[1,6,2] Πάλιν οὖν ἀναλαβόντες λέγωμεν τί δῆτά ἐστι τὸ ἐν τοῖς σώμασι καλὸν
πρῶτον. Ἔστι μὲν γάρ τι καὶ βολῇ τῇ πρώτῃ αἰσθητὸν γινόμενον καὶ ἡ ψυχὴ
ὥσπερ συνεῖσα λέγει καὶ ἐπιγνοῦσα ἀποδέχεται καὶ οἷον συναρμόττεται. Πρὸς
δὲ τὸ αἰσχρὸν προσβαλοῦσα ἀνίλλεται καὶ ἀρνεῖται καὶ ἀνανεύει ἀπ´ αὐτοῦ οὐ
συμφωνοῦσα καὶ ἀλλοτριουμένη. Φαμὲν δή, ὡς τὴν φύσιν οὖσα ὅπερ ἐστὶ καὶ
πρὸς τῆς κρείττονος ἐν τοῖς οὖσιν οὐσίας, ὅ τι ἂν ἴδῃ συγγενὲς ἢ ἴχνος τοῦ
συγγενοῦς, χαίρει τε καὶ διεπτόηται καὶ ἀναφέρει πρὸς ἑαυτὴν καὶ
ἀναμιμνήσκεται ἑαυτῆς καὶ τῶν ἑαυτῆς. Τίς οὖν ὁμοιότης τοῖς τῇδε πρὸς τὰ
ἐκεῖ καλά; καὶ γάρ, εἰ ὁμοιότης, ὅμοια μὲν ἔστω· πῶς δὲ καλὰ κἀκεῖνα καὶ
ταῦτα; Μετοχῇ εἴδους φαμὲν ταῦτα. Πᾶν μὲν γὰρ τὸ ἄμορφον πεφυκὸς μορφὴν
καὶ εἶδος δέχεσθαι ἄμοιρον ὂν λόγου καὶ εἴδους αἰσχρὸν καὶ ἔξω θείου
λόγου· καὶ τὸ πάντη αἰσχρὸν τοῦτο. Αἰσχρὸν δὲ καὶ τὸ μὴ κρατηθὲν ὑπὸ
μορφῆς καὶ λόγου οὐκ ἀνασχομένης τῆς ὕλης τὸ πάντη κατὰ τὸ εἶδος
μορφοῦσθαι. Προσιὸν οὖν τὸ εἶδος τὸ μὲν ἐκ πολλῶν ἐσόμενον μερῶν ἓν
συνθέσει συνέταξέ τε καὶ εἰς μίαν συντέλειαν ἤγαγε καὶ ἓν τῇ ὁμολογίᾳ
πεποίηκεν, ἐπείπερ ἓν ἦν αὐτὸ ἕν τε ἔδει τὸ μορφούμενον εἶναι ὡς δυνατὸν
αὐτῷ ἐκ πολλῶν ὄντι. Ἵδρυται οὖν ἐπ´ αὐτοῦ τὸ κάλλος ἤδη εἰς ἓν
συναχθέντος καὶ τοῖς μέρεσι διδὸν ἑαυτὸ καὶ τοῖς ὅλοις. Ὅταν δὲ ἕν τι καὶ
ὁμοιομερὲς καταλάβῃ, εἰς ὅλον δίδωσι τὸ αὐτό· οἷον ὁτὲ μὲν πάσῃ οἰκίᾳ μετὰ
τῶν μερῶν, ὁτὲ δὲ ἑνὶ λίθῳ διδοίη τις φύσις τὸ κάλλος, τῇ δὲ ἡ τέχνη. Οὕτω
μὲν δὴ τὸ καλὸν σῶμα γίγνεται λόγου ἀπὸ θείων ἐλθόντος κοινωνίᾳ.
| [1,6,2] Revenons sur nos pas, et examinons en quoi consiste la beauté dans les
corps. La beauté est quelque chose qui est sensible au premier aspect, que
l'âme reconnaît comme intime et sympathique à sa propre essence, qu'elle
accueille et s'assimile. Mais, qu'elle rencontre un objet difforme, elle
recule, le répudie et le repousse comme étranger et antipathique à sa
propre nature. C'est que, l'âme étant telle qu'elle est, c'est-à-dire
d'une essence supérieure à tous les autres êtres, quand elle aperçoit un
objet qui a de l'affinité avec sa nature ou qui seulement en porte quelque
trace, elle se réjouit, elle est transportée, elle rapproche cet objet de
sa propre nature, elle pense à elle-même et à son essence intime. Quelle
similitude y a-t-il donc entre le beau sensible et le beau intelligible ?
car on ne saurait méconnaître cette similitude. Comment les objets
sensibles peuvent-ils être beaux en même temps que les objets
intelligibles? C'est parce que les objets sensibles participent à une
forme (g-metocheh g-eidous).
Tant qu'un objet sans forme, mais capable par sa nature de recevoir une
forme intelligible ou sensible (g-eidos, g-morpheh), reste sans forme et sans
raison, il est laid. Ce qui demeure complètement étranger à toute
raison divine est le laid absolu. On doit regarder comme laid tout objet
qui n'est pas entièrement sous l'empire d'une forme et d'une raison, la
matière ne pouvant pas recevoir parfaitement la forme (que l'âme lui
donne). En venant se joindre à la matière, la forme coordonne les diverses
parties qui doivent composer l'unité, les combine, et par leur harmonie
produit quelque chose qui est un. Puisqu'elle est une, il faut bien que ce
qu'elle façonne soit un aussi, autant que le peut être un objet composé.
Quand un tel objet est arrivé à l'unité, la beauté réside en lui, et elle
se communique aux parties aussi bien qu'à l'ensemble. Quand elle rencontre
un tout dont les parties sont parfaitement semblables, elle s'y répand
uniformément. Ainsi, elle se montre tantôt dans un édifice entier, tantôt
dans une pierre seule, dans les produits de l'art comme dans les oeuvres
de la nature. C'est ainsi que les corps deviennent beaux par leur
participation à une raison (g-koinohnia g-logou) qui leur vient de Dieu.
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