Texte grec :
[4,3,12] Ἀνθρώπων δὲ ψυχαὶ εἴδωλα αὐτῶν ἰδοῦσαι οἷον Διονύσου ἐν κατόπτρῳ ἐκεῖ
ἐγένοντο ἄνωθεν ὁρμηθεῖσαι, οὐκ ἀποτμηθεῖσαι οὐδ´ αὗται τῆς ἑαυτῶν ἀρχῆς
τε καὶ νοῦ. Οὐ γὰρ μετὰ τοῦ νοῦ ἦλθον, ἀλλ´ ἔφθασαν μὲν μέχρι γῆς, κάρα δὲ
αὐταῖς ἐστήρικται ὑπεράνω τοῦ οὐρανοῦ. Πλέον δὲ αὐταῖς κατελθεῖν
συμβέβηκεν, ὅτι τὸ μέσον αὐταῖς ἠναγκάσθη, φροντίδος δεομένου τοῦ εἰς ὃ
ἔφθασαν, φροντίσαι. <Ζεὺς> δὲ πατὴρ <ἐλεήσας> πονουμένας θνητὰ αὐτῶν τὰ
δεσμὰ ποιῶν, περὶ ἃ πονοῦνται, δίδωσιν ἀναπαύλας ἐν χρόνοις ποιῶν σωμάτων
ἐλευθέρας, ἵν´ ἔχοιεν ἐκεῖ καὶ αὗται γίνεσθαι, οὗπερ ἡ τοῦ παντὸς ψυχὴ ἀεὶ
οὐδὲν τὰ τῇδε ἐπιστρεφομένη. Ὃ γὰρ ἔχει τὸ πᾶν ἤδη, τοῦτο αὔταρκες αὐτῷ
καὶ ἔστι καὶ ἔσται, κατὰ λόγους ἀεὶ ἑστηκότας ἐν χρόνοις περαινόμενον· καὶ
κατὰ χρόνους ἀεὶ εἰς τὸ αὐτὸ καθιστάμενα ἐν μέτροις βίων ὡρισμένων εἰς
συμφωνίαν ἀγόμενα ταῦτα ἐκείνοις καὶ κατ´ ἐκεῖνα, τῶνδε περαινομένων ὑφ´
ἕνα λόγον, πάντων τεταγμένων ἔν τε καθόδοις ψυχῶν καὶ ἀνόδοις καὶ εἰς τὰ
ἄλλα σύμπαντα. Μαρτυρεῖ δὲ καὶ τὸ τῆς συμφωνίας τῶν ψυχῶν πρὸς τὴν τοῦδε
τοῦ παντὸς τάξιν οὐκ ἀπηρτημένων, ἀλλὰ συναπτουσῶν ἐν ταῖς καθόδοις ἑαυτὰς
καὶ μίαν συμφωνίαν πρὸς τὴν περιφορὰν ποιουμένων, ὡς καὶ τὰς τύχας αὐτῶν
καὶ τοὺς βίους καὶ τὰς προαιρέσεις σημαίνεσθαι τοῖς τῶν ἄστρων σχήμασι καὶ
οἷον μίαν τινὰ φωνὴν οὐκ ἐκμελῶς ἀφιέναι· καὶ τὸ μουσικῶς καὶ ἐναρμονίως
μᾶλλον τοῦτο εἶναι ᾐνιγμένως. Τοῦτο δὲ οὐκ ἂν ἦν μὴ τοῦ παντὸς κατ´ ἐκεῖνα
ποιοῦντος καὶ πάσχοντος ἕκαστα ἐν μέτροις περιόδων καὶ τάξεων καὶ βίων
κατὰ γένη διεξόδων, οὓς αἱ ψυχαὶ διεξοδεύουσιν ὁτὲ μὲν ἐκεῖ, ὁτὲ δὲ ἐν
οὐρανῷ, ὁτὲ δὲ εἰς τούσδε τοὺς τόπους ἐπιστρεφόμεναι. Νοῦς δὲ πᾶς ἀεὶ ἄνω
καὶ οὐ μή ποτε ἔξω τῶν αὐτοῦ γένοιτο, ἀλλ´ ἱδρυμένος πᾶς ἄνω πέμπει εἰς τὰ
τῇδε διὰ ψυχῆς. Ψυχὴ δὲ ἐκ τοῦ πλησίον μᾶλλον κατὰ τὸ ἐκεῖθεν διάκειται
εἶδος καὶ δίδωσι τοῖς ὑπ´ αὐτήν, ἡ μὲν ὡσαύτως, ἡ δὲ ἄλλοτε ἄλλως,
ἴσχουσα ἐν τάξει τὴν πλάνην. Κάτεισι δὲ οὐκ ἀεὶ τὸ ἴσον, ἀλλ´ ὁτὲ μὲν
πλέον, ὁτὲ δὲ ἔλαττον, κἂν πρὸς τὸ αὐτὸ γένος ἴῃ· κάτεισι δὲ εἰς ἕτοιμον
ἑκάστη καθ´ ὁμοίωσιν τῆς διαθέσεως. Ἐκεῖ γάρ, ᾧ ἂν ὁμοιωθεῖσα ᾖ, φέρεται,
ἡ μὲν εἰς ἄνθρωπον, ἡ δὲ εἰς ζῷον ἄλλη ἄλλο.
