HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

αὐτῶν



Texte grec :

[247] (247a) (Θεαίτητος) Ναί. (Ξένος) Τί δέ; Ψυχὴν οὐ τὴν μὲν δικαίαν, τὴν δὲ ἄδικόν φασιν εἶναι, καὶ τὴν μὲν φρόνιμον, τὴν δὲ ἄφρονα; (Θεαίτητος) Τί μήν; (Ξένος) Ἀλλ' οὐ δικαιοσύνης ἕξει καὶ παρουσίᾳ τοιαύτην αὐτῶν ἑκάστην γίγνεσθαι, καὶ τῶν ἐναντίων τὴν ἐναντίαν; (Θεαίτητος) Ναί, καὶ ταῦτα σύμφασιν. (Ξένος) Ἀλλὰ μὴν τό γε δυνατόν τῳ παραγίγνεσθαι καὶ ἀπογίγνεσθαι πάντως εἶναί τι φήσουσιν. (Θεαίτητος) Φασὶ μὲν οὖν. (247b) (Ξένος) Οὔσης οὖν δικαιοσύνης καὶ φρονήσεως καὶ τῆς ἄλλης ἀρετῆς καὶ τῶν ἐναντίων, καὶ δὴ καὶ ψυχῆς ἐν ᾗ ταῦτα ἐγγίγνεται, πότερον ὁρατὸν καὶ ἁπτὸν εἶναί φασί τι αὐτῶν ἢ πάντα ἀόρατα; (Θεαίτητος) Σχεδὸν οὐδὲν τούτων γε ὁρατόν. (Ξένος) Τί δὲ τῶν τοιούτων; μῶν σῶμά τι λέγουσιν ἴσχειν; (Θεαίτητος) Τοῦτο οὐκέτι κατὰ ταὐτὰ ἀποκρίνονται πᾶν, ἀλλὰ τὴν μὲν ψυχὴν αὐτὴν δοκεῖν σφίσι σῶμά τι κεκτῆσθαι, φρόνησιν δὲ καὶ τῶν ἄλλων ἕκαστον ὧν ἠρώτηκας, αἰσχύνονται (247c) τὸ τολμᾶν ἢ μηδὲν τῶν ὄντων αὐτὰ ὁμολογεῖν ἢ πάντ' εἶναι σώματα διισχυρίζεσθαι. (Ξένος) Σαφῶς γὰρ ἡμῖν, ὦ Θεαίτητε, βελτίους γεγόνασιν ἇνδρες· ἐπεὶ τούτων οὐδ' ἂν ἓν ἐπαισχυνθεῖεν οἵ γε αὐτῶν σπαρτοί τε καὶ αὐτόχθονες, ἀλλὰ διατείνοιντ' ἂν πᾶν ὃ μὴ δυνατοὶ ταῖς χερσὶ συμπιέζειν εἰσίν, ὡς ἄρα τοῦτο οὐδὲν τὸ παράπαν ἐστίν. (Θεαίτητος) Σχεδὸν οἷα διανοοῦνται λέγεις. (Ξένος) Πάλιν τοίνυν ἀνερωτῶμεν αὐτούς· εἰ γάρ τι καὶ (247d) σμικρὸν ἐθέλουσι τῶν ὄντων συγχωρεῖν ἀσώματον, ἐξαρκεῖ. Τὸ γὰρ ἐπί τε τούτοις ἅμα καὶ ἐπ' ἐκείνοις ὅσα ἔχει σῶμα συμφυὲς γεγονός, εἰς ὃ βλέποντες ἀμφότερα εἶναι λέγουσι, τοῦτο αὐτοῖς ῥητέον. Τάχ' οὖν ἴσως ἂν ἀποροῖεν· εἰ δή τι τοιοῦτον πεπόνθασι, σκόπει, προτεινομένων ἡμῶν, ἆρ' ἐθέλοιεν ἂν δέχεσθαι καὶ ὁμολογεῖν τοιόνδ' εἶναι τὸ ὄν. (Θεαίτητος) Τὸ ποῖον δή; λέγε, καὶ τάχα εἰσόμεθα. (Ξένος) Λέγω δὴ τὸ καὶ ὁποιανοῦν (τινα) κεκτημένον δύναμιν (247e) εἴτ' εἰς τὸ ποιεῖν ἕτερον ὁτιοῦν πεφυκὸς εἴτ' εἰς τὸ παθεῖν καὶ σμικρότατον ὑπὸ τοῦ φαυλοτάτου, κἂν εἰ μόνον εἰς ἅπαξ, πᾶν τοῦτο ὄντως εἶναι· τίθεμαι γὰρ ὅρον (ὁρίζειν) τὰ ὄντα ὡς ἔστιν οὐκ ἄλλο τι πλὴν δύναμις. (Θεαίτητος) Ἀλλ' ἐπείπερ αὐτοί γε οὐκ ἔχουσιν ἐν τῷ παρόντι τούτου βέλτιον λέγειν, δέχονται τοῦτο.

