HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

δ



Texte grec :

[223] ὡς (223a) ἐγᾦμαι, πάντες φαῖμεν ἂν <ἢ> ἡδυντικήν τινα τέχνην εἶναι. (Θεαίτητος) Πῶς γὰρ οὔ; (Ξένος) Τὸ δὲ ἐπαγγελλόμενον μὲν ὡς ἀρετῆς ἕνεκα τὰς ὁμιλίας ποιούμενον, μισθὸν δὲ νόμισμα πραττόμενον, ἆρα οὐ τοῦτο τὸ γένος ἑτέρῳ προσειπεῖν ἄξιον ὀνόματι; (Θεαίτητος) Πῶς γὰρ οὔ; (Ξένος) Τίνι δὴ τούτῳ; πειρῶ λέγειν. (Θεαίτητος) Δῆλον δή· τὸν γὰρ σοφιστήν μοι δοκοῦμεν ἀνηυρηκέναι. τοῦτ' οὖν ἔγωγε εἰπὼν τὸ προσῆκον ὄνομ' ἂν ἡγοῦμαι καλεῖν αὐτόν. (223b) (Ξένος) Κατὰ δὴ τὸν νῦν, ὦ Θεαίτητε, λόγον, ὡς ἔοικεν, ἡ τέχνης οἰκειωτικῆς, <χειρωτικῆς>, (κτητικῆς,) θηρευτικῆς, ζῳοθηρίας, (πεζοθηρίας,) χερσαίας, (ἡμεροθηρικῆς,) ἀνθρωποθηρίας, <πιθανοθηρίας>, ἰδιοθηρίας, (μισθαρνικῆς,) νομισματοπωλικῆς, δοξοπαιδευτικῆς, νέων πλουσίων καὶ ἐνδόξων γιγνομένη θήρα προσρητέον, ὡς ὁ νῦν λόγος ἡμῖν συμβαίνει, σοφιστική. (Θεαίτητος) Παντάπασι μὲν οὖν. (223c) (Ξένος) Ἔτι δὲ καὶ τῇδε ἴδωμεν· οὐ γάρ τι φαύλης μέτοχόν ἐστι τέχνης τὸ νῦν ζητούμενον, ἀλλ' εὖ μάλα ποικίλης. Καὶ γὰρ οὖν ἐν τοῖς πρόσθεν εἰρημένοις φάντασμα παρέχεται μὴ τοῦτο ὃ νῦν αὐτὸ ἡμεῖς φαμεν ἀλλ' ἕτερον εἶναί τι γένος. (Θεαίτητος) Πῇ δή; (Ξένος) Τὸ τῆς κτητικῆς τέχνης διπλοῦν ἦν εἶδός που, τὸ μὲν θηρευτικὸν μέρος ἔχον, τὸ δὲ ἀλλακτικόν. (Θεαίτητος) Ἦν γὰρ οὖν. (Ξένος) Τῆς τοίνυν ἀλλακτικῆς δύο εἴδη λέγωμεν, τὸ μὲν δωρητικόν, τὸ δὲ ἕτερον ἀγοραστικόν; (Θεαίτητος) Εἰρήσθω. (Ξένος) Καὶ μὴν αὖ φήσομεν ἀγοραστικὴν διχῇ τέμνεσθαι. (223d) (Θεαίτητος) Πῇ; (Ξένος) Τὴν μὲν τῶν αὐτουργῶν αὐτοπωλικὴν διαιρουμένην, τὴν δὲ τὰ ἀλλότρια ἔργα μεταβαλλομένην μεταβλητικήν. (Θεαίτητος) Πάνυ γε. (Ξένος) Τί δέ; Τῆς μεταβλητικῆς οὐχ ἡ μὲν κατὰ πόλιν ἀλλαγή, σχεδὸν αὐτῆς ἥμισυ μέρος ὄν, καπηλικὴ προσαγορεύεται; (Θεαίτητος) Ναί. (Ξένος) Τὸ δέ γε ἐξ ἄλλης εἰς ἄλλην πόλιν διαλλάττον ὠνῇ καὶ πράσει ἐμπορική; (Θεαίτητος) Τί δ' οὔ; (223e) (Ξένος) Τῆς δ' ἐμπορικῆς ἆρ' οὐκ ᾐσθήμεθα ὅτι τὸ μὲν ὅσοις τὸ σῶμα τρέφεται καὶ χρῆται, τὸ δὲ ὅσοις ἡ ψυχή, πωλοῦν διὰ νομίσματος ἀλλάττεται; (Θεαίτητος) Πῶς τοῦτο λέγεις; (Ξένος) Τὸ περὶ τὴν ψυχὴν ἴσως ἀγνοοῦμεν, ἐπεὶ τό γε ἕτερόν που συνίεμεν. (Θεαίτητος) Ναί.

