HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre III

τῷ



Texte grec :

[4,3,2] Πρὸς δὴ ταῦτα πρῶτον ἐκεῖνο λεκτέον, ὡς ὁμοειδῆ τιθέμενοι τῷ τῶν αὐτῶν συγχωρεῖν ἐφάπτεσθαι, τὸ αὐτὸ γένος κοινὸν διδόντες ἔξω ποιοῦσι τοῦ μέρος εἶναι· ἀλλὰ μᾶλλον ἂν τὴν αὐτὴν καὶ μίαν καὶ ἑκάστην πᾶσαν δικαιότερον ἂν εἴποιεν. Μίαν δὲ ποιοῦντες εἰς ἄλλο ἀναρτῶσιν, ὃ μηκέτι τοῦδε ἢ τοῦδε ἀλλὰ οὐδενὸς ὂν αὐτὸ ἢ κόσμου ἤ τινος ἄλλου αὐτὸ ποιεῖ, ὃ καὶ κόσμου καὶ ὁτουοῦν ἐμψύχου. Καὶ γὰρ ὀρθῶς ἔχει μὴ πᾶσαν τὴν ψυχήν τινος εἶναι οὐσίαν γε οὖσαν, ἀλλ´ εἶναι, ἣ μή τινός ἐστιν ὅλως, τὰς δέ, ὅσαι τινός, γίγνεσθαί ποτε κατὰ συμβεβηκός. Ἴσως δὲ δεῖ λαβεῖν τὸ μέρος ἐν τοῖς τοιούτοις πῶς λέγεται σαφέστερον. Τὸ μὲν δὴ ὡς σωμάτων μέρος, εἴτε ὁμοειδὲς τὸ σῶμα, εἴτε ἀνομοειδές, ἐατέον ἐκεῖνο μόνον ἐπισημηναμένους, ὡς ἐπὶ τῶν ὁμοιομερῶν ὅταν λέγηται μέρος, κατὰ τὸν ὄγκον ἐστὶ τὸ μέρος, οὐ κατὰ τὸ εἶδος, οἷον τὴν λευκότητα· οὐ γὰρ ἡ ἐν τῷ μορίῳ τοῦ γάλακτος λευκότης μέρος ἐστὶ τῆς τοῦ παντὸς γάλακτος λευκότητος, ἀλλὰ μορίου μέν ἐστι λευκότης, μόριον δὲ οὐκ ἔστι λευκότητος· ἀμέγεθες γὰρ ὅλως καὶ οὐ ποσὸν ἡ λευκότης. Ἀλλὰ τοῦτο μὲν οὕτως. Ὅταν δ´ ἐπὶ τῶν οὐ σωμάτων λέγωμεν μέρος, ἤτοι οὕτως ὡς ἐπὶ τῶν ἀριθμῶν λέγοιμεν ἄν, ὡς τὰ δύο τῶν δέκα· ἔστω δὲ ἐπὶ ψιλῶν μόνων τὸ λεγόμενον· ἢ ὡς κύκλου καὶ γραμμῆς μέρος, ἢ ὡς ἐπιστήμης μέρος τὸ θεώρημα. Ἐπὶ μὲν δὴ τῶν μονάδων καὶ τῶν σχημάτων ἀνάγκη ὥσπερ ἐπὶ τῶν σωμάτων ἐλαττοῦσθαί τε τὸ ὅλον τῷ εἰς τὰ μέρη μερισμῷ, ἐλάττω τε τὰ μέρη ἕκαστα τῶν ὅλων εἶναι· ποσὰ γὰρ ὄντα καὶ τὸ εἶναι ἐν τῷ ποσῷ ἔχοντα, οὐ τὸ αὐτοποσὸν ὄντα, μείζω καὶ ἐλάττω ἐξ ἀνάγκης γίνεται. Κατὰ δὴ ταῦτα οὐκ ἐνδέχεται