HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Théagès (dialogue complet)

Page 127

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[127] (127a) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Νῦν οὖν ταὐτὰ ταῦτα αὐτὸς πρὸς τὸν πατέρα ποιῶν θαυμάζεις, καὶ μέμφῃ εἰ ἀπορεῖ ὅτι σοι χρήσηται καὶ ὅποι πέμποι; Ἐπεὶ Ἀθηναίων γε τῶν καλῶν κἀγαθῶν τὰ πολιτικὰ ὅτῳ ἂν βούλῃ συστήσομέν σε, ὅς σοι προῖκα συνέσται· καὶ ἅμα μὲν ἀργύριον οὐκ ἀναλώσεις, ἅμα δὲ πολὺ μᾶλλον εὐδοκιμήσεις παρὰ τοῖς πολλοῖς ἀνθρώποις ἄλλῳ τῳ συνών. ΘΕΑΓΗΣ Τί οὖν, Σώκρατες; Οὐ καὶ σὺ τῶν καλῶν κἀγαθῶν εἰ ἀνδρῶν; Εἰ γὰρ σύ μοι ἐθέλοις συνεῖναι, ἐξαρκεῖ καὶ οὐδένα ἄλλον ζητῶ. (127b) ΣΩΚΡΑΤΗΣ Τί τοῦτο λέγεις, Θέαγες; ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ Σώκρατες, οὐ μέντοι κακῶς λέγει, καὶ ἅμα μὲν ἐμοὶ χαριῇ· ὡς ἐγὼ οὐκ ἔσθ' ὅτι τούτου μεῖζον ἂν ἕρμαιον ἡγησαίμην, εἰ οὗτός τε ἀρέσκοιτο τῇ σῇ συνουσίᾳ καὶ σὺ ἐθέλοις τούτῳ συνεῖναι. Καὶ μέντοι καὶ αἰσχύνομαι λέγειν ὡς σφόδρα βούλομαι. Ἀλλ' ἐγὼ ἀμφοτέρων ὑμῶν δέομαι, σέ τ' ἐθέλειν τούτῳ συνεῖναι καὶ σὲ μὴ ζητεῖν ἄλλῳ μηδενὶ συγγενέσθαι Σωκράτει· καί με πολλῶν καὶ φοβερῶν ἀπαλλάξετε (127c) φροντίδων. Ὡς νῦν πάνυ φοβοῦμαι ὑπὲρ τούτου μή τινι ἄλλῳ ἐντύχῃ οἵῳ τοῦτον διαφθεῖραι. ΘΕΑΓΗΣ Μηκέτι νῦν, πάτερ, ὑπέρ γ' ἐμοῦ φοβοῦ, εἴπερ οἷός τ' εἶ πεῖσαι τοῦτον τὴν ἐμὴν συνουσίαν προσδέξασθαι. ΔΗΜΟΔΟΚΟΣ Πάνυ καλῶς λέγεις. Σώκρατες, πρὸς σὲ δ' ἂν ἤδη εἴη μετὰ τοῦτο λόγος· ἐγὼ γάρ σοι ἕτοιμός εἰμι, ὡς διὰ βραχέων εἰπεῖν, καὶ ἐμὲ καὶ τὰ ἐμὰ ὡς οἷόν τε οἰκειότατα παρέχειν, ὅτου ἂν δέῃ ἔμβραχυ, ἐὰν Θεάγη τουτονὶ (127d) ἀσπάζῃ τε καὶ εὐεργετῇς ὅτι ἂν οἷός τε ᾖς. ΣΩΚΡΑΤΗΣ Δημόδοκε, τὸ μὲν ἐσπουδακέναι σε οὐ θαυμάζω, Εἴπερ οἴει ὑπ' ἐμοῦ μάλιστ' ἄν σοι τοῦτον ὠφεληθῆναι - οὐ γὰρ οἶδα ὑπὲρ ὅτου ἄν τις νοῦν ἔχων μᾶλλον σπουδάζοι ὑπὲρ ὑέος αὑτοῦ ὅπως ὡς βέλτιστος ἔσται - ὁπόθεν δὲ ἔδοξέ σοι τοῦτο, ὡς ἐγὼ ἂν μᾶλλον τὸν σὸν ὑὸν οἷός τ' εἴην ὠφελῆσαι πρὸς τὸ πολίτην ἀγαθὸν γενέσθαι σὺ αὐτός, καὶ ὁπόθεν οὗτος ᾠήθη ἐμὲ μᾶλλον σὲ αὐτὸν ὠφελήσειν, τοῦτο (127e) πάνυ θαυμάζω. Σὺ γὰρ πρῶτον μὲν πρεσβύτερος εἶ ἐμοῦ, ἔπειτα πολλὰς ἤδη ἀρχὰς καὶ τὰς μεγίστας Ἀθηναίοις ἦρξας, καὶ τιμᾷ ὑπὸ Ἀναγυρασίων τε τῶν δημοτῶν πολὺ μάλιστα καὶ ὑπὸ τῆς ἄλλης πόλεως οὐδενὸς ἧττον· ἐμοὶ δὲ τούτων οὐδὲν ἐνορᾷ οὐδέτερος ὑμῶν. Ἔπειτα εἰ ἄρα τῆς μὲν τῶν πολιτικῶν ἀνδρῶν συνουσίας Θεάγης ὅδε καταφρονεῖ, ἄλλους δέ τινας ζητεῖ οἳ παιδεύειν ἐπαγγέλλονται οἷοί τε εἶναι νέους ἀνθρώπους, [127] (127a) SOCRATE. Et maintenant toi, qui fais précisément la même chose à l'égard de ton père, tu t'étonnes et te plains de ce qu'il ne sait que