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[3,9,0] TROISIÈME ENNÉADE.
LIVRE NEUVIÈME. Ἐπισκέψεις διάφοροι.
| [3,9,0] TROISIÈME ENNÉADE.
LIVRE NEUVIÈME. CONSIDÉRATIONS DIVERSES SUR L'AME, L'INTELLIGENCE ET LE BIEN.
| [3,9,1] Νοῦς, φησιν, ὁρᾷ ἐνούσας ἰδέας ἐν τῷ ὅ ἐστι ζῷον· εἶτα διενοήθη, φησίν, ὁ δημιουργός, ἃ ὁ νοῦς ὁρᾷ ἐν τῷ ὅ ἐστι ζῷον, καὶ τόδε τὸ πᾶν ἔχειν. Οὐκοῦν φησιν ἤδη εἶναι τὰ εἴδη πρὸ τοῦ νοῦ, ὄντα δὲ αὐτὰ νοεῖν τὸν νοῦν; Πρῶτον οὖν ἐκεῖνο, λέγω δὲ τὸ ζῷον, ζητητέον εἰ μὴ νοῦς, ἀλλ´ ἕτερον νοῦ· τὸ γὰρ θεώμενον νοῦς· τὸ τοίνυν ζῷον αὐτὸ οὐ νοῦς, ἀλλὰ νοητὸν αὐτὸ φήσομεν καὶ τὸν νοῦν ἔξω φήσομεν αὐτοῦ ἃ ὁρᾷ ἔχειν. Εἴδωλα ἄρα καὶ οὐ τἀληθῆ ἔχει, εἰ ἐκεῖ τἀληθῆ. Ἐκεῖ γὰρ καὶ τὴν ἀλήθειάν φησιν εἶναι ἐν τῷ ὄντι, οὗ αὐτὸ ἕκαστον.
Ἤ, κἂν ἕτερον ἑκάτερον, οὐ χωρὶς ἀλλήλων, ἀλλ´ ἢ μόνον τῷ ἕτερα. Ἔπειτα οὐδὲν κωλύει ὅσον ἐπὶ τῷ λεγομένῳ ἓν εἶναι ἄμφω, διαιρούμενα δὲ τῇ νοήσει, εἴπερ μόνον ὡς ὂν τὸ μὲν νοητόν, τὸ δὲ νοοῦν· ὃ γὰρ καθορᾷ οὔ φησιν ἐν ἑτέρῳ πάντως, ἀλλ´ ἐν αὐτῷ τῷ ἐν αὑτῷ τὸ νοητὸν ἔχειν. Ἢ τὸ μὲν νοητὸν οὐδὲν κωλύει καὶ νοῦν εἶναι ἐν στάσει καὶ ἑνότητι καὶ ἡσυχίᾳ, τὴν δὲ τοῦ νοῦ φύσιν τοῦ ὁρῶντος ἐκεῖνον τὸν νοῦν τὸν ἐν αὑτῷ ἐνέργειάν τινα ἀπ´ ἐκείνου, ἣ ὁρᾷ ἐκεῖνον· ὁρῶντα δὲ ἐκεῖνον εἶναι οἷον {ἐκεῖνον εἶναι} νοῦν ἐκείνου, ὅτι νοεῖ ἐκεῖνον· νοοῦντα δὲ ἐκεῖνον καὶ αὐτὸν νοῦν καὶ νοητὸν ἄλλως εἶναι τῷ μεμιμῆσθαι. Τοῦτο οὖν ἐστι τὸ διανοηθέν, ἃ ἐκεῖ ὁρᾷ, ἐν τῷδε τῷ κόσμῳ ποιῆσαι ζῴων γένη τέσσαρα. Δοκεῖ γε μὴν τὸ διανοούμενον ἐπικεκρυμμένως ἕτερον ἐκείνων τῶν δύο ποιεῖν. Ἄλλοις δὲ δόξει τὰ τρία ἓν εἶναι, τὸ ζῷον αὐτὸ ὅ ἐστιν, ὁ νοῦς, τὸ διανοούμενον. Ἤ, ὥσπερ ἐν πολλοῖς, προτείνων ἄλλως, ὁ δὲ ἄλλως νοεῖ τρία εἶναι.
