[2,4,6] Περὶ δὲ τῆς τῶν σωμάτων ὑποδοχῆς ὧδε λεγέσθω. Ὅτι μὲν οὖν δεῖ τι τοῖς σώμασιν ὑποκείμενον εἶναι ἄλλο ὂν παρ´ αὐτά, ἥ τε εἰς ἄλληλα μεταβολὴ τῶν στοιχείων δηλοῖ. Οὐ γὰρ παντελὴς τοῦ μεταβάλλοντος ἡ φθορά· ἢ ἔσται τις οὐσία εἰς τὸ μὴ ὂν ἀπολομένη· οὐδ´ αὖ τὸ γενόμενον ἐκ τοῦ παντελῶς μὴ ὄντος εἰς τὸ ὂν ἐλήλυθεν, ἀλλ´ ἔστιν εἴδους μεταβολὴ ἐξ εἴδους ἑτέρου. Μένει δὲ τὸ δεξάμενον τὸ εἶδος τοῦ γενομένου καὶ ἀποβαλὸν θάτερον. Τοῦτό τε οὖν δηλοῖ καὶ ὅλως ἡ φθορά· συνθέτου γάρ· εἰ δὲ τοῦτο, ἐξ ὕλης καὶ εἴδους ἕκαστον. Ἥ τε ἐπαγωγὴ μαρτυρεῖ τὸ φθειρόμενον σύνθετον δεικνῦσα· καὶ ἡ ἀνάλυσις δέ· οἷον εἰ ἡ φιάλη εἰς τὸν χρυσόν, ὁ δὲ χρυσὸς εἰς ὕδωρ, καὶ τὸ ὕδωρ δὲ φθειρόμενον τὸ ἀνάλογον ἀπαιτεῖ. Ἀνάγκη δὲ τὰ στοιχεῖα ἢ εἶδος εἶναι ἢ ὕλην πρώτην ἢ ἐξ ὕλης καὶ εἴδους. Ἀλλ´ εἶδος μὲν οὐχ οἷόν τε· πῶς γὰρ ἄνευ ὕλης ἐν ὄγκῳ καὶ μεγέθει; Ἀλλ´ οὐδὲ ὕλη ἡ πρώτη· φθείρεται γάρ. Ἐξ ὕλης ἄρα καὶ εἴδους. Καὶ τὸ μὲν εἶδος κατὰ τὸ ποιὸν καὶ τὴν μορφήν, ἡ δὲ κατὰ τὸ ὑποκείμενον ἀόριστον, ὅτι μὴ εἶδος.
| [2,4,6] Parlons maintenant du sujet des corps. La transformation des éléments les uns dans les autres démontre qu'ils doivent avoir un sujet. Leur transformation n'est pas une destruction complète ; sinon il y aurait une essence qui irait se perdre dans le non-être. D'un autre côté, ce qui est engendré ne passe pas du non-être absolu à l'être : tout changement n'est que le passage d'une forme à une autre: Il suppose un sujet permanent qui reçoive la forme de la chose engendrée et perde la forme antérieure. C'est ce que démontre la destruction : en effet, elle n'atteint que le composé ; donc chaque objet dissous est composé d'une forme et d'une matière. L'induction prouve encore que l'objet détruit est composé. La dissolution le montre également : un vase en se dissolvant donne de l'or ; l'or, de l'eau ; et l'eau, quelque autre chose analogue à sa nature. Enfin, les éléments sont nécessairement ou la forme, ou la matière première, ou le composé de la forme et de la matière : ils ne peuvent être la forme parce qu'ils ne sauraient, sans la matière, avoir ni masse ni étendue; ils ne peuvent être non plus la matière première puisqu'ils sont soumis à la destruction. Ils sont donc composés de forme et de matière : la forme constitue l'essence et la qualité ; la matière, le sujet qui est indéterminé, parce qu'il n'est pas une forme.
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