HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Les Rivaux (dialogue complet)

Page 133

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[133] (133a) Σχεδὸν οὖν ταῦτα λεγόντων ἡμῶν ἐπακούσαντε τὼ μειρακίω ἐσιγησάτην, καὶ αὐτὼ παυσαμένω τῆς ἔριδος ἡμῶν ἀκροαταὶ ἐγενέσθην. Καὶ ὅτι μὲν οἱ ἐρασταὶ ἔπαθον οὐκ οἶδα, αὐτὸς δ' οὖν ἐξεπλάγην· ἀεὶ γάρ ποτε ὑπὸ τῶν νέων τε καὶ καλῶν ἐκπλήττομαι. Ἐδόκει μέντοι μοι καὶ ἕτερος οὐχ ἧττον ἐμοῦ ἀγωνιᾶν· οὐ μὴν ἀλλ' ἀπεκρίνατό γέ μοι καὶ μάλα φιλοτίμως. Ὁπότε γάρ τοι, ἔφη, Σώκρατες, (133b) τὸ φιλοσοφεῖν αἰσχρὸν ἡγησαίμην εἶναι, οὐδ' ἂν ἄνθρωπον νομίσαιμι ἐμαυτὸν εἶναι, οὐδ' ἄλλον τὸν οὕτω διακείμενον, ἐνδεικνύμενος εἰς τὸν ἀντεραστήν, καὶ λέγων μεγάλῃ τῇ φωνῇ, ἵν' αὐτοῦ κατακούοι τὰ παιδικά. Καὶ ἐγὼ εἶπον, καλὸν ἄρα δοκεῖ σοι τὸ φιλοσοφεῖν; Πάνυ μὲν οὖν, ἔφη. Τί οὖν, ἐγὼ ἔφην· δοκεῖ σοι οἷόν τ' εἶναι εἰδέναι πρᾶγμα ὁτιοῦν εἴτε καλὸν εἴτε αἰσχρόν ἐστιν, μὴ εἰδείη τις τὴν ἀρχὴν ὅτι ἔστιν; Οὐκ ἔφη. (133c) Οἶσθ' ἄρα, ἦν δ' ἐγώ, ὅτι ἔστιν τὸ φιλοσοφεῖν; Πάνυ γε, ἔφη. Τί οὖν ἔστιν; ἔφην ἐγώ. Τί δ' ἄλλο γε κατὰ τὸ Σόλωνος; Σόλων γάρ που εἶπε - Γηράσκω δ' αἰεὶ πολλὰ διδασκόμενος· Καὶ ἐμοὶ δοκεῖ οὕτως ἀεὶ χρῆναι ἕν γέ τι μανθάνειν τὸν μέλλοντα φιλοσοφήσειν, καὶ νεώτερον ὄντα καὶ πρεσβύτερον, ἵν' ὡς πλεῖστα ἐν τῷ βίῳ μάθῃ. Καί μοι τὸ μὲν πρῶτον ἔδοξε τὶ εἰπεῖν, ἔπειτά πως ἐννοήσας ἠρόμην αὐτὸν εἰ τὴν φιλοσοφίαν πολυμαθίαν ἡγοῖτο. (133d) Κἀκεῖνος, πάνυ, ἔφη. Ἠγῇ δὲ δὴ καλὸν εἶναι μόνον τὴν φιλοσοφίαν καὶ ἀγαθόν; Ἦν δ' ἐγώ. Καὶ ἀγαθόν, ἔφη, πάνυ. Πότερον οὖν ἐν φιλοσοφίᾳ τι τοῦτο ἴδιον ἐνορᾷς, καὶ ἐν τοῖς ἄλλοις οὕτω σοι δοκεῖ ἔχειν; Οἷον φιλογυμναστίαν οὐ μόνον ἡγῇ καλὸν εἶναι, ἀλλὰ καὶ ἀγαθόν; οὔ; δὲ καὶ μάλα εἰρωνικῶς εἶπε δύο· πρὸς μὲν τόνδε μοι εἰρήσθω ὅτι οὐδέτερα· πρὸς μέντοι σέ, Σώκρατες, (133e) ὁμολογῶ καὶ καλὸν εἶναι καὶ ἀγαθόν· ἡγοῦμαι γὰρ ὀρθῶς. Ἠρώτησα οὖν ἐγώ, ἆρ' οὖν καὶ ἐν τοῖς γυμνασίοις τὴν πολυπονίαν φιλογυμναστίαν ἡγῇ εἶναι; Κἀκεῖνος ἔφη, πάνυ γε, ὥσπερ γε καὶ ἐν τῷ φιλοσοφεῖν τὴν πολυμαθίαν φιλοσοφίαν ἡγοῦμαι εἶναι. Κἀγὼ εἶπον, ἡγῇ δὲ δὴ τοὺς φιλογυμναστοῦντας ἄλλου του ἐπιθυμεῖν τούτου, ὅτι ποιήσει αὐτοὺς εὖ ἔχειν τὸ σῶμα; Τούτου, ἔφη. οὖν οἱ πολλοὶ πόνοι τὸ σῶμα, ἦν δ' ἐγώ, ποιοῦσιν εὖ ἔχειν; [133] (133a) Les deux jeunes gens qui disputaient ensemble nous ayant entendus, cessèrent de disputer, et se mirent à nous écouter avec un profond silence. Je ne sais pas ce qu'à leur approche les deux rivaux éprouvèrent, mais