Καὶ τὰ μὲν δύο εἴρηται, τὸ δὲ τρίτον τί, ὃ διενοήθη τὰ ὁρώμενα ὑπὸ τοῦ νοῦ ἐν τῷ ζῴῳ κείμενα αὐτὸ ἐργάσασθαι καὶ ποιῆσαι καὶ μερίσαι; Ἢ δυνατὸν τρόπον μὲν ἄλλον τὸν νοῦν εἶναι τὸν μερίσαντα, τρόπον δὲ ἕτερον τὸν μερίσαντα μὴ τὸν νοῦν εἶναι· ᾗ μὲν γὰρ παρ´ αὐτοῦ τὰ μερισθέντα, αὐτὸν εἶναι τὸν μερίσαντα, ᾗ δ´ αὐτὸς ἀμέριστος μένει, τὰ δ´ ἀπ´ αὐτοῦ ἐστι τὰ μερισθέντα — ταῦτα δέ ἐστι ψυχαί — ψυχὴν εἶναι τὴν μερίσασαν εἰς πολλὰς ψυχάς. Διὸ καί φησι τοῦ τρίτου εἶναι τὸν μερισμὸν καὶ ἐν τῷ τρίτῳ, ὅτι διενοήθη, ὃ οὐ νοῦ ἔργον — ἡ διάνοια — ἀλλὰ ψυχῆς μεριστὴν ἐνέργειαν ἐχούσης ἐν μεριστῇ φύσει.
| [3,9,1] « L'Intelligence, dit Platon, voit les idées comprises dans l'Animal qui est. » Il ajoute : « Le Démiurge conçut que cet animal produit devait comprendre des essences semblables et en pareil nombre » à celles que l'Intelligence voit dans l'Animal qui est. Platon veut-il dire que les idées sont antérieures à l'Intelligence et qu'elles existent déjà quand l'Intelligence les pense? Il faut chercher d'abord si l'Animal même est la même chose que l'Intelligence, ou bien s'il constitue une chose différente d'elle. Or, ce qui contemple est l'Intelligence ; l'Animal même doit donc être appelé, non l'Intelligence, mais plutôt l'Intelligible. En conclurons-nous que l'Intelligence a hors d'elle les choses qu'elle contemple? Dans ce cas, elle ne possède que des images au lieu de posséder les réalités elles-mêmes, si nous admettons que les réalités existent là-haut : car, suivant Platon, la réalité véritable est là-haut dans l'Être dans lequel chaque chose existe en soi.
Il n'est pas nécessaire d'admettre cette conséquence. Sans doute l'Intelligence et l'Intelligible sont différents ; ils ne sont cependant pas séparés. Rien n'empêche qu'on ne dise que tous deux ne font qu'un, et qu'ils ne sont divisés que par la pensée ; car l'Être est un , mais il est en partie la chose pensée, en partie la chose pensante. Quand Platon dit que l'Intelligence voit les idées, il entend par là qu'elle contemple les idées, non dans un autre principe, mais en elle-même, parce qu'elle possède en elle-même l'Intelligible. L'Intelligible peut être aussi l'Intelligence, mais l'Intelligence à l'état de repos , d'unité , de calme , tandis que l'Intelligence, qui aperçoit cette Intelligence demeurée en elle-même, est l'acte qui en naît et qui la contemple. En contemplant l'Intelligible, l'Intelligence lui devient semblable, et elle en est l'Intelligence parce qu'elle le pense. En le pensant, elle est d'une manière l'Intelligence, et d'une autre manière l'Intelligible, parce qu'elle l'imite. C'est donc elle qui a conçu le dessein de produire dans l'univers les quatre genres d'animaux qu'elle voit là-haut. Ici cependant Platon semble présenter d'une manière mystérieuse le principe qui conçoit comme différent des deux autres principes, tandis que d'autres pensent que ces trois principes, l'Animal même, l'Intelligence et le Principe qui conçoit, ne font qu'une seule chose. Faut-il admettre qu'ici, comme ailleurs, les opinions sont partagées, et que chacun conçoit les trois principes à sa façon?
Nous avons déjà fait connaître deux de ces principes {à savoir, l'Intelligence et l'Intelligible, lequel est appelé ici l'Animal même}. Quel est le troisième? C'est celui qui a résolu de produire, de former, de diviser les idées que l'Intelligence voit dans l'Animal. Est-il possible qu'en un sens l'Intelligence soit le principe qui divise, et qu'en un autre sens le principe qui divise ne soit pas l'Intelligence? En tant que les choses divisées procèdent de l'Intelligence, l'Intelligence est le principe qui divise. En tant que l'Intelligence reste elle-même indivise, et que les choses qui procèdent d'elle (c'est-à-dire les âmes) se trouvent divisées, l'Ame universelle est le principe de cette division en plusieurs âmes. C'est pour cette raison que Platon dit que la division est l'œuvre d'un troisième principe, qu'elle réside en un troisième principe qui a conçu ; or, concevoir n'est pas la fonction propre de l'Intelligence ; c'est celle de l'Ame qui a une action divisible dans une nature divisible.
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