HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre VIII

Chapitre 8

 Chapitre 8

[4,8,8] Καὶ εἰ χρὴ παρὰ δόξαν τῶν ἄλλων τολμῆσαι τὸ φαινόμενον λέγειν σαφέστερον, οὐ πᾶσα οὐδ´ ἡμετέρα ψυχὴ ἔδυ, ἀλλ´ ἔστι τι αὐτῆς ἐν τῷ νοητῷ ἀεί· τὸ δὲ ἐν τῷ αἰσθητῷ εἰ κρατοῖ, μᾶλλον δὲ εἰ κρατοῖτο καὶ θορυβοῖτο, οὐκ ἐᾷ αἴσθησιν ἡμῖν εἶναι ὧν θεᾶται τὸ τῆς ψυχῆς ἄνω. Τότε γὰρ ἔρχεται εἰς ἡμᾶς τὸ νοηθέν, ὅταν εἰς αἴσθησιν ἥκῃ καταβαῖνον· οὐ γὰρ πᾶν, γίγνεται περὶ ὁτιοῦν μέρος ψυχῆς, γινώσκομεν, πρὶν ἂν εἰς ὅλην τὴν ψυχὴν ἥκῃ· οἷον καὶ ἐπιθυμία ἐν τῷ ἐπιθυμητικῷ μένουσα οὐ γιγνώσκεται ἡμῖν, ἀλλ´ ὅταν τῇ αἰσθητικῇ τῇ ἔνδον δυνάμει καὶ διανοητικῇ ἀντιλαβώμεθα ἄμφω. Πᾶσα γὰρ ψυχὴ ἔχει τι καὶ τοῦ κάτω πρὸς σῶμα καὶ τοῦ ἄνω πρὸς νοῦν. Καὶ μὲν ὅλη καὶ ὅλου τῷ αὐτῆς μέρει τῷ πρὸς τὸ σῶμα τὸ ὅλον κοσμεῖ ὑπερέχουσα ἀπόνως, ὅτι μηδ´ ἐκ λογισμοῦ, ὡς ἡμεῖς, ἀλλὰ νῷ, ὡς τέχνη οὐ βουλεύεται τὸ κάτω αὐτῆς κοσμοῦντος τι ὅλου. Αἱ δ´ ἐν μέρει γινόμεναι καὶ μέρους ἔχουσι μὲν καὶ αὗται τὸ ὑπερέχον, ἄσχολοι δὲ τῇ αἰσθήσει καὶ ἀντιλήψει πολλῶν ἀντιλαμβανόμεναι τῶν παρὰ φύσιν καὶ λυπούντων καὶ ταραττόντων, ἅτε οὗ ἐπιμέλονται μέρους καὶ ἐλλειποῦς καὶ πολλὰ ἔχοντος τὰ ἀλλότρια κύκλῳ, πολλὰ δὲ ὧν ἐφίεται· καὶ ἥδεται δὲ καὶ ἡδονὴ ἠπάτησε. Τὸ δέ ἐστι καὶ ἀνήδονον ὂν τὰς προσκαίρους ἡδονάς, δὲ διαγωγὴ ὁμοία. [4,8,8] S'il convient que je déclare ici nettement ce qui me paraît vrai, dusse-je me mettre en contradiction avec l'opinion générale, je dirai que notre âme n'entre pas tout entière dans le corps: par sa partie supérieure, elle reste toujours unie au monde intelligible, comme, par sa partie inférieure, elle l'est au monde sensible. Si cette partie inférieure domine, ou plutôt, si elle est dominée et troublée, elle ne nous permet pas d'avoir le sentiment de ce que contemple la partie supérieure de l'âme. En effet, ce qui est pensé n'arrive à notre connaissance qu'à la condition de descendre jusqu'à nous et d'être senti. En général, nous ne connaissons tout ce qui se passe dans chaque partie de l'âme que lorsque cela est senti par l'âme entière : par exemple, la concupiscence, qui est l'acte de l'appétit concupiscible, ne nous est connue que lorsque nous la percevons par le sens intérieur, ou par la raison discursive, ou par toutes les deux à la fois. Toute âme a une partie inférieure tournée vers le corps, et une partie supérieure tournée vers l'Intelligence divine. L'Âme universelle administre l'univers par sa partie inférieure sans aucune espèce de peine, parce qu'elle gouverne son corps non par raisonnement, comme nous, mais par intelligence, par conséquent d'une tout autre manière que celle dont procède l'art. Quant aux âmes particulières, qui administrent chacune une partie de l'univers {c'est-à-dire le corps auquel chacune est unie}, elles ont aussi une partie qui s'élève au-dessus du corps ; mais elles sont distraites de la pensée par la sensation et par la perception d'une foule de choses qui sont contraires à la nature, qui viennent les troubler et les affliger. En effet, le corps dont elles prennent soin, ne constituant qu'une partie de l'univers, étant d'ailleurs incomplet et se trouvant entouré d'objets extérieurs, a mille besoins, désire la volupté et est trompé par elle. La partie supérieure de l'âme est au contraire insensible à l'attrait de ces plaisirs passagers et mène une vie uniforme.


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Dernière mise à jour : 4/06/2010