| Texte grec :
 
 
  
  
   | [397] (397a) Οὐκοῦν, ἦν δ’ ἐγώ, ὁ μὴ τοιοῦτος αὖ, ὅσῳ ἂν φαυλότερος ᾖ, 
 πάντα τε μᾶλλον διηγήσεται καὶ οὐδὲν ἑαυτοῦ ἀνάξιον οἰήσεται εἶναι, 
 ὥστε πάντα ἐπιχειρήσει μιμεῖσθαι σπουδῇ τε καὶ ἐναντίον πολλῶν, καὶ ἃ 
 νυνδὴ ἐλέγομεν, βροντάς τε καὶ ψόφους ἀνέμων τε καὶ χαλαζῶν καὶ 
 ἀξόνων τε καὶ τροχιλιῶν, καὶ σαλπίγγων καὶ αὐλῶν καὶ συρίγγων καὶ 
 πάντων ὀργάνων φωνάς, καὶ ἔτι κυνῶν καὶ προβάτων καὶ ὀρνέων 
 φθόγγους· (b) καὶ ἔσται δὴ ἡ τούτου λέξις ἅπασα διὰ μιμήσεως φωναῖς τε 
 καὶ σχήμασιν, ἢ σμικρόν τι διηγήσεως ἔχουσα;
 Ἀνάγκη, ἔφη, καὶ τοῦτο.
 Ταῦτα τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, ἔλεγον τὰ δύο εἴδη τῆς λέξεως. 
 Καὶ γὰρ ἔστιν, ἔφη.
 Οὐκοῦν αὐτοῖν τὸ μὲν σμικρὰς τὰς μεταβολὰς ἔχει, καὶ ἐάν τις 
 ἀποδιδῷ πρέπουσαν ἁρμονίαν καὶ ῥυθμὸν τῇ λέξει, ὀλίγου πρὸς τὴν 
 αὐτὴν γίγνεται λέγειν τῷ ὀρθῶς λέγοντι καὶ ἐν μιᾷ ἁρμονίᾳ : σμικραὶ γὰρ 
 αἱ μεταβολαί : καὶ δὴ καὶ ἐν (c) ῥυθμῷ ὡσαύτως παραπλησίῳ τινί;
 Κομιδῇ μὲν οὖν, ἔφη, οὕτως ἔχει. 
 Τί δὲ τὸ τοῦ ἑτέρου εἶδος; οὐ τῶν ἐναντίων δεῖται, πασῶν μὲν 
 ἁρμονιῶν, πάντων δὲ ῥυθμῶν, εἰ μέλλει αὖ οἰκείως λέγεσθαι, διὰ τὸ 
 παντοδαπὰς μορφὰς τῶν μεταβολῶν ἔχειν;
 Καὶ σφόδρα γε οὕτως ἔχει. 
 ῏Αρ’ οὖν πάντες οἱ ποιηταὶ καὶ οἵ τι λέγοντες ἢ τῷ ἑτέρῳ τούτων 
 ἐπιτυγχάνουσιν τύπῳ τῆς λέξεως ἢ τῷ ἑτέρῳ ἢ ἐξ ἀμφοτέρων τινὶ συγκεραννύντες; 
 Ἀνάγκη, ἔφη.
 (d) Τί οὖν ποιήσομεν; ἦν δ’ ἐγώ· πότερον εἰς τὴν πόλιν πάντας 
 τούτους παραδεξόμεθα ἢ τῶν ἀκράτων τὸν ἕτερον ἢ τὸν κεκραμένον; 
 ᾿Εὰν ἡ ἐμή, ἔφη, νικᾷ, τὸν τοῦ ἐπιεικοῦς μιμητὴν ἄκρατον.
 Ἀλλὰ μήν, ὦ Ἀδείμαντε, ἡδύς γε καὶ ὁ κεκραμένος, πολὺ δὲ ἥδιστος 
 παισί τε καὶ παιδαγωγοῖς ὁ ἐναντίος οὗ σὺ αἱρῇ καὶ τῷ πλείστῳ ὄχλῳ.
 ῞Ηδιστος γάρ. 
