Texte grec :
[217] τί ταῦθ' (217a) οἱ περὶ τὸν ἐκεῖ τόπον ἡγοῦντο καὶ ὠνόμαζον.
(Θεόδωρος)
Τὰ ποῖα δή;
(Σωκράτης)
Σοφιστήν, πολιτικόν, φιλόσοφον.
(Θεόδωρος)
Τί δὲ μάλιστα καὶ τὸ ποῖόν τι περὶ αὐτῶν διαπορηθεὶς ἐρέσθαι
διενοήθης;
(Σωκράτης)
Τόδε· πότερον ἓν πάντα ταῦτα ἐνόμιζον ἢ δύο, ἢ καθάπερ τὰ ὀνόματα
τρία, τρία καὶ τὰ γένη διαιρούμενοι καθ' ἓν ὄνομα (γένος) ἑκάστῳ
προσῆπτον;
(Θεόδωρος)
Ἀλλ' οὐδείς, ὡς ἐγᾦμαι, φθόνος αὐτῷ διελθεῖν αὐτά· ἢ πῶς, ὦ ξένε,
λέγωμεν;
(217b) (Ξένος)
Οὕτως, ὦ Θεόδωρε. Φθόνος μὲν γὰρ οὐδεὶς οὐδὲ χαλεπὸν εἰπεῖν ὅτι
γε τρί' ἡγοῦντο· καθ' ἕκαστον μὴν διορίσασθαι σαφῶς τί ποτ' ἔστιν, οὐ
σμικρὸν οὐδὲ ῥᾴδιον ἔργον.
(Θεόδωρος)
Καὶ μὲν δὴ κατὰ τύχην γε, ὦ Σώκρατες, λόγων ἐπελάβου
παραπλησίων ὧν καὶ πρὶν ἡμᾶς δεῦρ' ἐλθεῖν διερωτῶντες αὐτὸν
ἐτυγχάνομεν, ὁ δὲ ταὐτὰ ἅπερ πρὸς σὲ νῦν καὶ τότε ἐσκήπτετο πρὸς ἡμᾶς·
ἐπεὶ διακηκοέναι γέ φησιν ἱκανῶς καὶ οὐκ ἀμνημονεῖν.
(217c) (Σωκράτης)
Μὴ τοίνυν, ὦ ξένε, ἡμῶν τήν γε πρώτην αἰτησάντων χάριν
ἀπαρνηθεὶς γένῃ, τοσόνδε δ' ἡμῖν φράζε. Πότερον εἴωθας ἥδιον αὐτὸς ἐπὶ
σαυτοῦ μακρῷ λόγῳ διεξιέναι λέγων τοῦτο ὃ ἂν ἐνδείξασθαί τῳ βουληθῇς,
ἢ δι' ἐρωτήσεων, οἷόν ποτε καὶ Παρμενίδῃ χρωμένῳ καὶ διεξιόντι λόγους
παγκάλους παρεγενόμην ἐγὼ νέος ὤν, ἐκείνου μάλα δὴ τότε ὄντος
πρεσβύτου;
(217d) (Ξένος)
Τῷ μέν, ὦ Σώκρατες, ἀλύπως τε καὶ εὐηνίως προσδιαλεγομένῳ ῥᾷον
οὕτω, τὸ πρὸς ἄλλον· εἰ δὲ μή, τὸ καθ' αὑτόν.
(Σωκράτης)
Ἔξεστι τοίνυν τῶν παρόντων ὃν ἂν βουληθῇς ἐκλέξασθαι, πάντες γὰρ
ὑπακούσονταί σοι πρᾴως· συμβούλῳ μὴν ἐμοὶ χρώμενος τῶν νέων τινὰ
αἱρήσῃ, Θεαίτητον τόνδε, ἢ καὶ τῶν ἄλλων εἴ τίς σοι κατὰ νοῦν.