ἐπὶ ψυχῆς τὸ μέρος λέγεσθαι. Οὔτε γὰρ ποσὸν οὕτως, ὡς δεκάδα τὴν πᾶσαν, τὴν δὲ μονάδα εἶναι· ἄλλα τε γὰρ πολλὰ καὶ ἄτοπα συμβήσεται, καὶ οὐχ ἕν τι τὰ δέκα, καὶ ἑκάστη αὐτῶν τῶν μονάδων ἢ ψυχὴ ἔσται, ἢ ἐξ ἀψύχων ἁπάντων ἡ ψυχή, καὶ ὅτι καὶ τὸ μέρος τῆς ὅλης ψυχῆς συγκεχώρηται ὁμοειδὲς εἶναι. Τὸ δὲ ἐπὶ τοῦ συνεχοῦς οὐκ ἀνάγκη τὸ μέρος, οἷον τὸ ὅλον ἐστίν, εἶναι, οἷον κύκλου ἢ τετραγώνου, ἢ οὐ πάντα γε τὰ μόρια ὅμοια ἐφ´ ὧν ἔστι λαβεῖν τὸ μέρος, οἷον ἐπὶ τῶν τριγώνων τρίγωνα, ἀλλὰ παραλλάσσοντα· τὴν δὲ ψυχὴν ὁμοειδῆ τίθενται εἶναι. Καὶ ἐπὶ γραμμῆς δὲ τὸ μὲν μέρος ἔχει τὸ γραμμὴ εἶναι, ἀλλὰ τῷ μεγέθει διαφέρει καὶ ἐνταῦθα. Ἐπὶ δὲ ψυχῆς ἡ διαφορὰ τῷ μεγέθει εἰ λέγοιτο τῆς μερικῆς πρὸς τὴν ὅλην, ποσόν τι ἔσται καὶ σῶμα τὴν διαφορὰν λαμβάνουσα καθὸ ψυχὴ παρὰ τοῦ ποσοῦ· ἀλλὰ ὑπέκειντο πᾶσαι ὅμοιαι καὶ ὅλαι. Φαίνεται δὲ οὐδὲ μεριζομένη οὕτως ὡς τὰ μεγέθη, οὐδ´ ἂν συγχωρήσαιεν δὲ οὐδὲ αὐτοὶ κατατέμνεσθαι τὴν ὅλην εἰς μέρη· ἀναλώσουσι γὰρ τὴν ὅλην, καὶ ὄνομα μόνον ἔσται, εἰ μὴ ἀρχή τίς ποτε ἦν πᾶσα, ὡς εἰ οἴνου μερισθέντος εἰς πολλὰ ἕκαστον τὸ ἐν ἑκάστῳ ἀμφορεῖ λέγοιτο μέρος οἴνου τοῦ ὅλου. Ἆρ´ οὖν οὕτω μέρος ὡς θεώρημα τὸ τῆς ἐπιστήμης λέγεται τῆς ὅλης ἐπιστήμης, αὐτῆς μὲν μενούσης οὐδὲν ἧττον, τοῦ δὲ μερισμοῦ οἷον προφορᾶς καὶ ἐνεργείας ἑκάστου οὔσης; Ἐν δὴ τῷ τοιούτῳ ἕκαστον μὲν δυνάμει ἔχει τὴν ὅλην ἐπιστήμην, ἡ δέ ἐστιν οὐδὲν ἧττον ὅλη. Εἰ δὴ οὕτως ἐπὶ ψυχῆς τῆς τε ὅλης καὶ τῶν ἄλλων, οὐκ ἂν ἡ ὅλη, ἧς τὰ τοιαῦτα μέρη, ἔσται τινός, ἀλλὰ αὐτὴ ἀφ´ ἑαυτῆς· οὐ τοίνυν οὐδὲ τοῦ κόσμου, ἀλλά τις καὶ αὕτη τῶν ἐν μέρει. Μέρη ἄρα πᾶσαι μιᾶς ὁμοειδεῖς οὖσαι. Ἀλλὰ πῶς ἡ μὲν κόσμου, αἱ δὲ μερῶν τοῦ κόσμου;

