HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre VI

τούτων



Texte grec :

[6,501] ἀλλὰ δὴ (501a) τίνα λέγεις τρόπον τῆς διαγραφῆς; Λαβόντες, ἦν δ’ ἐγώ, ὥσπερ πίνακα πόλιν τε καὶ ἤθη ἀνθρώπων, πρῶτον μὲν καθαρὰν ποιήσειαν ἄν, ὃ οὐ πάνυ ῥᾴδιον· ἀλλ’ οὖν οἶσθ’ ὅτι τούτῳ ἂν εὐθὺς τῶν ἄλλων διενέγκοιεν, τῷ μήτε ἰδιώτου μήτε πόλεως ἐθελῆσαι ἂν ἅψασθαι μηδὲ γράφειν νόμους, πρὶν ἢ παραλαβεῖν καθαρὰν ἢ αὐτοὶ ποιῆσαι. Καὶ ὀρθῶς γ’, ἔφη. Οὐκοῦν μετὰ ταῦτα οἴει ὑπογράψασθαι ἂν τὸ σχῆμα τῆς πολιτείας; Τί μήν; (501b) ῎Επειτα οἶμαι ἀπεργαζόμενοι πυκνὰ ἂν ἑκατέρωσ’ ἀποβλέποιεν, πρός τε τὸ φύσει δίκαιον καὶ καλὸν καὶ σῶφρον καὶ πάντα τὰ τοιαῦτα, καὶ πρὸς ἐκεῖν’ αὖ τὸ ἐν τοῖς ἀνθρώποις ἐμποιοῖεν, συμμειγνύντες τε καὶ κεραννύντες ἐκ τῶν ἐπιτηδευμάτων τὸ ἀνδρείκελον, ἀπ’ ἐκείνου τεκμαιρόμενοι, ὃ δὴ καὶ ῞Ομηρος ἐκάλεσεν ἐν τοῖς ἀνθρώποις ἐγγιγνόμενον θεοειδές τε καὶ θεοείκελον. ᾿Ορθῶς, ἔφη. Καὶ τὸ μὲν ἂν οἶμαι ἐξαλείφοιεν, τὸ δὲ πάλιν ἐγγράφοιεν, (501c) ἕως ὅτι μάλιστα ἀνθρώπεια ἤθη εἰς ὅσον ἐνδέχεται θεοφιλῆ ποιήσειαν. Καλλίστη γοῦν ἄν, ἔφη, ἡ γραφὴ γένοιτο. ῏Αρ’ οὖν, ἦν δ’ ἐγώ, πείθομέν πῃ ἐκείνους, οὓς διατεταμένους ἐφ’ ἡμᾶς ἔφησθα ἰέναι, ὡς τοιοῦτός ἐστι πολιτειῶν ζωγράφος ὃν τότ’ ἐπῃνοῦμεν πρὸς αὐτούς, δι’ ὃν ἐκεῖνοι ἐχαλέπαινον ὅτι τὰς πόλεις αὐτῷ παρεδίδομεν, καί τι μᾶλλον αὐτὸ νῦν ἀκούοντες πραΰνονται; Καὶ πολύ γε, ἦ δ’ ὅς, εἰ σωφρονοῦσιν. (501d) Πῇ γὰρ δὴ ἕξουσιν ἀμφισβητῆσαι; πότερον μὴ τοῦ ὄντος τε καὶ ἀληθείας ἐραστὰς εἶναι τοὺς φιλοσόφους; ῎Ατοπον μεντἄν, ἔφη, εἴη. ᾿Αλλὰ μὴ τὴν φύσιν αὐτῶν οἰκείαν εἶναι τοῦ ἀρίστου, ἣν ἡμεῖς διήλθομεν; Οὐδὲ τοῦτο. Τί δέ; τὴν τοιαύτην τυχοῦσαν τῶν προσηκόντων ἐπιτηδευμάτων οὐκ ἀγαθὴν τελέως ἔσεσθαι καὶ φιλόσοφον, εἴπερ τινὰ ἄλλην; ἢ ἐκείνους φήσει μᾶλλον, οὓς ἡμεῖς ἀφωρίσαμεν; (501e) Οὐ δήπου. ῎Ετι οὖν ἀγριανοῦσι λεγόντων ἡμῶν ὅτι πρὶν ἂν πόλεως τὸ φιλόσοφον γένος ἐγκρατὲς γένηται, οὔτε πόλει οὔτε πολίταις κακῶν παῦλα ἔσται, οὐδὲ ἡ πολιτεία ἣν μυθολογοῦμεν λόγῳ ἔργῳ τέλος λήψεται; ῎Ισως, ἔφη, ἧττον.

Traduction française :

[6,501] Mais de quelle manière entends-tu que les (501a) philosophes tracent ce plan? Prenant comme toile une cité et des caractères humains, ils commenceront par les rendre nets - ce qui n'est point facile du tout. Mais tu sais qu'ils diffèrent déjà en cela des autres, qu'ils ne voudront s'occuper d'un État ou d'un individu pour lui tracer des lois, que lorsqu'ils l'auront reçu net, ou eux-mêmes rendu tel. Et avec raison. Après cela, n'esquisseront-ils pas la forme du gouvernement? Sans doute. Ensuite, je pense, parachevant cette esquisse, ils porteront (501b) fréquemment leurs regards, d'un côté sur l'essence de la justice, de la beauté, de la tempérance et des vertus de ce genre, et de l'autre sur la copie humaine qu'ils en font; et par la combinaison et le mélange d'institutions appropriées, ils s'efforceront d'atteindre à la ressemblance de l'humanité véritable, en s'inspirant de ce modèle qu'Homère, lorsqu'il le rencontre parmi les hommes, appelle divin et semblable aux dieux. Bien, dit-il. Et ils effaceront, je pense, et peindront de nouveau, jusqu'à ce qu'ils aient obtenu des caractères humains (501c) aussi chers à la Divinité que de tels caractères peuvent l'être. Certes, ce sera là un superbe tableau ! Eh bien ! demandai-je, aurons-nous convaincu ceux que tu représentais comme prêts à fondre sur nous qu'un tel peintre de constitutions est l'homme que nous leur vantions tout à l'heure, et qui excitait leur mauvaise humeur, parce que nous voulions lui confier le gouvernement des cités? se sont-ils adoucis en nous écoutant? Beaucoup, répondit-il, s'ils sont raisonnables. (501d) Qu'auraient-ils donc encore à nous objecter? Que les philosophes ne sont pas épris de l'être et de la vérité? Ce serait absurde. Que leur naturel, tel que nous l'avons décrit, n'est pas apparenté à ce qu'il y a de meilleur? Non plus. Quoi donc? que ce naturel, rencontrant des institutions convenables, n'est pas plus propre que tout autre à devenir parfaitement bon et sage? ou diront-ils que le sont davantage ceux que nous avons écartés? (501e) Non certes. S'effaroucheront-ils donc encore de nous entendre dire qu'il n'y aura de cesse aux maux de la cité et des citoyens que lorsque les philosophes détiendront le pouvoir, et que le gouvernement que nous avons imaginé sera réalisé en fait? Peut-être moins, dit-il.





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Dernière mise à jour : 23/03/2006