HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre V

Chapitre 2

 Chapitre 2

[6,5,2] Λόγος δὲ ἐπιχειρήσας ἐξέτασιν ποιεῖσθαι τοῦ λεγομένου οὐχ ἕν τι ὤν, ἀλλά τι μεμερισμένον, παραλαμβάνων τε εἰς τὴν ζήτησιν τὴν τῶν σωμάτων φύσιν καὶ ἐντεῦθεν τὰς ἀρχὰς λαμβάνων ἐμέρισέ τε τὴν οὐσίαν τοιαύτην εἶναι νομίσας, καὶ τῇ ἑνότητι ἠπίστησεν αὐτῆς ἅτε μὴ ἐξ ἀρχῶν τῶν οἰκείων τὴν ὁρμὴν τῆς ζητήσεως πεποιημένος. Ἡμῖν δὲ ληπτέον εἰς τὸν ὑπὲρ τοῦ ἑνὸς καὶ πάντη ὄντος λόγον οἰκείας εἰς πίστιν ἀρχάς· τοῦτο δ´ ἐστὶ νοητὰς νοητῶν καὶ τῆς ἀληθινῆς οὐσίας ἐχομένας. Ἐπεὶ γὰρ τὸ μέν ἐστι πεφορημένον καὶ παντοίας δεχόμενον μεταβολὰς καὶ εἰς πάντα τόπον διειλημμένον, δὴ γένεσιν ἂν προσήκοι ὀνομάζειν, ἀλλ´ οὐκ οὐσίαν, τὸ δὲ ὂν ἀεί {διειλημμένον}, ὡσαύτως κατὰ ταὐτὰ ἔχον, οὔτε γινόμενον οὔτε ἀπολλύμενον οὐδέ τινα χώραν οὐδὲ τόπον οὐδέ τινα ἕδραν ἔχον οὐδ´ ἐξιόν ποθεν οὐδ´ αὖ εἰσιὸν εἰς ὁτιοῦν, ἀλλ´ ἐν αὐτῷ μένον, περὶ μὲν ἐκείνων λέγων ἄν τις ἐξ ἐκείνης τῆς φύσεως καὶ τῶν ὑπὲρ αὐτῆς ἀξιουμένων συλλογίζοιτο ἂν εἰκότως δι´ εἰκότων εἰκότας καὶ τοὺς συλλογισμοὺς ποιούμενος. Ὅταν δ´ αὖ τοὺς περὶ τῶν νοητῶν λόγους τις ποιῆται, λαμβάνων τὴν τῆς οὐσίας φύσιν περὶ ἧς πραγματεύεται τὰς ἀρχὰς τῶν λόγων δικαίως ἂν ποιοῖτο μὴ παρεκβαίνων ὥσπερ ἐπιλελησμένος ἐπ´ ἄλλην φύσιν, ἀλλ´ ὑπ´ αὐτῆς ἐκείνης περὶ αὐτῆς τὴν κατανόησιν ποιούμενος, ἐπειδὴ πανταχοῦ τὸ τί ἐστιν ἀρχή, καὶ τοῖς καλῶς ὁρισαμένοις λέγεται καὶ τῶν συμβεβηκότων τὰ πολλὰ γινώσκεσθαι· οἷς δὲ καὶ πάντα ἐν τῷ τί ἐστιν ὑπάρχει, πολλῷ μᾶλλον ἐν τούτοις ἔχεσθαι δεῖ τούτου, καὶ εἰς τοῦτο βλεπτέον καὶ πρὸς τοῦτο πάντα ἀνενεκτέον. [6,5,2] Comme la raison humaine qui entreprend d'examiner la question soulevée ici n'est pas une, mais divisée, et qu'elle consulte dans ses recherches la nature des corps, en lui empruntant des principes, elle divise aussi l'Essence intelligible, parce qu'elle la croit semblable aux corps, et elle arrive ainsi à douter de son unité : il n'en saurait être autrement, puisqu'elle ne débute pas dans son investigation par les principes convenables. Nous devons donc, dans notre discussion sur l'Être un et universel, prendre des principes capables d'obtenir la foi, des principes qui soient intellectuels, c'est-à-dire qui se rattachent aux intelligibles et à l'Essence véritable. En effet, l'être sensible est agité par un mouvement continuel, soumis à des changements de toute sorte, divisé entre toutes les parties de l'espace : aussi s'appelle-t-il génération et non essence. L'Être éternel, au contraire, n'est pas divisé; il subsiste toujours de la même manière et dans le même état, ne naît ni ne périt, n'occupe ni place ni espace, ne réside pas en un lieu déterminé, n'entre ni ne sort, mais demeure en lui-même. Quand on discute sur la nature des corps, on peut, en partant de cette nature et des choses qui lui conviennent, en tirer des démonstrations probables à l'aide de syllogismes également probables. Mais, quand il s'agit des intelligibles, il faut prendre pour point de départ la nature de l'essence dont on traite, y puiser légitimement ses principes, puis, sans l'abandonner par mégarde pour une autre nature, emprunter à l'essence intelligible même la conception qu'on s'en forme : car partout on prend pour. principe l'essence ou la quiddité, et l'on dit que la définition d'un objet, quand elle est bien faite, en fuit connaître beaucoup d'accidents. Donc, quand il s'agit des choses où l'essence est tout, on doit à plus forte raison appliquer à cette essence toute son attention, s'y attacher constamment et tout lui rapporter.


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Dernière mise à jour : 24/06/2010