HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, I, livre II

Livre 2

  chap. 7

[1,2,7] Ἀντακολουθοῦσι τοίνυν ἀλλήλαις καὶ αὗται αἱ ἀρεταὶ ἐν ψυχῇ, ὥσπερ κἀκεῖ τὰ πρὸ τῆς ἀρετῆς {αἱ} ἐν νῷ ὥσπερ παραδείγματα. Καὶ γὰρ νόησις ἐκεῖ ἐπιστήμη καὶ σοφία, τὸ δὲ πρὸς αὐτὸν σωφροσύνη, τὸ δὲ οἰκεῖον ἔργον οἰκειοπραγία, τὸ δὲ οἷον ἀνδρία ἀυλότης καὶ τὸ ἐφ´ αὑτοῦ μένειν καθαρόν. Ἐν ψυχῇ τοίνυν πρὸς νοῦν ὅρασις σοφία καὶ φρόνησις, ἀρεταὶ αὐτῆς· οὐ γὰρ αὐτὴ ταῦτα, ὥσπερ ἐκεῖ. Καὶ τὰ ἄλλα ὡσαύτως ἀκολουθεῖ· καὶ τῇ καθάρσει δέ, εἴπερ πᾶσαι καθάρσεις κατὰ τὸ κεκαθάρθαι, ἀνάγκη πάσας· οὐδεμία τελεία. Καὶ μὲν ἔχων τὰς μείζους καὶ τὰς ἐλάττους ἐξ ἀνάγκης δυνάμει, δὲ τὰς ἐλάττους οὐκ ἀναγκαίως ἔχει ἐκείνας. μὲν δὴ προηγούμενος τοῦ σπουδαίου βίος οὗτος. Πότερα δὲ ἐνεργείᾳ ἔχει καὶ τὰς ἐλάττους τὰς μείζους ἄλλον τρόπον, σκεπτέον καθ´ ἑκάστην· οἷον φρόνησιν· εἰ γὰρ ἄλλαις ἀρχαῖς χρήσεται, πῶς ἔτι ἐκείνη μένει κἂν εἰ μὴ ἐνεργοῦσα; Καὶ εἰ μὲν φύσει τοσόνδε, δὲ τοσόνδε, καὶ σωφροσύνη ἐκείνη μετροῦσα, δὲ ὅλως ἀναιροῦσα; Ταὐτὸν δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ὅλως τῆς φρονήσεως κινηθείσης. εἰδήσει γε αὐτὰς καὶ ὅσον παρ´ αὐτῶν ἕξει; τάχα δέ ποτε περιστατικῶς ἐνεργήσει κατά τινας αὐτῶν. Ἐπὶ μείζους δὲ ἀρχὰς ἥκων καὶ ἄλλα μέτρα κατ´ ἐκεῖνα πράξει· οἷον τὸ σωφρονεῖν οὐκ ἐν μέτρῳ ἐκείνῳ τιθείς, ἀλλ´ ὅλως κατὰ τὸ δυνατὸν χωρίζων καὶ ὅλως ζῶν οὐχὶ τὸν ἀνθρώπου βίον τὸν τοῦ ἀγαθοῦ, ὃν ἀξιοῖ πολιτικὴ ἀρετή, ἀλλὰ τοῦτον μὲν καταλιπών, ἄλλον δὲ ἑλόμενος τὸν τῶν θεῶν· πρὸς γὰρ τούτους, οὐ πρὸς ἀνθρώπους ἀγαθοὺς ὁμοίωσις. Ὁμοίωσις δὲ μὲν πρὸς τούτους, ὡς εἰκὼν εἰκόνι ὡμοίωται ἀπὸ τοῦ αὐτοῦ ἑκατέρα. δὲ πρὸς ἄλλον ὡς πρὸς παράδειγμα. [1,2,7] Les vertus ont dans l'âme le même enchaînement qu'ont entre eux dans l'intelligence les types supérieurs à la vertu. Pour l'intelligence, la pensée est ce qui constitue la sagesse et la prudence; la conversion vers soi-même est la tempérance; l'accomplissement de sa fonction propre est la justice; ce qui est l'analogue du courage, c'est la persévérance de l'intelligence à rester en soi-même, à se maintenir pure et séparée de la matière. Donc contempler l'intelligence constituera pour l'âme la sagesse, la prudence, qui sont alors des vertus et non plus des types. Car l'âme n'est pas comme l'intelligence identique aux essences qu'elle pense. Les autres vertus de l'âme correspondront de la même manière aux types supérieurs. Nous en dirons autant de la purification. Puisque toute vertu est purification, la vertu exige qu'on se soit purifié; sans cela, elle ne serait point parfaite. Quiconque possède les vertus de l'ordre supérieur possède nécessairement en puissance les vertus inférieures. Mais celui qui possède les inférieures ne possède pas nécessairement les supérieures. Tels sont les principaux caractères de la vie de l'homme vertueux. Il nous resterait à considérer s'il possède en acte ou d'une autre façon les vertus, soit supérieures, soit inférieures. Pour le savoir, il faudrait examiner séparément chacune d'elles, la prudence, par exemple. Comment cette vertu subsiste-t-elle si elle emprunte d'ailleurs ses principes, si elle n'est pas en acte? Qu'arrivera-t-il si une vertu s'avance naturellement jusqu'à un certain degré, et une autre vertu jusqu'à un autre degré? Que dire de la tempérance qui modère certaines choses et en supprime certaines autres? On peut élever les mêmes questions au sujet des autres vertus, en consultant la prudence, qui jugera à quel degré les vertus sont parvenues. Peut-être aussi, en certaines circonstances, l'homme vertueux se servira-t-il dans ses actions de quelques–unes des vertus inférieures {des vertus civiles}; mais {alors même}, s'élevant à des vertus d'un ordre supérieur, il se créera d'après elles d'autres règles. Par exemple, il ne fera pas consister la tempérance seulement à être modéré, mais il cherchera à se séparer de plus en plus de la matière; il ne se contentera pas de mener la vie de l'homme de bien, telle que l'exige la vertu civile: il aspirera plus haut encore, il aspirera à la vie des dieux. C'est à eux, et non pas seulement aux hommes de bien, qu'il faut devenir semblable. Chercher seulement à devenir semblable aux hommes de bien, ce serait faire une image en se bornant à la rendre semblable à une autre image qui aurait été faite d'après le même modèle. L'assimilation que nous prescrivons ici consiste à prendre pour modèle un être supérieur.


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Dernière mise à jour : 8/03/2007