HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VIII

Page 569

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[8,569] ἀλλὰ τοὐναντίον ὑπὸ ὑέος πατέρα,
οὔτε τούτου αὐτὸν ἕνεκα (569a) ἐγέννησέν τε καὶ κατέστησεν, ἵνα, ἐπειδὴ
μέγας γένοιτο, τότε αὐτὸς δουλεύων τοῖς αὑτοῦ δούλοις τρέφοι ἐκεῖνόν τε καὶ τοὺς
δούλους μετὰ συγκλύδων ἄλλων, ἀλλἵνα ἀπὸ τῶν πλουσίων τε καὶ καλῶν
κἀγαθῶν λεγομένων ἐν τῇ πόλει ἐλευθερωθείη ἐκείνου προστάντος, καὶ νῦν
κελεύει ἀπιέναι ἐκ τῆς πόλεως αὐτόν τε καὶ τοὺς ἑταίρους, ὥσπερ πατὴρ ὑὸν
ἐξ οἰκίας μετὰ ὀχληρῶν συμποτῶν ἐξελαύνων;
Γνώσεταί γε, νὴ Δία, δὅς, τότἤδη δῆμος οἷος οἷον (569b) θρέμμα
γεννῶν ἠσπάζετό τε καὶ ηὖξεν, καὶ ὅτι ἀσθενέστερος ὢν ἰσχυροτέρους ἐξελαύνει.
Πῶς, ἦν δἐγώ, λέγεις; τολμήσει τὸν πατέρα βιάζεσθαι, κἂν μὴ πείθηται,
τύπτειν τύραννος;
Ναί, ἔφη, ἀφελόμενός γε τὰ ὅπλα.
Πατραλοίαν, ἦν δἐγώ, λέγεις τύραννον καὶ χαλεπὸν γηροτρόφον, καὶ ὡς
ἔοικε τοῦτο δὴ ὁμολογουμένη ἂν ἤδη τυραννὶς εἴη, καί, τὸ λεγόμενον, δῆμος
φεύγων ἂν καπνὸν (569c) δουλείας ἐλευθέρων εἰς πῦρ δούλων δεσποτείας ἂν
ἐμπεπτωκὼς εἴη, ἀντὶ τῆς πολλῆς ἐκείνης καὶ ἀκαίρου ἐλευθερίας τὴν
χαλεπωτάτην τε καὶ πικροτάτην δούλων δουλείαν μεταμπισχόμενος.
Καὶ μάλα, ἔφη, ταῦτα οὕτω γίγνεται.
Τί οὖν; εἶπον· οὐκ ἐμμελῶς ἡμῖν εἰρήσεται, ἐὰν φῶμεν ἱκανῶς διεληλυθέναι ὡς
μεταβαίνει τυραννὶς ἐκ δημοκρατίας, γενομένη τε οἵα ἐστίν;
Πάνυ μὲν οὖν ἱκανῶς, ἔφη.
[8,569] qu'au contraire, le père doit être (569a) nourri par son fils; qu'il ne l'a
point mis au monde et établi pour devenir lui-même, quand son fils serait
grand, l'esclave de ses esclaves, et pour le nourrir avec ces esclaves-là et le
ramassis de créatures qui l'entourent, mais bien pour être délivré, sous
son gouvernement, des riches et de ceux qu'on appelle les honnêtes gens
dans la cité; que maintenant il lui ordonne de sortir de l'État avec ses amis,
comme un père chasse son fils de la maison, avec ses indésirables convives...
(569b) Alors, par Zeus! il connaîtra ce qu'il a fait quand il a engendré,
caressé, élevé un pareil nourrisson, et que ceux qu'il prétend chasser sont
plus forts que lui.
Que dis-tu? m'écriai-je, le tyran oserait violenter son père, et même, s'il
ne cédait pas, le frapper?
Oui, répondit-il, après l'avoir désarmé.
D'après ce que tu dis le tyran est un parricide et un triste soutien des
vieillards; et nous voilà arrivés, ce semble, à ce que tout le monde appelle
la tyrannie ; le peuple, selon le dicton, fuyant la fumée de la
soumission (569c) à des hommes libres, est tombé dans le feu du
despotisme des esclaves, et en échange d'une liberté excessive et inopportune,
a revêtu la livrée de la plus dure et la plus amère des servitudes,
C'est, en effet, ce qui arrive,
Eh bien ! demandai-je, aurions-nous mauvaise grâce à dire que nous
avons expliqué de façon convenable le passage de la démocratie à la
tyrannie, et ce qu'est celle-ci une fois formée?
L'explication convient parfaitement, répondit-il.


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Dernière mise à jour : 24/05/2006