Texte grec :
[4,7,1] Εἰ δέ ἐστιν ἀθάνατος ἕκαστος ἡμῶν, ἢ φθείρεται πᾶς, ἢ τὰ μὲν αὐτοῦ ἄπεισιν εἰς σκέδασιν καὶ φθοράν, τὰ δὲ μένει εἰς ἀεί, ἅπερ ἐστὶν αὐτός, ὧδ´ ἄν τις μάθοι κατὰ φύσιν ἐπισκοπούμενος. Ἁπλοῦν μὲν δή τι οὐκ ἂν εἴη ἄνθρωπος, ἀλλ´ ἔστιν ἐν αὐτῷ ψυχή, ἔχει δὲ καὶ σῶμα εἴτ´ οὖν ὄργανον ὂν ἡμῖν, εἴτ´ οὖν ἕτερον τρόπον προσηρτημένον. Ἀλλ´ οὖν διῃρήσθω τε ταύτῃ καὶ ἑκατέρου τὴν φύσιν τε καὶ οὐσίαν καταθεατέον. Τὸ μὲν δὴ σῶμα καὶ αὐτὸ συγκείμενον οὔτε παρὰ τοῦ λόγου δύναται μένειν, ἥ τε αἴσθησις ὁρᾷ λυόμενόν τε καὶ τηκόμενον καὶ παντοίους ὀλέθρους δεχόμενον, ἑκάστου τε τῶν ἐνόντων πρὸς τὸ αὐτοῦ φερομένου, φθείροντός τε ἄλλου ἕτερον καὶ μεταβάλλοντος εἰς ἄλλο καὶ ἀπολλύντος, καὶ μάλιστα ὅταν ψυχὴ ἡ φίλα ποιοῦσα μὴ παρῇ τοῖς ὄγκοις. Κἂν μονωθῇ δὲ ἕκαστον γενόμενον ἓν οὐκ ἔστι, λύσιν δεχόμενον εἴς τε μορφὴν καὶ ὕλην, ἐξ ὧν ἀνάγκη καὶ τὰ ἁπλᾶ τῶν σωμάτων τὰς συστάσεις ἔχειν. Καὶ μὴν καὶ μέγεθος ἔχοντα, ἅτε σώματα ὄντα, τεμνόμενά τε καὶ εἰς μικρὰ θραυόμενα καὶ ταύτῃ φθορὰν ἂν ὑπομένοι. Ὥστ´ εἰ μὲν μέρος ἡμῶν τοῦτο, οὐ τὸ πᾶν ἀθάνατοι, εἰ δὲ ὄργανον, ἔδει γε αὐτὸ εἰς χρόνον τινὰ δοθὲν τοιοῦτον τὴν φύσιν εἶναι. Τὸ δὲ κυριώτατον καὶ αὐτὸς ὁ ἄνθρωπος, εἴπερ τοῦτο, κατὰ τὸ εἶδος ὡς πρὸς ὕλην τὸ σῶμα ἢ κατὰ τὸ χρώμενον ὡς πρὸς ὄργανον· ἑκατέρως δὲ ἡ ψυχὴ αὐτός.
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Traduction française :
[4,7,1] Sommes-nous immortels ou mourons-nous tout entiers? ou bien, des deux parties qui nous composent, l'une est-elle condamnée à se dissoudre et à périr, et l'autre, qui constitue notre personne même, subsiste-t-elle perpétuellement? Voilà les questions que nous avons à résoudre ici par l'étude de notre nature.
L'homme n'est pas un être simple : il y a en lui une âme et un corps, qui est uni à cette âme, soit comme instrument, soit de quelque autre manière. Voici comment il faut distinguer l'âme du corps et déterminer la nature et l'essence de chacun d'eux.
La nature du corps étant d'être composé, la raison fait comprendre qu'il ne peut durer perpétuellement, et les sens nous le montrent dissous , détruit, en proie à la corruption, parce que les éléments qui le composent retournent se joindre aux éléments de même nature, s'altèrent, se transforment, se détruisent les uns les autres, surtout quand cette masse est abandonnée de l'âme, qui seule en tient les parties unies ensemble. Un corps, fût-il pris seul, n'est pas un ; il peut se décomposer en forme et en matière, principes nécessaires à la constitution de tous les corps, même de ceux qui sont simples. D'ailleurs, étant étendus, les corps peuvent être coupés, divisés en parties infiniment petites et périr de cette manière. Donc, si notre corps est une partie de nous-mêmes, nous ne sommes pas immortels tout entiers; s'il n'est que l'instrument de notre âme, comme il ne lui est donné que pour un temps, il est encore périssable de sa nature.
Quant à l'âme, qui est la partie principale de l'homme et qui constitue l'homme même, elle doit être avec le corps dans le rapport de la forme avec la matière, ou d'un artisan avec son instrument. Dans les deux cas, l'âme est l'homme même.
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