HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, La République, livre II



Texte grec :

[379] ῏Ω ᾿Αδείμαντε, οὐκ ἐσμὲν ποιηταὶ ἐγώ τε (379a) καὶ σὺ ἐν τῷ παρόντι, ἀλλ’ οἰκισταὶ πόλεως· οἰκισταῖς δὲ τοὺς μὲν τύπους προσήκει εἰδέναι ἐν οἷς δεῖ μυθολογεῖν τοὺς ποιητάς, παρ’ οὓς ἐὰν ποιῶσιν οὐκ ἐπιτρεπτέον, οὐ μὴν αὐτοῖς γε ποιητέον μύθους. ᾿Ορθῶς, ἔφη· ἀλλ’ αὐτὸ δὴ τοῦτο, οἱ τύποι περὶ θεολογίας τίνες ἂν εἶεν; Τοιοίδε πού τινες, ἦν δ’ ἐγώ· οἷος τυγχάνει ὁ θεὸς ὤν, ἀεὶ δήπου ἀποδοτέον, ἐάντέ τις αὐτὸν ἐν ἔπεσιν ποιῇ ἐάντε ἐν μέλεσιν ἐάντε ἐν τραγῳδίᾳ. Δεῖ γάρ. (b) Οὐκοῦν ἀγαθὸς ὅ γε θεὸς τῷ ὄντι τε καὶ λεκτέον οὕτω; Τί μήν; ᾿Αλλὰ μὴν οὐδέν γε τῶν ἀγαθῶν βλαβερόν· ἦ γάρ; Οὔ μοι δοκεῖ. ῏Αρ’ οὖν ὃ μὴ βλαβερὸν βλάπτει; Οὐδαμῶς. ῝Ο δὲ μὴ βλάπτει κακόν τι ποιεῖ; Οὐδὲ τοῦτο. ῝Ο δέ γε μηδὲν κακὸν ποιεῖ οὐδ’ ἄν τινος εἴη κακοῦ αἴτιον; Πῶς γάρ; Τί δέ; ὠφέλιμον τὸ ἀγαθόν; Ναί. Αἴτιον ἄρα εὐπραγίας; Ναί. Οὐκ ἄρα πάντων γε αἴτιον τὸ ἀγαθόν, ἀλλὰ τῶν μὲν εὖ ἐχόντων αἴτιον, τῶν δὲ κακῶν ἀναίτιον. (c) Παντελῶς γ’, ἔφη. Οὐδ’ ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, ὁ θεός, ἐπειδὴ ἀγαθός, πάντων ἂν εἴη αἴτιος, ὡς οἱ πολλοὶ λέγουσιν, ἀλλὰ ὀλίγων μὲν τοῖς ἀνθρώποις αἴτιος, πολλῶν δὲ ἀναίτιος· πολὺ γὰρ ἐλάττω τἀγαθὰ τῶν κακῶν ἡμῖν, καὶ τῶν μὲν ἀγαθῶν οὐδένα ἄλλον αἰτιατέον, τῶν δὲ κακῶν ἄλλ’ ἄττα δεῖ ζητεῖν τὰ αἴτια, ἀλλ’ οὐ τὸν θεόν. ᾿Αληθέστατα, ἔφη, δοκεῖς μοι λέγειν. Οὐκ ἄρα, ἦν δ’ ἐγώ, ἀποδεκτέον οὔτε ῾Ομήρου οὔτ’ ἄλλου (d) ποιητοῦ ταύτην τὴν ἁμαρτίαν περὶ τοὺς θεοὺς ἀνοήτως ἁμαρτάνοντος καὶ λέγοντος— ὡς δοιοί τε πίθοι κατακείαται ἐν Διὸς οὔδει κηρῶν ἔμπλειοι, ὁ μὲν ἐσθλῶν, αὐτὰρ ὃ δειλῶν· καὶ ᾧ μὲν ἂν μείξας ὁ Ζεὺς δῷ ἀμφοτέρων, ἄλλοτε μέν τε κακῷ ὅ γε κύρεται, ἄλλοτε δ’ ἐσθλῷ· ᾧ δ’ ἂν μή, ἀλλ’ ἄκρατα τὰ ἕτερα, τὸν δὲ κακὴ βούβρωστις ἐπὶ χθόνα δῖαν ἐλαύνει· (e) οὐδ’ ὡς ταμίας ἡμῖν Ζεὺς— ἀγαθῶν τε κακῶν τε τέτυκται. τὴν δὲ τῶν ὅρκων καὶ σπονδῶν σύγχυσιν, ἣν ὁ Πάνδαρος συνέχεεν, ἐάν τις φῇ δι’ ᾿Αθηνᾶς τε καὶ Διὸς γεγονέναι, οὐκ ἐπαινεσόμεθα,

Traduction française :

[379] Adimante, nous ne sommes poètes, (379a) ni toi ni moi, en ce moment, mais fondateurs de cité ; or, à des fondateurs il appartient de connaître les modèles que doivent suivre les poètes dans leurs histoires, et de défendre qu'on s'en écarte ; mais ce n'est pas à eux de composer des fables. Fort bien, dit-il ; mais je voudrais justement savoir quels sont les modèles qu'on doit suivre dans les histoires concernant les dieux. Ceci t'en donnera une idée, repris-je ; il faut toujours représenter Dieu tel qu'il est, qu'on le mette en scène dans l'épopée, la poésie lyrique ou la tragédie. Il le faut, en effet. (379b) Or, Dieu n'est-il pas essentiellement bon, et n'est-ce pas ainsi qu'il faut parler de lui ? Certes. Mais rien de bon n'est nuisible, n'est-ce pas ? C'est mon avis. Or, ce qui n'est pas nuisible ne nuit pas ? Nullement. Mais ce qui ne nuit pas fait-il du mal ? Pas davantage. Et ce qui ne fait pas de mal peut-il être cause de quelque mal ? Comment le pourrait-il ? Mais quoi ! le bien est utile ? Oui. Il est donc la cause du succès ? Oui. Mais alors le bien n'est pas la cause de toute chose ; il est cause de ce qui est bon et non pas de ce qui est mauvais. C'est incontestable, dit-il. (379c) Par conséquent, poursuivis-je, Dieu, puisqu'il est bon, n'est pas la cause de tout, comme on le prétend communément ; il n'est cause que d'une petite partie de ce qui arrive aux hommes et ne l'est pas de la plus grande, car nos biens sont beaucoup moins nombreux que nos maux, et ne doivent être attribués qu'à lui seul, tandis qu'à nos maux il faut chercher une autre cause, mais non pas Dieu. Tu me parais, avoua-t-il, dire très vrai. Dès lors, repris-je, il est impossible d'admettre, d'Homère ou de tout autre poète, des erreurs sur les dieux (379d) aussi absurdes que celles-ci : Deux tonneaux se trouvent au seuil de Zeus pleins de sorts, l'un d'heureux, l'autre de mauvais, et celui à qui Zeus donne des deux tantôt éprouve du mal et tantôt du bien ; mais celui qui ne reçoit que des seconds sans mélange, la dévorante faim le poursuit sur la terre divine; et encore que Zeus est pour nous (379e) dispensateur et des biens et des maux. Et pour la violation des serments et des traités dont Pandaros se rendit coupable, si quelqu'un dit qu'elle fut commise à l'instigation d'Athéna et de Zeus, nous ne l'approuverons pas,





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Dernière mise à jour : 18/01/2006