Texte grec :
[4,3,1] Περὶ ψυχῆς, ὅσα ἀπορήσαντας δεῖ εἰς εὐπορίαν καταστῆναι, ἢ καὶ ἐν
αὐταῖς ταῖς ἀπορίαις στάντας τοῦτο γοῦν κέρδος ἔχειν, εἰδέναι τὸ ἐν
τούτοις ἄπορον, ὀρθῶς ἂν ἔχοι τὴν πραγματείαν ποιήσασθαι. Περὶ τίνος γὰρ
ἄν τις μᾶλλον τὸ πολὺ λέγων καὶ σκοπούμενος εὐλόγως ἂν διατρίβοι ἢ περὶ
ταύτης; Διά τε πολλὰ καὶ ἄλλα, καὶ ὅτι ἐπ´ ἄμφω τὴν γνῶσιν δίδωσιν, ὧν τε
ἀρχή ἐστι καὶ ἀφ´ ὧν ἐστι. Πειθοίμεθα δ´ ἂν καὶ τῷ τοῦ θεοῦ παρακελεύσματι
αὑτοὺς γινώσκειν παρακελευομένῳ περὶ τούτου τὴν ἐξέτασιν ποιούμενοι.
Ζητεῖν τε τὰ ἄλλα καὶ εὑρεῖν βουλόμενοι δικαίως ἂν τὸ ζητοῦν τί ποτ´ ἐστὶ
τοῦτο ζητοῖμεν, τό τε ἐραστὸν ποθοῦντες λαβεῖν θέαμα τοῦ νοῦ. Ἦν γὰρ καὶ
ἐν τῷ παντὶ νῷ τὸ διττόν· ὥστε εὐλόγως ἐν τοῖς κατὰ μέρος τὸ μὲν οὕτως
μᾶλλον, τὸ δὲ οὕτω. Τὰς δὲ ὑποδοχὰς τῶν θεῶν ὅπως, σκεπτέον. Ἀλλὰ τοῦτο
μέν, ὅταν πῶς ἐν σώματι ψυχὴ γίγνεται ζητῶμεν· νῦν δὲ πάλιν ἐπανίωμεν ἐπὶ
τοὺς λέγοντας ἐκ τῆς τοῦ παντὸς ψυχῆς καὶ τὰς ἡμετέρας εἶναι. Οὐδὲ γὰρ
ἴσως ἱκανὸν φήσουσιν εἶναι τὸ φθάνειν μέχρι τῶν αὐτῶν καὶ τὰς ἡμετέρας,
μέχρις ὧν καὶ ἡ τοῦ παντὸς ψυχὴ ἔρχεται, μηδὲ τὸ ὁμοίως νοερόν, καὶ εἰ
συγχωροῖεν τὸ ὁμοίως, τῷ μὴ μόρια αὐτῆς εἶναι· εἶναι γὰρ ὁμοειδῆ καὶ τὰ
μέρη τοῖς ὅλοις. Παραθήσονται δὲ καὶ Πλάτωνα τοῦτο δοξάζοντα, ὅταν
πιστούμενος τὸ πᾶν ἔμψυχον εἶναι λέγῃ, ὡς σῶμα μέρος ὂν τοῦ παντὸς τὸ
ἡμέτερον, οὕτω καὶ ψυχὴν τὴν ἡμετέραν μέρος τῆς τοῦ παντὸς ψυχῆς εἶναι.
Καὶ τὸ συνέπεσθαι δὲ ἡμᾶς τῇ τοῦ παντὸς περιφορᾷ καὶ λεγόμενον καὶ
δεικνύμενον ἐναργῶς εἶναι, καὶ τὰ ἤθη καὶ τὰς τύχας ἐκεῖθεν λαμβάνοντας
εἴσω τε γενομένους ἐν αὐτῷ ἐκ τοῦ περιέχοντος ἡμᾶς τὴν ψυχὴν λαμβάνειν.