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Traduction française :
[4,3,12] Si les âmes humaines se sont élancées d'en haut ici-bas, c'est qu'elles ont contemplé leurs images {dans la matière} comme dans le miroir de Bacchus ; cependant elles ne sont pas séparées de leur principe, de leur intelligence : car leur intelligence ne descend pas avec elles, en sorte que, si leurs pieds touchent la terre, leur tête s'élève au-dessus du ciel. Elles descendent d'autant plus bas que le corps sur lequel leur partie intermédiaire doit veiller a plus besoin de soins. Mais Jupiter, leur père, prenant pitié de leurs peines, a fait leurs liens mortels ; il leur accorde du repos à certains intervalles, en les délivrant du corps, afin qu'elles puissent revenir habiter la région où l'Âme universelle demeure toujours, sans incliner vers les choses d'ici-bas. En effet, ce que l'univers possède actuellement lui suffit et lui suffira toujours, puisqu'il a une durée réglée par des raisons éternelles et immuables, et que, lorsqu'une période est finie, il recommence à en parcourir une autre où toutes les vies sont déterminées conformément aux idées. Par là, les choses d'ici-bas étant soumises aux choses intelligibles, tout est subordonné à une Raison unique, soit pour la descente, soit pour l'ascension des âmes soit pour leurs actes en général. Ce qui le prouve, c'est l'accord qui existe entre l'ordre universel et les mouvements des âmes qui, en descendant ici-bas, se conforment à cet ordre sans en dépendre, et sont parfaitement en harmonie avec le mouvement circulaire du ciel : c'est ainsi que les actions, les fortunes, les destinées trouvent toujours leurs signes dans les figures formées par les astres. C'est la ce concert dont le son est, dit-on, si mélodieux, et que les anciens exprimaient symboliquement par l'harmonie musicale. Or, il n'en pourrait être ainsi si toutes les actions et toutes les passions de l'univers n'étaient réglées par des raisons qui déterminent ses périodes, les rangs des âmes, leurs existences, les carrières qu'elles parcourent dans le monde intelligible, ou dans le ciel, ou sur la terre. L'Intelligence universelle reste toujours au-dessus du ciel, et demeurant là tout entière, sans sortir d'elle-même, elle rayonne dans le monde sensible par l'intermédiaire de l'Âme qui, placée près d'elle, reçoit l'impression de l'idée et la transmet aux choses inférieures, tantôt d'une façon immuable, tantôt d'une manière variée, mais réglée cependant. Les âmes ne descendent pas toujours également ; elles descendent tantôt plus bas, tantôt moins bas, mais toujours dans le même genre d'êtres {dans le genre des êtres vivants}. Chaque âme entre dans le corps qui est préparé pour le recevoir, et qui est tel ou tel, selon la nature à laquelle l'âme est devenue semblable par sa disposition car, selon que l'âme est devenue semblable à la nature d'un homme ou à celle d'une brute, elle entre dans tel ou tel corps.
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