HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre III

τῷ



Texte grec :

[4,3,9] Ἀλλὰ καὶ πῶς ἐγγίγνεται σώματι ψυχή, ζητητέον. Τίς ὁ τρόπος {καὶ πῶς}; Οὐχ ἧττον γὰρ καὶ τοῦτο θαυμάσαι τε καὶ ζητῆσαι ἄξιον. Ἐπεὶ τοίνυν διττὸς ὁ τρόπος τῆς εἰς σῶμα ψυχῆς εἰσόδου — ἡ μὲν γὰρ γίνεται ψυχῇ ἐν σώματι οὔσῃ τῇ τε μετενσωματουμένῃ καὶ τῇ ἐκ σώματος ἀερίνου ἢ πυρίνου εἰς γήινον γινομένῃ, ἣν δὴ μετενσωμάτωσιν οὐ λέγουσιν εἶναι, ὅτι ἄδηλον τὸ ἀφ´ οὗ ἡ εἴσκρισις, ἡ δὲ ἐκ τοῦ ἀσωμάτου εἰς ὁτιοῦν σῶμα, ἣ δὴ καὶ πρώτη ἂν εἴη ψυχῇ κοινωνία σώματι — ὀρθῶς ἂν ἔχοι ἐπισκέψασθαι περὶ ταύτης, τί ποτέ ἐστι τὸ γινόμενον πάθος τότε, ὅτε ψυχὴ καθαρὰ οὖσα σώματος πάντη ἴσχει περὶ αὐτὴν σώματος φύσιν. Περὶ μὲν δὴ τῆς τοῦ παντός — ἐντεῦθεν γὰρ ἴσως εἰκὸς ἄρξασθαι, μᾶλλον δὲ ἀναγκαῖον τυγχάνει — δεῖ δὴ τῷ λόγῳ τὴν εἴσοδον καὶ τὴν ἐμψύχωσιν διδασκαλίας καὶ τοῦ σαφοῦς χάριν γίγνεσθαι νομίζειν. Ἐπεὶ οὐκ ἦν ὅτε οὐκ ἐψύχωτο τόδε τὸ πᾶν, οὐδὲ ἦν ὅτε σῶμα ὑφειστήκει ψυχῆς ἀπούσης, οὐδὲ ὕλη ποτὲ ὅτε ἀκόσμητος ἦν· ἀλλ´ ἐπινοῆσαι ταῦτα χωρίζοντας αὐτὰ ἀπ´ ἀλλήλων τῷ λόγῳ οἷόν τε. Ἔξεστι γὰρ ἀναλύειν τῷ λόγῳ καὶ τῇ διανοίᾳ πᾶσαν σύνθεσιν. Ἐπεὶ τό γε ἀληθὲς ὧδε ἔχει· σώματος μὲν μὴ ὄντος οὐδ´ ἂν προέλθοι ψυχή, ἐπεὶ οὐδὲ τόπος ἄλλος ἐστίν, ὅπου πέφυκεν εἶναι. Προιέναι δὲ εἰ μέλλοι, γεννήσει ἑαυτῇ τόπον, ὥστε καὶ σῶμα. Τῆς δὴ στάσεως αὐτῆς ἐν αὐτῇ τῇ στάσει οἱονεὶ ῥωννυμένης οἷον πολὺ φῶς ἐκλάμψαν ἐπ´ ἄκροις τοῖς ἐσχάτοις τοῦ πυρὸς σκότος ἐγίνετο, ὅπερ ἰδοῦσα ἡ ψυχή, ἐπείπερ ὑπέστη, ἐμόρφωσεν αὐτό. Οὐ γὰρ ἦν θεμιτὸν γειτονοῦν τι αὐτῇ λόγου ἄμοιρον εἶναι, οἷον ἐδέχετο τὸ λεγόμενον ἀμυδρὸν ἐν ἀμυδρῷ τῷ γενομένῳ. Γενόμενος δὴ οἷον οἶκός τις καλὸς καὶ ποικίλος οὐκ ἀπετμήθη τοῦ πεποιηκότος, οὐδ´ αὖ ἐκοίνωσεν αὐτὸν αὐτῇ, ἀλλὰ πανταχοῦ πᾶς ἄξιος ἐπιμελείας νομισθεὶς ὠφελίμου μὲν ἑαυτῷ τῷ εἶναι καὶ τῷ καλῷ, ὅσον δὴ τοῦ εἶναι δυνατὸν ἦν αὐτῷ μεταλαμβάνειν, ἀβλαβοῦς δὲ τῷ ἐφεστηκότι· ἄνω γὰρ μένων ἐπιστατεῖ· ἔμψυχος τῷ τοιούτῳ τρόπῳ, ἔχων ψυχὴν οὐχ αὑτοῦ, ἀλλ´ αὑτῷ, κρατούμενος οὐ κρατῶν, καὶ ἐχόμενος ἀλλ´ οὐκ ἔχων. Κεῖται γὰρ ἐν τῇ ψυχῇ ἀνεχούσῃ αὐτὸν καὶ οὐδὲν ἄμοιρόν ἐστιν αὐτῆς, ὡς ἂν ἐν ὕδασι δίκτυον τεγγόμενον ζῴη, οὐ δυνάμενον δὲ αὑτοῦ ποιεῖσθαι ἐν ᾧ ἐστιν· ἀλλὰ τὸ μὲν δίκτυον ἐκτεινομένης ἤδη τῆς θαλάσσης συνεκτέταται, ὅσον αὐτὸ δύναται· οὐ γὰρ δύναται ἀλλαχόθι ἕκαστον τῶν μορίων ἢ ὅπου κεῖται εἶναι. Ἡ δὲ τοσαύτη ἐστὶ τὴν φύσιν, ὅτι μὴ τοσήδε, ὥστε πᾶν τὸ σῶμα καταλαμβάνειν τῷ αὐτῷ, καὶ ὅπου ἂν ἐκταθῇ ἐκεῖνο, ἐκεῖ ἐστι· καὶ εἰ μὴ εἴη δὲ ἐκεῖνο, οὐδὲν ἂν αὐτῇ εἰς μέγεθος μέλοι· ἔστι γὰρ ἥτις ἐστί. Τοσοῦτον γάρ ἐστι τὸ πᾶν, ὅπου ἐστὶν αὐτή, καὶ ὁρίζεται τῷ ὅσον, εἰς ὅσον προιὸν σῴζουσαν αὐτὴν αὐτὸ ἔχει. Καὶ τοσαύτη ἐστὶν ἡ σκιά, ὅσος ὁ λόγος ὁ παρ´ αὐτῆς. Ὁ δὲ λόγος τοιοῦτος ἦν, ὡς μέγεθος τοσοῦτον ἐργάσασθαι, ὅσον τὸ εἶδος αὐτοῦ ἐβούλετο μέγεθος ἐργάσασθαι.