(Ξένος)
Ὦ Σώκρατες, αἰδώς τίς μ' ἔχει τὸ νῦν πρῶτον συγγενόμενον ὑμῖν μὴ
κατὰ σμικρὸν ἔπος πρὸς ἔπος ποιεῖσθαι (217e) τὴν συνουσίαν, ἀλλ'
ἐκτείναντα ἀπομηκύνειν λόγον συχνὸν κατ' ἐμαυτόν, εἴτε καὶ πρὸς ἕτερον,
οἷον ἐπίδειξιν ποιούμενον· τῷ γὰρ ὄντι τὸ νῦν ῥηθὲν οὐχ ὅσον ὧδε
ἐρωτηθὲν ἐλπίσειεν ἂν αὐτὸ εἶναί τις, ἀλλὰ τυγχάνει λόγου παμμήκους ὄν.
Τὸ δὲ αὖ σοὶ μὴ χαρίζεσθαι καὶ τοῖσδε, ἄλλως τε καὶ σοῦ λέξαντος ὡς εἶπες,
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Traduction française :
[217] comment on considère (217a) et comment on nomme tout cela
dans son pays.
THÉODORE.
De quoi veux-tu parler?
SOCRATE.
Du sophiste, du politique et du philosophe.
THÉODORE.
Mais qu'y a-t-il là qui t'embarrasse et qui te suggère cette question?
SOCRATE.
Le voici : je voudrais savoir si, chez notre hôte, tous ces noms
représentent un seul objet ou deux, ou bien encore, puisqu'il y a trois
noms, si, distinguant de même trois classes d'individus, on attache à
chaque nom séparément une idée particulière.
THÉODORE.
Il ne peut avoir aucune raison, ce me semble, de nous refuser cet
éclaircissement. N'est-il pas vrai, étranger?
(217b) L'ÉTRANGER.
Non, Théodore, je n'en ai aucune, et il n'est pas difficile de répondre
que ce sont chez nous trois classes distinctes; mais de déterminer
nettement ce qu'est chacune de ces classes, c'est une besogne qui n'est
pas si petite ni si aisée.
THÉODORE.
C'est un heureux hasard, Socrate, qui t'a fait tomber à peu près sur
les mêmes questions que nous lui avions adressées avant de nous rendre
ici; et il nous avait déjà fait la même réponse. Il avoue qu'il a souvent
entendu établir cette distinction, et qu'il ne l'a pas oubliée.
(217c) SOCRATE.
En ce cas, étranger, pour le premier service que nous te demandons,
nous ne saurions éprouver de ta part un refus. Seulement, dis-nous
d'abord si tu as coutume de présenter et de développer toi-même tes
arguments, ou bien si tu préfères la méthode des interrogations, méthode
dont j'ai vu Parménide tirer les plus beaux discours du monde, à une
époque où j'étais bien jeune encore, et lui très avancé en âge.
(217c) L'ÉTRANGER.
Celle-ci est plus commode, Socrate, avec un interlocuteur facile
et de bonne composition; autrement il vaut mieux parler seul.
SOCRATE.
Eh bien ! tu n'as qu'a choisir celui de nous qu'il te plaira; tu peux
compter sur notre docilité à tous; mais, si tu veux t'en rapporter à moi, tu
choisiras quelqu'un des moins âgés, ce jeune Théétète, par exemple, ou
tout autre à ton gré.
L'ÉTRANGER.
Je t'avoue, Socrate, que j'ai quelque honte, pour la première fois que
je me trouve en cette compagnie, de voir qu'au lieu (217e) d'un entretien,
où un mot amène l'autre, il faut que j'entre dans une discussion longue et
serrée, et que je la soutienne, soit seul, soit avec un autre, comme si je
faisais une démonstration publique; car, dans le fait, la question n'est pas
si facile qu'on pourrait le croire au premier abord; elle exige, au contraire,
un long développement. D'un autre coté, refuser de te complaire, ainsi
qu'à tes, amis, surtout après ce que tu mas dit,
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