεν ἡ στρατιὰ καὶ διελύθη κατὰ
πόλεις, βαρέως φέροντες οἱ Λακεδαιμόνιοι τὸν μὲν βασιλέα χρήμασιν
ἐζημίωσαν, ὧν τὸ πλῆθος οὐκ ἔχων ἐκτῖσαι μετέστησεν ἑαυτὸν ἐκ
Λακεδαίμονος, τοῦ δὲ Κλεανδρίδου φεύγοντος θάνατον κατέγνωσαν.
οὗτος δ' ἦν πατὴρ Γυλίππου τοῦ περὶ Σικελίαν Ἀθηναίους
καταπολεμήσαντος. ἔοικε δ' ὥσπερ συγγενικὸν αὐτῷ προστρίψασθαι
νόσημα τὴν φιλαργυρίαν ἡ φύσις, ὑφ' ἧς καὶ αὐτὸς αἰσχρῶς ἐπὶ καλοῖς
ἔργοις ἁλοὺς ἐξέπεσε τῆς Σπάρτης. ταῦτα μὲν οὖν ἐν τοῖς περὶ Λυσάνδρου
δεδηλώκαμεν.
| [22] XXII. La sage précaution qu’il avait eue de retenir dans la Grèce les forces des Athéniens fut
justifiée par les événements. Bientôt les Eubéens se révoltèrent. Périclès, sans perdre un
instant, marcha contre eux à la tête d’une armée. Il apprit en arrivant que les Mégariens
avaient déclaré la erre à Athènes, et que les Lacédémoniens, commandés par leur roi
Plistonax, étaient sur les frontières de l’Attique. Il quitte alors promptement l’Eubée, pour ne
s’occuper que de cette guerre intérieure ; mais n’osant pas en venir aux mains avec des
troupes si nombreuses et si aguerries qui lui présentaient la bataille, et sachant que Plistonax,
jeune encore, se conduisait principalement par les avis de Cléandridas, que les éphores, à
cause de la grande jeunesse du prince, lui avaient donné pour conseil et pour guide, il fait
solliciter secrètement Cléandridas, qui, bientôt gagné par argent, se laisse persuader de retirer
les Péloponnésiens de l’Attique. Les Lacédémoniens, informés que les troupes étaient rentrées
dans leurs villes, en furent tellement irrités, qu’ils condamnèrent leur roi à une forte amende
qu’il se vit hors d’état de payer ; et il fut obligé de sortir de Lacédémone. Cléandridas, qui
avait pris la fuite, fut condamné à mort par contumace. Il était père de ce Gylippe qui vainquit
les Athéniens en Sicile. Il paraît que l’avarice était dans cette famille une maladie héréditaire,
car elle passa au fils, qui, convaincu de plusieurs actions honteuses, fut chassé de
Lacédémone. J’ai raconté son histoire dans la vie de Lysandre.
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