HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, IV, livre III

Chapitre 13

 Chapitre 13

[4,3,13] Τὸ γὰρ ἀναπόδραστον καὶ δίκη οὕτως ἐν φύσει κρατούσῃ ἰέναι ἕκαστον ἐν τάξει πρὸς ἐστιν ἕκαστον γενόμενον εἴδωλον προαιρέσεως καὶ διαθέσεως ἀρχετύπου, καὶ ἔστιν ἐκεῖνο πᾶν ψυχῆς εἶδος ἐκείνου πλησίον, πρὸς τὴν διάθεσιν τὴν ἐν αὐτῇ ἔχει, καὶ τοῦ τότε πέμποντος καὶ εἰσάγοντος οὐ δεῖ, οὔτε ἵνα ἔλθῃ εἰς σῶμα τότε οὔτε εἰς τοδί, ἀλλὰ καὶ τοῦ ποτὲ ἐνστάντος οἷον αὐτομάτως κάτεισι καὶ εἴσεισιν εἰς δεῖκαὶ ἄλλος ἄλλῃ χρόνος, οὗ παραγενομένου οἷον κήρυκος καλοῦντος κατίασικαὶ εἰσέδυ εἰς τὸ πρόσφορον σῶμα, ὡς εἰκάσαι τὰ γιγνόμενα οἷον δυνάμεσι μάγων καὶ ὁλκαῖς τισιν ἰσχυραῖς κινεῖσθαί τε καὶ φέρεσθαι· οἷον καὶ ἐφ´ ἑνὸς ἑκάστου τελεῖται τοῦ ζῴου διοίκησις, ἐν χρόνῳ ἕκαστον κινούσης καὶ γεννώσης, οἷον γενειάσεις καὶ ἐκφύσεις κεράτων καὶ νῦν πρὸς τάδε ὁρμὰς καὶ ἐπανθήσεις πρότερον οὐκ οὔσας, καὶ περιττάς, τῶν τε δένδρων διοίκησις ἐν προθεσμίαις τακταῖς γιγνομένη. Ἴασι δὲ οὔτε ἑκοῦσαι οὔτε πεμφθεῖσαι· οὔ γε τὸ ἑκούσιον τοιοῦτον ὡς προελέσθαι, ἀλλ´ ὡς τὸ πηδᾶν κατὰ φύσιν, ὡς πρὸς γάμων φυσικὰς προθυμίας {ὡς} πρὸς πράξεις τινὲς καλῶν οὐ λογισμῷ κινούμενοι· ἀλλ´ εἱμαρμένον ἀεὶ τῷ τοιῷδε τὸ τοιόνδε, καὶ τῷ τοιῷδε τὸ νῦν, τῷ δὲ τὸ αὖθις. Καὶ μὲν πρὸ κόσμου νοῦς εἱμαρμένην ἔχει τὴν τοῦ μένειν ἐκεῖ ὁπόσον καὶ πέμπει, καὶ τὸ καθέκαστον τῷ καθόλου ὑποπῖπτον νόμῳ πέμπεται· ἔγκειται γὰρ ἑκάστῳ τὸ καθόλου, καὶ νόμος οὐκ ἔξωθεν τὴν ἰσχὺν εἰς τὸ τελεσθῆναι ἴσχει, ἀλλὰ δέδοται ἐν τοῖς χρησαμένοις εἶναι καὶ περιφέρουσιν αὐτόν· κἂν ἐνστῇ καὶ χρόνος, καὶ θέλει γενέσθαι, γίνεται τότε ὑπ´ αὐτῶν τῶν ἐχόντων αὐτόν, ὥστε αὐτοὺς αὐτὸν τελεῖν, ἅτε περιφέροντας {καὶ} ἰσχύσαντα ἐν τῷ ἐν αὐτοῖς αὐτὸν ἱδρῦσθαι, οἷον βρίθοντα εἰς αὐτοὺς καὶ προθυμίαν ἐμποιοῦντα καὶ ὠδῖνα ἐκεῖ ἐλθεῖν, οὗ ἐν αὐτοῖς ὢν οἷον ἐλθεῖν φθέγγεται. [4,3,13] Ce qu'on appelle l'inévitable Nécessité et la Justice divine consiste dans l'empire de la Nature qui fait passer chaque âme avec ordre dans l'image corporelle qui est devenue l'objet de son affection et de sa disposition principale. Aussi l'âme se rapproche-t-elle par sa forme tout entière de l'objet vers lequel la porte sa disposition intérieure : c'est ainsi qu'elle est conduite et introduite où elle doit aller ; non qu'elle soit forcée de descendre à tel moment dans tel corps, mais, à un instant fixé, elle descend comme d'elle-même et entre où il faut. Chacune a son heure : quand cette heure arrive, l'âme descend comme si un héraut l'appelait, et pénètre dans le corps préparé pour la recevoir, comme si elle était subjuguée et mise en mouvement par les forces et les attractions puissantes dont la magie fait usage. C'est de la même manière que, dans un animal, la nature administre tous les organes, meut ou engendre chaque chose dans son temps, fait pousser la barbe ou les cornes, donne à l'être des penchants et des pouvoirs particuliers, lorsqu'ils deviennent nécessaires; c'est de la même manière enfin que, dans les plantes, elle produit les fleurs ou les fruits au moment convenable. La descente des âmes dans les corps n'est ni volontaire ni forcée : elle n'est pas volontaire, puisqu'elle n'est pas choisie et consentie par les âmes; elle n'est pas forcée, en ce sens que celles-ci n'obéissent qu'à une impulsion naturelle, comme on est porté soit au mariage, soit à l'accomplissement de certains actes honnêtes, plutôt par instinct que par raisonnement. Cependant, il y a toujours quelque chose de fatal pour chaque âme : celle-ci accomplit sa destinée à tel moment, celle-là à tel autre moment ; de même, l'Intelligence supérieure au monde a aussi quelque chose de fatal dans son existence, puisqu'elle a elle-même sa destinée, qui est de demeurer dans le monde intelligible et d'en faire rayonner sa lumière. C'est ainsi que les individus viennent ici-bas en vertu de la loi commune à laquelle ils sont soumis. Chacun en effet porte en lui-même cette loi commune, loi qui ne tire point sa force du dehors, mais qui la trouve dans la nature de ceux qui lui sont soumis, parce qu'elle est innée en eux. Aussi, tous accomplissent d'eux-mêmes ses prescriptions au temps marqué parce que cette loi les pousse à leur but, parce que, puisant sa force en ceux-là mêmes auxquels elle commande, elle les presse, les stimule et leur inspire le désir de se rendre où les appelle intérieurement leur vocation.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu |Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 6/05/2010