Traduction française :

[247] (247a) THÉÉTÈTE. Oui. L'ÉTRANGER. Bien; et ne trouvent-ils pas telle âme juste, telle autre injuste, celle-ci sage, celle-là dépourvue de sagesse? THÉÉTÈTE. Sans contredit. L'ÉTRANGER. Mais n'avouent-ils pas que c'est par la possession et la présence de la justice, que l'âme devient juste, et par la présence du contraire de la justice qu elle devient injuste? THÉÉTÈTE. Oui, ils l'avouent encore. L'ÉTRANGER. Or, ce qui peut être présent à une chose ou en être absent, il faut bien qu'ils conviennent que c'est quelque chose. THÉÉTÈTE. En effet, ils en conviennent. (247b) L'ÉTRANGER. Si donc la justice, la sagesse et les autres vertus, avec leurs contraires, ainsi que l'âme, où elles se manifestent, ont une existence, nos philosophes disent-ils que quelqu'une de ces choses est visible et tangible, ou bien qu'elles sont toutes invisibles? THÉÉTÈTE. Tout cela sûrement est invisible. L'ÉTRANGER. Et prétendent-ils que quelqu'une de ces choses ait un corps? THÉÉTÈTE. Ici ils ne répondent plus de la même manière sur toutes les parties de ta question. Pour l'âme, il leur semble qu'elle possède un corps. Quant à la sagesse et à tout le reste, ils ont également honte (247c) et de leur refuser une place parmi les êtres, et de soutenir que ce sont des corps. L'ÉTRANGER. Décidément, Théétète, voilà nos gens qui s'humanisent; car parmi eux, les hommes semés par Cadmus, les vrais fils de la terre, n'auraient honte ni de l'un ni de l'autre de ces deux partis ; ils soutiendraient hardiment que tout ce qu'ils ne peuvent palper de leurs mains n'existe en aucune manière. THÉÉTÈTE. Telle est aussi à peu près leur pensée. L'ÉTRANGER. Continuons donc nos questions. Du moment qu'ils consentiront à reconnaître (247d) quelque chose d'incorporel, si peu que ce soit, cela suffit. En effet, ce qui est incorporel et ce qui est corporel ont en commun quelque chose qui fait dire à nos gens que l'un et l'autre existe. C'est là ce qu'il leur faudra déterminer. Peut-être seront-ils un peu embarrassés, et qui sait si, dans cet embarras, ils n'en viendront pas à admettre cette définition de l'être ? THÉÉTÈTE. Laquelle? Parle, et nous verrons aussitôt. L'ÉTRANGER. C'est que tout ce qui possède une puissance (247e) quelconque, pour exercer une action quelconque, ou pour en souffrir une : la plus petite et de la chose la plus petite que ce soit, ne fût-ce même que pour une seule fois, tout ce qui possède une semblable puissance est réellement. En un mot, je donne pour définition de l'être que ce n'est autre chose qu'une puissance THÉÉTÈTE. Puisque nos gens n'ont pour le présent, rien de mieux à proposer, ils acceptent ta définition.





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Dernière mise à jour : 27/11/2008