HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

ἐπὶ



Texte grec :

[6,3,6] Εἰ δέ τις λέγοι, ὡς ταῦτα μὲν ἔστω τεθεωρημένα περὶ τὴν οὐσίαν, ὃ δ´ ἔστιν οὐκ εἴρηται, αἰτεῖ ἔτι ἴσως αἰσθητὸν ἰδεῖν τοῦτο· τὸ δ´ «ἔστι» τοῦτο καὶ τὸ «εἶναι» οὐκ ἂν ὁρῷτο. Τί οὖν; τὸ πῦρ οὐκ οὐσία καὶ τὸ ὕδωρ; Οὐσία οὖν ἑκάτερον, ὅτι ὁρᾶται; οὔ. Ἀλλὰ τῷ ὕλην ἔχειν; οὔ. Ἀλλὰ τῷ εἶδος; οὐδὲ τοῦτο. Ἀλλ´ οὐδὲ τῷ συναμφότερον. Ἀλλὰ τίνι δή; τῷ εἶναι. Ἀλλὰ καὶ τὸ ποσὸν ἔστι, καὶ τὸ ποιὸν ἔστιν. Ἡμεῖς δὴ φήσομεν ἄρα, ὅτι ὁμωνύμως. Ἀλλὰ τί τὸ 〈«ἔστιν»〉 ἐπὶ πυρὸς καὶ γῆς καὶ τῶν τοιούτων {τὸ ἔστι} καὶ τίς ἡ διαφορὰ τούτου τοῦ «ἔστι» καὶ τοῦ ἐπὶ τῶν ἄλλων; Ἢ ὅτι τὸ μὲν ἁπλῶς εἶναι λέγει καὶ ἁπλῶς ὄν, τὸ δὲ λευκὸν εἶναι. Τί οὖν; τὸ εἶναι τὸ προσκείμενον τῷ λευκῷ ταὐτὸν τῷ ἄνευ προσθήκης; Οὐχί, ἀλλὰ τὸ μὲν πρώτως ὄν, τὸ δὲ κατὰ μετάληψιν καὶ δευτέρως. Τό τε γὰρ λευκὸν προστεθὲν πεποίηκε τὸ ὂν λευκόν, τό τε ὂν τῷ «λευκὸν» προστεθὲν πεποίηκε 〈τὸ〉 λευκὸν ὄν, ὥστε ἑκατέρῳ, τῷ μὲν ὄντι συμβεβηκὸς τὸ λευκόν, τῷ δὲ λευκῷ συμβεβηκὸς τὸ ὄν. Καὶ οὐχ οὕτως λέγομεν, ὡς ἂν εἴποι τις τὸν Σωκράτη λευκὸν καὶ τὸ λευκὸν Σωκράτη· ἐν γὰρ ἀμφοτέροις ὁ Σωκράτης ὁ αὐτός, ἀλλ´ ἴσως τὸ λευκὸν οὐ ταὐτόν· ἐπὶ γὰρ τοῦ «τὸ λευκὸν Σωκράτης» ἐμπεριείληπται ὁ Σωκράτης τῷ λευκῷ, ἐν δὲ τῷ «Σωκράτης λευκὸς» καθαρῶς συμβεβηκὸς τὸ λευκόν. Καὶ ἐνταῦθα «τὸ ὂν λευκὸν» συμβεβηκὸς ἔχει τὸ λευκόν, ἐν δὲ τῷ «τὸ λευκὸν ὂν» τὸ λευκὸν συνειλημμένον τὸ ὄν. Καὶ ὅλως τὸ μὲν λευκὸν ἔχει τὸ εἶναι, ὅτι περὶ τὸ ὂν καὶ ἐν ὄντι· παρ´ ἐκείνου οὖν τὸ εἶναι· τὸ δὲ ὂν παρ´ αὐτοῦ τὸ ὄν, παρὰ δὲ τοῦ λευκοῦ τὸ λευκόν, οὐχ ὅτι αὐτὸ ἐν τῷ λευκῷ, ἀλλ´ ὅτι τὸ λευκὸν ἐν αὐτῷ. Ἀλλ´ ἐπεὶ καὶ τοῦτο τὸ ὂν τὸ ἐν τῷ αἰσθητῷ οὐ παρ´ αὐτοῦ ὄν, λεκτέον, ὅτι παρὰ τοῦ ὄντως ὄντος ἔχει τὸ ὄν, παρὰ δὲ τοῦ ὄντως λευκοῦ ἔχει τὸ λευκὸν εἶναι, κἀκείνου τὸ λευκὸν ἔχοντος κατὰ μετάληψιν τοῦ ἐκεῖ ὄντος ἔχοντος τὸ εἶναι.

Traduction française :

[6,3,6] Vous avez indiqué les propriétés de la substance, dira-t-on peut-être, mais vous n'avez pas dit ce qu'elle est. — C'est demander à voir ce qu'est la substance sensible ; or la substance sensible est, et être n'est pas une chose qui se voie. — Quoi donc ! Le feu et l'eau ne seraient pas des substances? — Sans doute, le feu et l'eau sont des substances. Mais est-ce parce qu'ils sont visibles? Non. Est-ce parce qu'ils contiennent de la matière? Non. Est-ce parce qu'ils ont une forme? Non. Est-ce enfin parce qu'ils sont des composés? Non encore. Ils sont des substances parce qu'ils sont. — Mais on dit de la quantité qu'elle est ; on le dit aussi de la qualité. — Oui, sans doute, mais si nous parlons ainsi pour la quantité et la qualité, ce n'est que par homonymie. — Alors, en quoi consiste l'être de la terre, du feu et des autres substances semblables ? Quelle différence y a-t-il entre l'être de ces choses et l'être des autres choses ? — C'est que l'être de la terre, du feu, etc., est d'une manière absolue, signifie d'une manière absolue être, tandis que l'être des autres choses {est relatif}, signifie être blanc, par exemple. — L'être ajouté à blanc n'est-il pas la même chose que l'être pris absolument? — Nullement. L'être pris absolument est l'être au premier degré; l'être ajouté à blanc est l'être par participation, l'être au second degré : car l'être ajouté au blanc rend le blanc être, et le blanc ajouté à l'être rend l'être blanc; c'est pourquoi le blanc est un accident pour l'être, et l'être un accident pour le blanc. Ce n'est pas la même chose que si nous disions : Socrate est blanc, et : Le blanc est Socrate : car dans les deux cas Socrate est le même être ; mais il n'en est pas de même du blanc : car dans le second cas, Socrate est compris dans le blanc ; et dans le premier cas, le blanc est un pur accident. Quand on dit : L'être est blanc, le blanc est un accident de l'être ; mais quand on dit : Le blanc est être, le blanc contient l'être. En somme, le blanc ne possède l'existence que parce qu'il se rapporte à l'être et qu'il est dans l'être. C'est donc de l'être qu'il reçoit son existence. L'être au contraire tient de lui-même son existence et il reçoit du blanc la blancheur, non parce qu'il est dans le blanc, mais parce que le blanc est en lui. Comme l'être qui se trouve dans le monde sensible n'est pas être par lui-même, il faut dire qu'il tient son existence de l'être qui est véritablement, qu'il tient sa blancheur du blanc en soi, et qu'enfin le blanc en soi a l'être parce qu'il participe de l'être intelligible.





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Dernière mise à jour : 14/06/2010