faire de toi, ni à quel maître t'envoyer! Car, si tu veux, nous allons te mettre tout à l'heure entre les mains du meilleur maître qu'il y ait à Athènes dans la politique : tu n'as qu'à choisir, il ne te demandera rien; tu épargneras ton argent, et en même temps tu acquerras plus de réputation auprès du peuple, qu'en fréquentant qui que ce soit. THÉAGÈS. Eh quoi ! Socrate, n'es-tu pas aussi du nombre de ces hommes habiles? si tu veux que je m'attache à toi, c'est assez, je ne cherche plus d'autre maître. (127b) SOCRATE. Que dis-tu là, Théàgès? DÉMODOCUS. Ah! Socrate, il ne dit pas mal, et tu me rendrais là un grand service ! Il n'y aurait pas pour moi de plus grand bonheur que de voir mon fils se plaire dans ta compagnie, et que tu voulusses le souffrir. J'ai peine à dire combien je le désire ; mais je vous prie l'un et l'autre, toi, Socrate, de recevoir mon fils, et toi, mon fils, de ne jamais chercher d'autre maître que Socrate ; par-là vous me délivrerez tous deux de beaucoup (127c) d'inquiétudes graves; car je meurs toujours de peur qu'il ne tombe entre les mains d'un autre qui me le corrompe. THÉAGÈS. Eh! mon père, cesse de craindre pour moi, si tu peux engager Socrate à me recevoir auprès de lui. DÉMODOCUS. Tu parles bien, mon fils : il ne reste plus qu'à m'adresser à loi, Socrate; je ne te dirai qu'un mot : je suis prêt à te donner et moi et tout ce que j'ai de plus précieux, pour peu que tu en aies besoin, si tu veux aimer mon Théagès (127d) et lui faire le bien qui dépend de toi. SOCRATE. Je ne m'étonne pas, Démodocus, de ce grand empressement, si tu es persuadé que je sois l'homme qui peut faire le plus de bien à ton fils ; car je ne sache rien dont un homme raisonnable doive être plus occupé que de son fils, et de tout ce qui peut le rendre le meilleur possible. Mais ce qui m'étonne tout-à-fait, c'est comment tu as pu penser que je fusse plus capable que toi de lui être utile et de former en lui un bon citoyen? et lui-même, comment a-t-il pu s'imaginer que je suis plus en état de l'aider (127e) que son père? Car premièrement tu es plus âgé que moi ; ensuite tu as rempli beaucoup de charges et les plus importantes d'Athènes, tu es le plus considérable dans ton dème d'Anagyre, et personne n'est plus honoré que toi dans toute la république : et ni toi ni ton fils, vous ne voyez en moi aucun de ces avantages. Que si Théagès méprise nos politiques, et en cherche d'autres qui se donnent pour capables d'élever la jeunesse,


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Dernière mise à jour : 17/02/2010