Traduction française :

[223] que nous (223a) nous accorderons tous, je crois, à appeler un art de procurer du plaisir. THÉÉTÈTE. À la bonne heure. L'ÉTRANGER. Mais cette autre espèce de chasse, qui prétend ne chercher la conversation des gens que pour leur enseigner la vertu, et qui veut son salaire en argent comptant, n'est-ce pas bien la peine de la distinguer par un autre nom? THÉÉTÈTE. Oui, certes. L'ÉTRANGER. Et lequel? Tâche de me le dire. THÉÉTÈTE. C'est clair. Voilà le sophiste trouvé, à ce qu'il paraît. Quant à moi du moins, en le nommant ici, je crois rencontrer le mot propre. (223b) L'ÉTRANGER. Ainsi, Théétète, il résulte de tout ce que nous venons de dire, que par la sophistique il faut entendre l'art de s'approprier, d'acquérir avec violence, à la chasse aux animaux marcheurs, terrestres et apprivoisés, à la chasse de l'espèce humaine, chasse privée, qui poursuit un salaire, un salaire payable en argent comptant, et qui prend, par l'appât trompeur de la science, des jeunes gens riches et de distinction. THÉÉTÈTE. C'est tout-à-fait cela. (223c) L'ÉTRANGER. Considérons encore la chose d'un autre coté; car l'art qu'exerce le personnage dont nous nous occupons n'est pas un art de peu de conséquence, mais divers et compliqué. En effet, après toutes les formes que nous venons de voir paraître, le voilà qui en prend une toute différente et relative à un tout autre genre que celui où nous venons de le ranger. THÉÉTÈTE. Comment cela? L'ÉTRANGER. Nous avons dit que l'art d'acquérir comprend deux espèces : l'acquisition par la chasse et l'acquisition par consentement mutuel. THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. Distinguons maintenant deux espèces d'acquisitions par consentement; l'acquisition par donation, et l'acquisition par achat et commerce. THÉÉTÈTE. D'accord. L'ÉTRANGER. Nous partagerons de même en deux cette dernière espèce d'acquisition. (223d) THÉÉTÈTE. Comment ? L'ÉTRANGER. Le commerce de première main, où l'on vend ce qu'on a fabriqué soi-même; le commerce de seconde main, où l'on vend les produits des autres. THÉÉTÈTE. Fort bien. L'ÉTRANGER. Maintenant, une moitié, ou peu s'en faut, du commerce de seconde main n'est-elle pas le débit qui se fait dans chaque ville, et qu'on appelle le commerce de détail ? THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. Et le commerce qui va faire ses ventes et ses achats d'une ville à l'autre, ne s'appelle-t-il pas le négoce? THÉÉTÈTE. Eh bien ? (223e) L'ÉTRANGER. Or, ne voyons-nous pas qu'une partie des négociants vend ou achète pour de l'argent ce qui sert à la nourriture et à l'usage du corps, et une autre partie ce qui sert à l'âme? THÉÉTÈTE. Que veux-tu dire ? L'ÉTRANGER. C'est sans doute la partie qui concerne l'âme que nous ne voyons pas bien; car pour l'autre, rien de plus clair. THÉÉTÈTE. Oui, sans doute.





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Dernière mise à jour : 27/11/2008