HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Philèbe (dialogue complet)

Page 43

  Page 43

[43] (43a) (Σωκράτης) Κάλλιστ' εἶπες. Ἀλλὰ γὰρ οἶμαι τόδε λέγεις, ὡς ἀεί τι τούτων ἀναγκαῖον ἡμῖν συμβαίνειν, ὡς οἱ σοφοί φασιν· ἀεὶ γὰρ ἅπαντα ἄνω τε καὶ κάτω ῥεῖ. (Πρώταρχος) Λέγουσι γὰρ οὖν, καὶ δοκοῦσί γε οὐ φαύλως λέγειν. (Σωκράτης) Πῶς γὰρ ἄν, μὴ φαῦλοί γε ὄντες; Ἀλλὰ γὰρ ὑπεκστῆναι τὸν λόγον ἐπιφερόμενον τοῦτον βούλομαι. Τῇδ' οὖν διανοοῦμαι φεύγειν, καὶ σύ μοι σύμφευγε. (Πρώταρχος) Λέγε ὅπῃ. (Σωκράτης) Ταῦτα μὲν τοίνυν οὕτως ἔστω, φῶμεν πρὸς τούτους· (43b) σὺ δ' ἀπόκριναι πότερον ἀεὶ πάντα, ὁπόσα πάσχει τι τῶν ἐμψύχων, ταῦτ' αἰσθάνεται τὸ πάσχον, καὶ οὔτ' αὐξανόμενοι λανθάνομεν ἡμᾶς αὐτοὺς οὔτε τι τῶν τοιούτων οὐδὲν πάσχοντες, πᾶν τοὐναντίον. (Πρώταρχος) Ἅπαν δήπου τοὐναντίον· ὀλίγου γὰρ τά γε τοιαῦτα λέληθε πάνθ' ἡμᾶς. (Σωκράτης) Οὐ τοίνυν καλῶς ἡμῖν εἴρηται τὸ νυνδὴ ῥηθέν, ὡς αἱ μεταβολαὶ κάτω τε καὶ ἄνω γιγνόμεναι λύπας τε καὶ ἡδονὰς ἀπεργάζονται. (Πρώταρχος) Τί μήν; (43c) (Σωκράτης) Ὧδ' ἔσται κάλλιον καὶ ἀνεπιληπτότερον τὸ λεγόμενον. (Πρώταρχος) Πῶς; (Σωκράτης) Ὡς αἱ μὲν μεγάλαι μεταβολαὶ λύπας τε καὶ ἡδονὰς ποιοῦσιν ἡμῖν, αἱ δ' αὖ μέτριαί τε καὶ σμικραὶ τὸ παράπαν οὐδέτερα τούτων. (Πρώταρχος) Ὀρθότερον οὕτως 'κείνως, Σώκρατες. (Σωκράτης) Οὐκοῦν εἰ ταῦτα οὕτω, πάλιν νυνδὴ ῥηθεὶς βίος ἂν ἥκοι. (Πρώταρχος) Ποῖος; (Σωκράτης) Ὃν ἄλυπόν τε καὶ ἄνευ χαρμονῶν ἔφαμεν εἶναι. (Πρώταρχος) Ἀληθέστατα λέγεις. (Σωκράτης) Ἐκ δὴ τούτων τιθῶμεν τριττοὺς ἡμῖν βίους, ἕνα (43d) μὲν ἡδύν, τὸν δ' αὖ λυπηρόν, τὸν δ' ἕνα μηδέτερα. πῶς ἂν φαίης σὺ περὶ τούτων; (Πρώταρχος) Οὐκ ἄλλως ἔγωγε ταύτῃ, τρεῖς εἶναι τοὺς βίους. (Σωκράτης) Οὐκοῦν οὐκ ἂν εἴη τὸ μὴ λυπεῖσθαί ποτε ταὐτὸν τῷ χαίρειν; (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ ἄν; (Σωκράτης) Ὁπόταν οὖν ἀκούσῃς ὡς ἥδιστον πάντων ἐστὶν ἀλύπως διατελεῖν τὸν βίον ἅπαντα, τί τόθ' ὑπολαμβάνεις λέγειν τὸν τοιοῦτον; (Πρώταρχος) Ἡδὺ λέγειν φαίνεται ἔμοιγε οὗτος τὸ μὴ λυπεῖσθαι. (43e) (Σωκράτης) Τριῶν ὄντων οὖν ἡμῖν, ὧντινων βούλει, τίθει, καλλίοσιν ἵνα ὀνόμασι χρώμεθα, τὸ μὲν χρυσόν, τὸ δ' ἄργυρον, τρίτον δὲ τὸ μηδέτερα τούτων. (Πρώταρχος) Κεῖται. (Σωκράτης) Τὸ δὴ μηδέτερα τούτων ἔσθ' ἡμῖν ὅπως θάτερα γένοιτο ἄν, χρυσὸς ἄργυρος; (Πρώταρχος) Καὶ πῶς ἄν; (Σωκράτης) Οὐδ' ἄρα μέσος βίος ἡδὺς λυπηρὸς λεγόμενος ὀρθῶς ἄν ποτε οὔτ' εἰ δοξάζοι τις, δοξάζοιτο, οὔτ' εἰ λέγοι, λεχθείη, κατά γε τὸν ὀρθὸν λόγον. (Πρώταρχος) Πῶς γὰρ ἄν; [43] (43a) SOCRATE. Très bien répondu. Mais, à ce que je vois, tu crois qu’il est nécessaire que nous éprouvions toujours quelque chose de semblable, comme d’habiles gens le prétendent, parce que tout est dans un mouvement continuel en tout sens. PROTARQUE. C’est en effet ce qu’ils disent, et leurs raisons ne paraissent pas méprisables. SOCRATE. Comment