Traduction française :

[4,3,2] Voici ce qu'il faut répondre à de pareilles assertions. D'abord, en posant que les âmes sont conformes parce qu'elles atteignent les mêmes choses, et en les rapportant à un seul et même genre, on nie implicitement qu'elles soient des parties {de l'Âme universelle}. On aurait plus de raison de dire que l'Âme universelle est une et identique, et que chaque âme est universelle {c'est-à-dire est conforme à l'Âme universelle, parce qu'elle en possède toutes les puissances}. Or, si l'on admet que l'Âme universelle est une, on la ramène à être autre chose {que les âmes particulières}, c'est-à-dire à être un principe qui, n'appartenant en propre ni à celui-ci ni à celui-là, ni à aucun individu, ni au monde, ni à quoi que ce soit, fait lui-même tout ce que fait le monde ainsi que tout être vivant. Il convient en effet que l'Âme universelle n'appartienne pas à tel ou tel être, puisqu'elle est une essence; qu'au contraire il y ait une Âme qui n'appartienne en propre absolument à aucun être, et que les âmes particulières appartiennent seules à des êtres particuliers. Mais il faut expliquer plus clairement dans quel sens on prend ici le mot parties. D'abord, il ne peut s'agir de parties d'un corps, qu'il soit homogène ou hétérogène ; et nous ne ferons qu'une observation sur ce point, c'est que, pour les corps homogènes, quand on parle de parties, on n'envisage que la masse et non la forme. Prenons pour exemple la blancheur. La blancheur d'une partie de lait n'est pas une partie de la blancheur de tout le lait existant; c'est la blancheur d'une partie et non une partie de la blancheur : car, prise en général, la blancheur n'a ni grandeur ni quantité. C'est avec ces restrictions seulement qu'on peut dire qu'il y a des parties dans les formes propres aux choses corporelles. Ensuite, lorsqu'il s'agit de choses incorporelles, le mot partie s'entend en plusieurs sens : ainsi l'on dit, en parlant de nombres, que deux est une partie de dix (il ne s'agit ici que de nombres abstraits) ; on dit aussi qu'une certaine étendue est une partie de cercle, ou de ligne ; on dit enfin qu'une notion est une partie de la science. Pour les nombres et les figures géométriques, comme pour les corps, il est évident que le tout est nécessairement diminué par sa division en parties, et que chaque partie est plus petite que le tout. Ayant pour essence d'être des quantités déterminées, mais non la quantité en soi, ces choses doivent être susceptibles d'augmentation et de diminution. Ce n'est certes pas dans ce sens que l'on peut entendre parties en parlant de l'Âme. Car l'Âme n'est pas une quantité comme une dizaine, qui forme un tout divisible en unités; autrement, il s'ensuivrait une foule d'absurdités, puisqu'une dizaine n'est pas une unité véritable : il faudrait alors ou que chacune des unités fût âme, ou que l'Âme même résultât d'une somme d'unités inanimées. D'ailleurs, ceux que nous combattons ont accordé que toute partie de l'Âme universelle est conforme au tout; or, dans les quantités continues, il n'est nullement nécessaire que la partie soit semblable au tout : ainsi, dans le cercle et le quadrilatère {les parties ne sont pas des cercles ou des quadrilatères} ; toutes les parties de l'objet divisé (sur lequel on prend une partie) ne sont même pas semblables entre elles, mais varient de mille manières, comme les divers triangles dont se composerait un seul triangle. Ceux que nous combattons admettent encore que l'Âme universelle est composée de parties conformes au tout. Or, dans une ligne, une partie peut bien aussi être une ligne, et alors elle diffère du tout en grandeur. Mais quand il s'agit de l'âme, si la différence de la partie au tout consistait dans une différence de grandeur, l'Âme serait une grandeur et un corps: car ce serait alors en tant qu'Âme qu'elle se différencierait par sa quantité ; mais comment cela se pourrait-il puisqu'on suppose toutes les âmes semblables et universelles? Il est évident que l'Âme ne peut davantage se diviser comme les grandeurs, et nos adversaires eux-mêmes n'admettraient pas que l'Âme universelle se divise ainsi en parties : car ce serait détruire l'Âme universelle et la réduire à n'être plus qu'un vain nom, si l'on peut dire toutefois que, dans ce système, il y avait auparavant une Âme universelle ; ce serait faire d'elle un tout semblable à du vin qu'on distribue dans plusieurs amphores, en disant que la partie de vin contenue dans chacune d'elles est une portion du tout. Le mot parties doit-il donc être entendu {relativement à l'Âme} dans le sens où l'on dit qu'une proposition est une partie de la science totale ? Dans ce cas, la science totale n'en reste pas moins la même {quand elle est divisée}, et sa division n'est que la production et l'acte de chacune des choses qu'elle comprend : ici, chaque proposition contient en puissance la science totale, et la science totale {malgré sa division} reste entière. — Si tel est le rapport de l'Âme universelle avec les autres âmes, l'Âme universelle, dont les parties sont telles, n'appartiendra à aucun être particulier, mais existera en elle-même. Elle ne sera donc plus l'Âme du monde. Cette dernière elle-même prendra rang au nombre des âmes regardées comme des parties. Toutes les âmes étant conformes entre elles seront au même titre parties de l'Âme qui est une et identique. Alors pourquoi telle âme est-elle l'Âme du monde, et telle autre l'âme d'une des parties du monde? {On ne l'explique pas.}





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Dernière mise à jour : 6/05/2010