pour moi, je tressaillis. C'est l'impression que me font toujours la jeunesse et la beauté. L'un des deux amants ne me parut pas moins ému que moi. Cependant il ne laissa pas de me répondre d'un ton avantageux : Socrate, si je pensais (133b) qu'il fût ridicule de philosopher, je ne me croirais pas un homme, et je ne regarde pas comme un homme quiconque peut avoir une telle pensée ; faisant par là allusion à son rival, et haussant la voix pour être entendu de celui qu'il aimait. C'est donc une belle chose de philosopher, lui dis-je. Oui, assurément, répondit-il. Mais, repris-je, te paraît-il possible de décider si une chose est belle ou laide, si on ne la connaît auparavant ? Non. (133c) Eh bien ! sais-tu ce que c'est que philosopher? Sans doute, me dit-il, je le sais. Qu'est-ce donc, lui demandai-je? Ce n'est autre chose, me répondit-il, que ce que Solon a dit quelque part : "Je vieillis en apprenant toujours". Et il me semble que celui qui veut être philosophe doit ainsi apprendre tous les jours quelque chose, et dans sa jeunesse et dans sa vieillesse, pour savoir en cette vie le plus qu'on peut savoir. D'abord, cette réponse me parut satisfaisante; mais, après y avoir un peu pensé, je lui demandai s'il croyait que la philosophie consistât à tout apprendre. (133d) Sans aucun doute, me répondit-il. Mais penses-tu, lui dis-je, que la philosophie soit seulement belle, ou crois-tu aussi qu'elle soit utile? Très utile aussi, me répondit-il. Cela te paraît-il particulier à la philosophie, repris-je, ou crois-tu qu'il en soit ainsi des autres arts ? Par exemple, le goût de la gymnastique te paraît-il aussi utile que beau ? C'est selon, répondit-il en plaisantant; avec celui-ci, désignant son rival, je ne crains pas de dire que ce goût n'est ni l'un ni l'autre ; mais avec toi, Socrate, (133e) je conviens qu'il est à la fois et très beau et très utile. Et crois-tu, lui dis-je, que le goût de la gymnastique consiste à vouloir s'exercer le plus possible? Sans doute, me répondit-il, comme le goût de la sagesse, la philosophie consiste à vouloir savoir le plus possible. Mais, lui demandai-je, penses-tu que ceux qui s'appliquent à la gymnastique aient d'autre but que de se bien porter? Non, me dit-il. Et par conséquent, lui dis-je, c'est le grand nombre d'exercices qui fait qu'on se porte ?


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Dernière mise à jour : 11/03/2010