Καὶ ὅπερ ἐπὶ ἡμῶν μέρος ἕκαστον ἡμῶν παρὰ τῆς ἡμετέρας ψυχῆς λαμβάνει,
οὕτω καὶ ἡμᾶς ἀνὰ τὸν αὐτὸν λόγον μέρη πρὸς τὸ ὅλον ὄντας παρὰ τῆς ὅλης
ψυχῆς μεταλαμβάνειν ὡς μέρη. Καὶ τὸ <ψυχὴ> δὲ <πᾶσα παντὸς ἐπιμελεῖται τοῦ
ἀψύχου> τὸ αὐτὸ τοῦτο σημαίνειν καὶ οὐκ ἄλλο τι ἔξωθεν ψυχῆς καταλείποντος
μετὰ τὴν τοῦ ὅλου· αὕτη γὰρ ἡ τὸ πᾶν ἄψυχον ἐν ἐπιμελείᾳ τιθεμένη.
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Traduction française :
[4,3,1] Nous nous proposons de déterminer ici quelles sont, parmi les questions qu'on élève sur l'âme, celles qu'on peut résoudre avec certitude, et celles sur lesquelles il faut s'en tenir au doute, en regardant ce doute même comme la récompense de ses recherches. Voilà, nous le croyons, un sujet intéressant d'étude. Qu'y a-t-il en effet qui mérite mieux d'être examiné et traité avec soin que ce qui concerne l'âme? L'étude de l'âme a, entre autres avantages, celui de nous faire connaître deux espèces de choses, celles dont elle est le principe et celles dont elle procède elle-même. C'est en nous livrant à cet examen que nous obéirons au précepte divin qui nous prescrit de nous connaître nous-mêmes. Enfin, avant de chercher à découvrir et à comprendre le reste, il est juste que nous nous appliquions d'abord à connaître quelle est la nature du principe qui fait ces recherches; et, puisque nous aspirons à ce qui est aimable, il convient que nous commencions par contempler le plus beau des spectacles {celui de notre nature intellectuelle} : car, s'il y a dualité dans l'Intelligence universelle, à plus forte raison doit-il y avoir dualité dans les intelligences particulières. Nous avons aussi à examiner en quel sens on peut dire que les âmes sont les temples des dieux ; mais nous ne pourrons traiter cette question qu'après avoir déterminé comment l'âme descend dans le corps.
Maintenant, venons à ceux qui prétendent que nos âmes elles-mêmes sont des émanations de l'Âme universselle.
Ils soutiendront peut-être que, pour démontrer que nos âmes ne sont pas des parcelles de l'Âme universelle, il ne suffit pas de faire voir que nos âmes vont aussi loin {dans leur procession} que l'Âme universelle, ni qu'elles lui ressemblent par leurs facultés intellectuelles, en supposant toutefois qu'ils admettent cette ressemblance : car ils diront que les parties sont conformes au tout qu'elles composent. Ils invoqueront l'autorité de Platon et soutiendront qu'il professe cette opinion dans le passage où il affirme en ces termes que l'univers est animé : « Comme notre corps est une partie de l'univers, notre âme est une partie de l'Âme de l'univers. » Platon, ajouteront-ils, dit et démontre clairement que nous suivons le mouvement circulaire du ciel, que nous en recevons nos murs et notre condition, qu'ayant été engendrés dans l'univers, nous devons tenir notre âme de l'univers qui nous renferme, et que, puisque chaque partie de nous participe de notre âme, nous devons nous-mêmes participer de l'Âme de l'univers, dont nous sommes des parties de la même manière que nos membres sont des parties de nous-mêmes. Enfin, ils citeront encore ces mots : « L'Âme universelle prend soin de tout ce qui est inanimé. » Cette phrase paraît signifier qu'il n'y a point d'âme en dehors de l'Âme universelle : car c'est elle qui prend soin de tout ce qui est inanimé.
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