HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre III

γὰρ



Texte grec :

[407] (407a) ῏Αρα, ἦν δ’ ἐγώ, ὅτι ἦν τι αὐτῷ ἔργον, ὃ εἰ μὴ πράττοι, οὐκ ἐλυσιτέλει ζῆν; Δῆλον, ἔφη. ῾Ο δὲ δὴ πλούσιος, ὥς φαμεν, οὐδὲν ἔχει τοιοῦτον ἔργον προκείμενον, οὗ ἀναγκαζομένῳ ἀπέχεσθαι ἀβίωτον. Οὔκουν δὴ λέγεταί γε. Φωκυλίδου γάρ, ἦν δ’ ἐγώ, οὐκ ἀκούεις πῶς φησι δεῖν, ὅταν τῳ ἤδη βίος ᾖ, ἀρετὴν ἀσκεῖν. Οἶμαι δέ γε, ἔφη, καὶ πρότερον. Μηδέν, εἶπον, περὶ τούτου αὐτῷ μαχώμεθα, ἀλλ’ ἡμᾶς αὐτοὺς διδάξωμεν πότερον μελετητέον τοῦτο τῷ πλουσίῳ (b) καὶ ἀβίωτον τῷ μὴ μελετῶντι, ἢ νοσοτροφία τεκτονικῇ μὲν καὶ ταῖς ἄλλαις τέχναις ἐμπόδιον τῇ προσέξει τοῦ νοῦ, τὸ δὲ Φωκυλίδου παρακέλευμα οὐδὲν ἐμποδίζει. Ναὶ μὰ τὸν Δία, ἦ δ’ ὅς. σχεδόν γέ τι πάντων μάλιστα ἥ γε περαιτέρω γυμναστικῆς ἡ περιττὴ αὕτη ἐπιμέλεια τοῦ σώματος· καὶ γὰρ πρὸς οἰκονομίας καὶ πρὸς στρατείας καὶ πρὸς ἑδραίους ἐν πόλει ἀρχὰς δύσκολος. Τὸ δὲ δὴ μέγιστον, ὅτι καὶ πρὸς μαθήσεις ἁστινασοῦν καὶ (c) ἐννοήσεις τε καὶ μελέτας πρὸς ἑαυτὸν χαλεπή, κεφαλῆς τινας ἀεὶ διατάσεις καὶ ἰλίγγους ὑποπτεύουσα καὶ αἰτιωμένη ἐκ φιλοσοφίας ἐγγίγνεσθαι, ὥστε, ὅπῃ ταύτῃ ἀρετὴ ἀσκεῖται καὶ δοκιμάζεται, πάντῃ ἐμπόδιος· κάμνειν γὰρ οἴεσθαι ποιεῖ ἀεὶ καὶ ὠδίνοντα μήποτε λήγειν περὶ τοῦ σώματος. Εἰκός γε, ἔφη. Οὐκοῦν ταῦτα γιγνώσκοντα φῶμεν καὶ Ἀσκληπιὸν τοὺς μὲν φύσει τε καὶ διαίτῃ ὑγιεινῶς ἔχοντας τὰ σώματα, (d) νόσημα δέ τι ἀποκεκριμένον ἴσχοντας ἐν αὑτοῖς, τούτοις μὲν καὶ ταύτῃ τῇ ἕξει καταδεῖξαι ἰατρικήν, φαρμάκοις τε καὶ τομαῖς τὰ νοσήματα ἐκβάλλοντα αὐτῶν τὴν εἰωθυῖαν προστάττειν δίαιταν, ἵνα μὴ τὰ πολιτικὰ βλάπτοι, τὰ δ’ εἴσω διὰ παντὸς νενοσηκότα σώματα οὐκ ἐπιχειρεῖν διαίταις κατὰ σμικρὸν ἀπαντλοῦντα καὶ ἐπιχέοντα μακρὸν καὶ κακὸν βίον ἀνθρώπῳ ποιεῖν, καὶ ἔκγονα αὐτῶν, ὡς τὸ εἰκός, ἕτερα τοιαῦτα φυτεύειν, ἀλλὰ τὸν μὴ δυνάμενον ἐν τῇ καθεστηκυίᾳ (e) περιόδῳ ζῆν μὴ οἴεσθαι δεῖν θεραπεύειν, ὡς οὔτε αὑτῷ οὔτε πόλει λυσιτελῆ; Πολιτικόν, ἔφη, λέγεις Ἀσκληπιόν. Δῆλον, ἦν δ’ ἐγώ· καὶ οἱ παῖδες αὐτοῦ, ὅτι τοιοῦτος ἦν,

Traduction française :

[407] N'est-ce point, repris-je, parce qu'il a une fonction à remplir, et que s'il ne la remplit pas il ne trouve aucun (407a) avantage à vivre ? C'est évident. Mais le riche, disons-nous, n'a pas de travail dont il ne puisse s'abstenir sans que la vie lui soit insupportable. On le prétend. N'entends-tu pas Phocylide dire que dès qu'on a de quoi vivre il faut pratiquer la vertu? Je pense aussi qu'il faut la pratiquer avant. Ne lui contestons pas ce point ; mais voyons par nous-mêmes si le riche doit pratiquer la vertu et s'il lui est impossible de vivre sans elle, ou si la manie de nourrir (407b) les maladies, qui empêche le charpentier et les autres artisans de s'appliquer à leur métier, n'empêche pas le riche de suivre le précepte de Phocylide. Si, par Zeus, dit-il, et rien peut-être ne l'empêche autant que ce soin excessif du corps qui va au delà de ce qu'admet la gymnastique; car il est gênant dans les affaires domestiques, dans les expéditions militaires et dans les emplois sédentaires de la cité. Mais son principal inconvénient est de rendre difficile (407c) toute étude, toute réflexion ou méditation intérieure. On redoute toujours en effet des maux de tête et des vertiges qu'on impute à la philosophie ; aussi, partout où ce soin se rencontre, il entrave l'exercice et la mise à l'épreuve de la vertu, car il fait qu'on croit toujours être malade et qu'on ne cesse de se plaindre de sa santé. C'est naturel. Disons donc qu'Asclépios le savait, et que c'est pour les hommes qui tiennent de la nature et du régime qu'ils (407d) suivent une bonne constitution, mais souffrent d'une maladie localisée, qu'il a inventé la médecine. Il a chassé leurs maladies par des remèdes et des incisions, tout en leur ordonnant de ne rien changer à leur régime habituel, afin de ne point porter préjudice aux affaires de la cité. Quant aux sujets entièrement minés par la maladie, il n'a point tenté de prolonger leur vie misérable par un lent traitement d'infusions et de purgations, et de les mettre dans le cas d'engendrer des enfants destinés probablement à leur ressembler ; il n'a point pensé qu'il fallût soigner (407e) un homme incapable de vivre dans le cercle de devoirs qui lui est fixé, parce que de cela ni le malade lui-même ni la cité ne tirent profit. Tu fais un politique d'Asclépios, dit-il. Il est évident qu'il l'était.





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Dernière mise à jour : 15/02/2006