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| [1,5,3] Τί οὖν τὸ «πλείονα χρόνον εὐδαιμόνησε καὶ πλείονα χρόνον εἶδε τοῖς 
ὄμμασι τὸ αὐτό»; Εἰ μὲν γὰρ ἐν τῷ πλείονι τὸ ἀκριβέστερον εἶδε, πλέον ἄν 
τι ὁ χρόνος αὐτῷ εἰργάσατο· εἰ δὲ ὁμοίως διὰ παντὸς εἶδε, τὸ ἴσον καὶ ὁ 
1ἅπαξ θεασάμενος ἔχει.
  | [1,5,3] Que dire de celui qui a vécu heureux pendant plus longtemps, qui a 
plus longtemps contemplé le même spectacle?
Si, en contemplant plus de temps ce spectacle, il l'a vu de manière à s'en 
faire une idée plus exacte, la longueur du temps lui a servi à quelque 
chose; mais s'il l'a vu de la même manière pendant tout le temps, il n'a 
aucun avantage sur celui qui ne l'a considéré qu'une fois.
 |  | [1,5,4] Ἀλλὰ πλείονα ἅτερος ἥσθη χρόνον. Ἀλλὰ τοῦτο οὐκ ἂν ὀρθῶς ἔχοι 
ἀριθμεῖν εἰς τὸ εὐδαιμονεῖν. Εἰ δὲ τὴν ἡδονὴν λέγοι τις τὴν ἐνέργειαν τὴν 
ἀνεμπόδιστον, τὸ αὐτὸ τῷ ζητουμένῳ λέγει. Καὶ ἡ ἡδονὴ δὲ ἡ πλείων ἀεὶ τὸ 
παρὸν μόνον ἔχει, τὸ δὲ παρεληλυθὸς αὐτῆς οἴχεται.
 | [1,5,4] Mais {dira-t-on} l'un de ces hommes n'a-t-il pas joui plus longtemps 
du plaisir?
Cette considération ne doit entrer pour rien dans le bonheur. Si par ce 
plaisir {dont il a joui} on entend l'exercice libre {de l'intelligence}, 
le plaisir dont on parle est alors identique avec le bonheur que nous 
cherchons. Ce plaisir plus considérable dont il est question, c'est de ne 
posséder que ce qui est toujours présent; ce qui en est passé n'est plus rien.
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