Traduction française :

[4,3,9] Examinons maintenant comment il arrive que l'âme descende dans le corps, et de quelle manière ce fait a lieu : car il mérite aussi d'exciter notre étonnement et de provoquer notre attention. Il y a pour l'âme deux manières d'entrer dans un corps. L'une a lieu quand l'âme, étant déjà dans un corps, subit une métensomatose, c'est-à-dire passe d'un corps aérien ou igné dans un corps terrestre, migration qu'on n'appelle pas ordinairement métensomatose, parce qu'on ne voit pas d'où l'âme vient ; l'autre manière a lieu quand l'âme passe de l'état incorporel dans un corps quel qu'il soit, et qu'elle entre ainsi pour la première fois en commerce avec un corps. Il convient d'examiner ici ce qu'éprouvé dans ce dernier cas l'âme qui, pure jusque-là de tout commerce avec le corps, s'entoure pour la première fois d'une substance de cette nature. De plus, il est juste, ou plutôt, il est nécessaire que nous commencions par l'Âme universelle. Si nous disons que l'Âme entre dans le corps de l'univers et vient l'animer, c'est simplement pour expliquer notre pensée plus clairement; la succession que nous établissons ainsi entre ses actes est purement verbale : car il n'y a jamais eu de moment où l'univers ne fût pas animé, où son corps existât sans l'Âme, où la matière subsistât sans avoir de forme. Mais on peut séparer ces choses par la pensée et par la parole, parce que, dès qu'un objet est composé, il est toujours possible de l'analyser par la pensée et la parole. Voici ce qui est en réalité. S'il n'y avait pas de corps, il ne pourrait y avoir pour l'Âme de procession, puisque le corps est le lieu naturel de son développement. Comme l'Âme doit s'étendre, elle engendrera un lieu qui la reçoive, par conséquent, elle engendrera le corps. Or, le repos de l'Âme se fortifiant dans le Repos même, l'Âme ressemble à une lumière immense qui s'affaiblit en s'éloignant de son foyer, de sorte qu'au terme de son rayonnement, il n'y a plus qu'une ombre ; mais, en regardant cette ombre, l'Âme lui a donné une forme dès l'origine. En effet, il ne convenait pas que ce qui approche de l'Âme ne participât en rien à la Raison; aussi y a-t-il dans {la matière}, cette ombre de l'Âme, une ombre de la Raison. L'univers est ainsi devenu une demeure belle et variée, que l'Âme universelle n'a pas privée de sa présence, sans cependant s'y incorporer; elle a jugé l'univers tout entier digne de ses soins, et elle lui a ainsi donné autant d'être et de beauté qu'il était capable d'en recevoir, sans d'ailleurs rien perdre elle-même, parce qu'elle l'administre en demeurant au-dessus de lui dans le monde intelligible. De cette manière, en l'animant, elle lui accorde sa présence sans devenir sa propriété ; elle le domine et le possède sans être dominée ni possédée par lui. L'univers est en effet dans l'Âme qui le contient, et il y participe tout entier : il y est comme un filet dans la mer, pénétré et enveloppé de tous côtés par la vie, sans pouvoir toutefois se l'approprier. Mais ce filet s'étend autant qu'il le peut avec la mer : car aucune de ses parties ne saurait être ailleurs qu'où elle est. Quant à l'Âme universelle, elle est immense de sa nature, parce qu'elle n'a pas une grandeur déterminée ; en sorte qu'elle embrasse par une seule et même puissance le corps entier du monde, et qu'elle est présente partout où il s'étend. Sans lui, elle n'aurait nul souci de procéder dans l'étendue : car elle est par elle-même tout ce qu'il est dans son essence d'être. Ainsi, la grandeur de l'univers est déterminée par celle du lieu où l'Âme est présente ; et son étendue a pour limites celles de l'espace dans lequel il est vivifié par elle. L'ombre de l'Âme a donc une étendue déterminée par celle de la Raison qui rayonne de ce foyer de lumière ; et, d'un autre côté, cette Raison devait produire une étendue telle que son essence lui commandait de la produire.





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Dernière mise à jour : 6/05/2010