HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théagès (dialogue complet)

Page 128

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[128] ἔστιν ἐνταῦθα καὶ Πρόδικος Κεῖος καὶ Γοργίας (128a) Λεοντῖνος καὶ πῶλος Ἀκραγαντῖνος καὶ ἄλλοι πολλοί, οἳ οὕτω σοφοί εἰσιν ὥστε εἰς τὰς πόλεις ἰόντες πείθουσι τῶν νέων τοὺς γενναιοτάτους τε καὶ πλουσιωτάτους - οἷς ἔξεστιν τῶν πολιτῶν ἂν βούλωνται προῖκα συνεῖναι - τούτους πείθουσιν ἀπολείποντας τὰς ἐκείνων συνουσίας αὐτοῖς συνεῖναι, προσκατατιθέντας ἀργύριον πάνυ πολὺ μισθόν, καὶ χάριν πρὸς τούτοις εἰδέναι. Τούτων τινὰς εἰκὸς ἦν προαιρεῖσθαι καὶ τὸν ὑόν σου καὶ αὐτὸν σέ, ἐμὲ δ' οὐκ (128b) εἰκός· οὐδὲν γὰρ τούτων ἐπίσταμαι τῶν μακαρίων τε καὶ καλῶν μαθημάτων - ἐπεὶ ἐβουλόμην ἄν - ἀλλὰ καὶ λέγω δήπου ἀεὶ ὅτι ἐγὼ τυγχάνω ὡς ἔπος εἰπεῖν οὐδὲν ἐπιστάμενος πλήν γε σμικροῦ τινος μαθήματος, τῶν ἐρωτικῶν. Τοῦτο μέντοι τὸ μάθημα παρ' ὁντινοῦν ποιοῦμαι δεινὸς εἶναι καὶ τῶν προγεγονότων ἀνθρώπων καὶ τῶν νῦν. ΘΕΑΓΗΣ Ὁρᾷς, πάτερ; Σωκράτης οὐ πάνυ μοι δοκεῖ (τι) ἔτι ἐθέλειν ἐμοὶ συνδιατρίβειν - ἐπεὶ τό γ' ἐμὸν ἕτοιμον, (128c) ἐὰν οὗτος ἐθέλῃ - ἀλλὰ ταῦτα παίζων πρὸς ἡμᾶς λέγει. Ἐπεὶ ἐγὼ οἶδα τῶν ἐμῶν ἡλικιωτῶν καὶ ὀλίγῳ πρεσβυτέρων οἳ πρὶν μὲν τούτῳ συνεῖναι οὐδενὸς ἄξιοι ἦσαν, ἐπειδὴ δὲ συνεγένοντο τούτῳ, ἐν πάνυ ὀλίγῳ χρόνῳ πάντων βελτίους φαίνονται ὧν πρότερον χείρους. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οἶσθα οὖν οἷον τοῦτό ἐστιν, παῖ Δημοδόκου; ΘΕΑΓΗΣ Ναὶ μὰ Δία ἔγωγε, ὅτι, ἐὰν σὺ βούλῃ, καὶ ἐγὼ οἷός τ' ἔσομαι τοιοῦτος γενέσθαι οἷοίπερ καὶ ἐκεῖνοι. (128d) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Οὔκ, ὠγαθέ, ἀλλά σε λέληθεν οἷον τοῦτ' ἔστιν, ἐγὼ δέ σοι φράσω. Ἔστι γάρ τι θείᾳ μοίρᾳ παρεπόμενον ἐμοὶ ἐκ παιδὸς ἀρξάμενον δαιμόνιον. Ἔστι δὲ τοῦτο φωνή, ὅταν γένηται ἀεί μοι σημαίνει, ἂν μέλλω πράττειν, τούτου ἀποτροπήν, προτρέπει δὲ οὐδέποτε· καὶ ἐάν τίς μοι τῶν φίλων ἀνακοινῶται καὶ γένηται φωνή, ταὐτὸν τοῦτο, ἀποτρέπει καὶ οὐκ ἐᾷ πράττειν. Καὶ τούτων ὑμῖν μάρτυρας παρέξομαι. Χαρμίδην γὰρ τουτονὶ γιγνώσκετε τὸν καλὸν (128e) γενόμενον, τὸν Γλαύκωνος· οὗτός ποτε ἐτύγχανε ἐμοὶ ἀνακοινούμενος μέλλων ἀσκήσειν στάδιον εἰς Νεμέαν, καὶ εὐθὺς αὐτοῦ ἀρχομένου λέγειν ὅτι μέλλοι ἀσκεῖν ἐγένετο φωνή, καὶ ἐγὼ διεκώλυόν τε αὐτὸν καὶ εἶπον ὅτι « Λέγοντός σου μεταξὺ γέγονέ μοι φωνὴ τοῦ δαιμονίου· ἀλλὰ μὴ ἄσκει. » « Ἵσως, » ἔφη, « σημαίνει σοι ὅτι οὐ νικήσω· ἐγὼ δὲ κἂν μὴ μέλλω νικᾶν, γυμνασάμενός γε τοῦτον τὸν χρόνον ὠφεληθήσομαι. » [128] il y a ici Prodicus de Céos, Gorgias (128a) de Léontium, Polus d'Agrigente, et plusieurs autres de la plus haute