le seraient-elles, puisque eux-mêmes ne le sont pas ? Mais je veux détourner cette question qui se jette à la traverse de notre entretien ; et voici comment j’ai dessein de l’éviter ; évite-la avec moi. PROTARQUE. Dis comment. SOCRATE. A la bonne heure, dirons-nous à ces sages, que les choses soient comme vous le prétendez. (43b) Mais toi, Protarque, dis-moi si les êtres animés ont la sensation de tout ce qui se passe en eux ; si nous avons le sentiment des accroissements que prend notre corps, et des affections de cette nature auxquelles il est sujet ; ou si c’est tout le contraire, rien de tout cela ne se faisant, pour ainsi dire, sentir à nous. PROTARQUE. C’est tout le contraire, assurément. SOCRATE. Ce que nous avons dit tout-à l’heure n’était donc pas bien dit, que les changements qui arrivent en tous sens produisent en nous des douleurs et des plaisirs ? PROTARQUE. Eh bien ? (43c) SOCRATE. Et nous parlerons mieux, et d’une manière plus irrépréhensible... PROTARQUE. Comment ? SOCRATE. En disant que les grands changements excitent en nous de la douleur et du plaisir ; mais que les changements qui se font peu-à-peu, ou qui sont peu considérables, n’excitent en nous ni l’un ni l’autre. PROTARQUE. Cette façon de parler est plus juste, Socrate. SOCRATE. Mais si cela est, le genre de vie dont je viens de faire mention a lieu de nouveau. PROTARQUE. Quel genre de vie ? SOCRATE. Celui que nous avons dit exempt de douleur et de plaisir. PROTARQUE. Rien de plus vrai. SOCRATE. En conséquence de tout ceci, mettons trois espèces de vie : (43d) une de plaisir, une de douleur, et une troisième, qui n’est ni l’une ni l’autre. Quel est ton avis là- dessus ? PROTARQUE. Je pense, comme toi, qu’il faut admettre ces trois sortes de vie. SOCRATE. Ainsi, être exempt de douleur ne saurait jamais être la même chose que ressentir du plaisir. PROTARQUE. Comment pourrait-il l’être ? SOCRATE. Lors donc que tu entends dire que rien n’est plus agréable que de passer toute sa vie sans douleur, que penses-tu que signifie ce langage ? PROTARQUE. Il me paraît signifier qu’être exempt de douleur est une chose agréable. (43e) SOCRATE. Supposons donc trois choses telles qu’il te plaira, et, pour nous servir de noms plus beaux, prenons que l’une soit de l’or, l’autre de l’argent, la troisième ni l’un ni l’autre. PROTARQUE. Soit. SOCRATE. Se peut-il faire que ce qui n’est ni l’un ni l’autre, devienne l’un ou l’autre, or ou argent ? PROTARQUE. Impossible. SOCRATE. Ainsi, soit qu’on pense, soit qu’on dise que la vie moyenne est agréable ou douloureuse, on ne peut ni le penser ni le dire à juste titre, du moins à consulter la droite raison. PROTARQUE. Non, sans doute.


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 11/03/2010