 Ἀλλ’ ἴσως, ἦν δ’ ἐγώ, οὐκ ἂν αὐτὸν ἁρμόττειν φαίης τῇ (e) ἡμετέρᾳ 
 πολιτείᾳ, ὅτι οὐκ ἔστιν διπλοῦς ἀνὴρ παρ’ ἡμῖν οὐδὲ πολλαπλοῦς, ἐπειδὴ 
 ἕκαστος ἓν πράττει.
 Οὐ γὰρ οὖν ἁρμόττει.
 Οὐκοῦν διὰ ταῦτα ἐν μόνῃ τῇ τοιαύτῃ πόλει τόν τε σκυτοτόμον 
 σκυτοτόμον εὑρήσομεν καὶ οὐ κυβερνήτην πρὸς τῇ σκυτοτομίᾳ, καὶ τὸν 
 γεωργὸν γεωργὸν καὶ οὐ δικαστὴν πρὸς τῇ γεωργίᾳ, καὶ τὸν πολεμικὸν 
 πολεμικὸν καὶ οὐ χρηματιστὴν πρὸς τῇ πολεμικῇ, καὶ πάντας οὕτω;
 Ἀληθῆ, ἔφη. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [397] Par conséquent, repris-je, l'orateur différent, dans la (397a) 
mesure où il sera plus médiocre, imitera tout et ne croira 
rien indigne de lui, de sorte qu'il tentera sérieusement de 
contrefaire, en présence de nombreux auditoires, ce que 
nous énumérions tout à l'heure : le bruit du tonnerre, des 
vents, de la grêle, des essieux, des poulies ; les sons de la 
trompette, de la flûte, de la syrinx, de tous les 
instruments, et de plus les cris des chiens, des moutons 
et des oiseaux ; son discours tout entier (397b) sera imitatif 
de voix et de gestes : il n'y entrera que peu de récit. 
Oui, dit il, c'est inévitable. 
Voilà les deux sortes de récit dont je voulais parler. Et, en 
effet, elles existent. 
Or, la première ne comporte que de faibles variations, et 
lorsqu'on aura donné au discours l'harmonie et le 
rythme qui lui conviennent, on n'aura guère qu'à 
conserver cette même et unique harmonie - qui est (397c) 
presque uniforme - et un rythme qui, semblablement, ne change pas. 
C'est tout à fait comme tu dis. 
Mais l'autre, n'exige-t-elle pas le contraire ? Ne lui faut-il 
pas toutes les harmonies, tous les rythmes pour 
s'exprimer de la manière qui lui est propre, puisqu'elle 
comporte toutes les formes de variations ? 
C'est très juste. 
Mais tous les poètes, et en général ceux qui racontent, 
n'emploient-ils pas l'une ou l'autre de ces formes de 
diction, ou un mélange des deux ? 
Nécessairement, dit-il. 
(397d) Que ferons-nous donc ? poursuivis-je. Admettrons-nous 
dans notre cité toutes ces formes, l'une ou l'autre 
des formes pures, ou leur mélange ? 
Si mon opinion l'emporte, répondit-il, nous nous déciderons 
en faveur de la forme pure qui imite l'homme de bien. 
Cependant, Adimante, la forme mélangée a bien de 
l'agrément ; et la forme de beaucoup la plus agréable aux 
enfants, à leurs gouverneurs et à la foule, est l'opposée 
de celle que tu préfères. 
C'est en effet la plus agréable. 
Mais, repris-je, tu me diras peut-être qu'elle ne convient 
(397e) pas à notre gouvernement, parce qu'il n'y a point 
chez nous d'homme double ni multiple, et que chacun 
n'y fait qu'une seule chose. 
En effet, elle ne convient pas. 
N'est-ce donc pas à cause de cela que dans notre cité 
seulement on trouvera le cordonnier cordonnier, et non 
pas pilote en même temps que cordonnier, le laboureur 
laboureur, et non pas juge en même temps que laboureur, 
le guerrier guerrier et non pas commerçant en 
même temps que guerrier, et ainsi de tous ? 
C'est vrai, dit-il. |  |