capacité. Ils parcourent la Grèce de ville en ville, attirent les jeunes gens des maisons les plus nobles et les plus riches, qui pourraient s'instruire pour rien auprès de tel de leur concitoyen qu'il leur plairait de choisir ; et ils leur persuadent de renoncer au commerce de leurs concitoyens et de s'attacher à eux, bien qu'il faille leur payer de grosses sommes et leur avoir encore beaucoup d'obligation. Voilà les gens que vous devriez choisir, toi et ton fils, au lieu de penser à moi ; (128b) car je ne sais aucune de ces belles et bienheureuses sciences, fort à regret assurément, mais j'ai toujours avoué que je ne sais, à vrai dire, rien , qu'une petite science, l'amour. Mais dans cette science, j'ose me vanter d'être plus profond que tous ceux qui m'ont précédé et que ceux de notre siècle. THÉAGÈS. Tu vois, mon père, que Socrate ne paraît guère vouloir de moi ; pour mon compte, je suis tout prêt, (128c) s'il le veut; mais il se moque en parlant comme il fait, car je connais des jeunes gens de mon âge et d'autres plus âgés que moi, qui, avant de le fréquenter, n'avaient aucun mérite ; et qui, depuis leur liaison avec lui, ont en très peu de temps surpassé tous ceux auxquels ils étaient inférieurs auparavant. SOCRATE. Sais-tu donc ce qu'il en est, fils de Démodocus? THÉAGÈS. Par Jupiter ! je sais que, si tu voulais, je serais bientôt comme tous ces jeunes gens. (128d) SOCRATE. Point du tout, mon cher; tu ne sais ce qu'il en est; mais je vais te le dire. La faveur céleste m'a accordé un don merveilleux qui ne m'a pas quitté depuis mon enfance ; c'est une voix qui, lorsqu'elle se fait entendre, me détourne de ce que je vais faire, et ne m'y pousse jamais. Si un de mes amis me communique quelque dessein, et que la voix se fasse entendre, c'est une marque sûre qu'elle n'approuve pas ce dessein et qu'elle l'en détourne. Et je puis vous en citer des témoins. Vous connaissez le beau Charmide, fils de Glaucon : (128e) un jour il vint me faire part d'un dessein qu'il avait d'aller disputer le prix de la course aux jeux Néméens. Il n'eut pas plus tôt commencé à me faire cette confidence, que j'entendis la voix. Je l'en détournai donc, en lui disant : Tandis que tu parlais, j'ai entendu la voix divine ; ainsi, ne va point à Némée. Il me répondit : Elle te dit peut-être que je ne serai pas vainqueur ; mais, quand même je ne remporterais pas la victoire, j'aurai toujours gagné à m'être exercé pendant ce temps.


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Dernière mise à jour : 17/02/2010