HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedre

τοὺς



Texte grec :

[231] ἀξιῶ δὲ μὴ διὰ (231a) τοῦτο ἀτυχῆσαι ὧν δέομαι,
ὅτι οὐκ ἐραστὴς ὤν σου τυγχάνω. ὡς ἐκείνοις μὲν τότε μεταμέλει ὧν ἂν εὖ
ποιήσωσιν, ἐπειδὰν τῆς ἐπιθυμίας παύσωνται· τοῖς δὲ οὐκ ἔστι χρόνος ἐν ᾧ
μεταγνῶναι προσήκει. οὐ γὰρ ὑπ᾽ ἀνάγκης ἀλλ᾽ ἑκόντες, ὡς ἂν ἄριστα περὶ τῶν
οἰκείων βουλεύσαιντο, πρὸς τὴν δύναμιν τὴν αὑτῶν εὖ ποιοῦσιν. ἔτι δὲ οἱ μὲν
ἐρῶντες σκοποῦσιν ἅ τε κακῶς διέθεντο τῶν αὑτῶν διὰ τὸν ἔρωτα καὶ ἃ
πεποιήκασιν εὖ, καὶ ὃν εἶχον πόνον προστιθέντες (231b) ἡγοῦνται πάλαι τὴν
ἀξίαν ἀποδεδωκέναι χάριν τοῖς ἐρωμένοις· τοῖς δὲ μὴ ἐρῶσιν οὔτε τὴν τῶν
οἰκείων ἀμέλειαν διὰ τοῦτο ἔστιν προφασίζεσθαι, οὔτε τοὺς παρεληλυθότας
πόνους ὑπολογίζεσθαι, οὔτε τὰς πρὸς τοὺς προσήκοντας διαφορὰς αἰτιάσασθαι·
ὥστε περιῃρημένων τοσούτων κακῶν οὐδὲν ὑπολείπεται ἀλλ᾽ ἢ ποιεῖν προθύμως
ὅτι ἂν αὐτοῖς οἴωνται πράξαντες χαριεῖσθαι. ἔτι δὲ εἰ διὰ τοῦτο ἄξιον (231c) τοὺς
ἐρῶντας περὶ πολλοῦ ποιεῖσθαι, ὅτι τούτους μάλιστά φασιν φιλεῖν ὧν ἂν ἐρῶσιν,
καὶ ἕτοιμοί εἰσι καὶ ἐκ τῶν λόγων καὶ ἐκ τῶν ἔργων τοῖς ἄλλοις ἀπεχθανόμενοι
τοῖς ἐρωμένοις χαρίζεσθαι, ῥᾴδιον γνῶναι, εἰ ἀληθῆ λέγουσιν, ὅτι ὅσων ἂν
ὕστερον ἐρασθῶσιν, ἐκείνους αὐτῶν περὶ πλείονος ποιήσονται, καὶ δῆλον ὅτι,
ἐὰν ἐκείνοις δοκῇ, καὶ τούτους κακῶς ποιήσουσιν. καίτοι πῶς εἰκός ἐστι τοιοῦτον
πρᾶγμα προέσθαι (231d) τοιαύτην ἔχοντι συμφοράν, ἣν οὐδ᾽ ἂν ἐπιχειρήσειεν
οὐδεὶς ἔμπειρος ὢν ἀποτρέπειν; καὶ γὰρ αὐτοὶ ὁμολογοῦσι νοσεῖν μᾶλλον ἢ
σωφρονεῖν, καὶ εἰδέναι ὅτι κακῶς φρονοῦσιν, ἀλλ᾽ οὐ δύνασθαι αὑτῶν κρατεῖν·
ὥστε πῶς ἂν εὖ φρονήσαντες ταῦτα καλῶς ἔχειν ἡγήσαιντο περὶ ὧν οὕτω
διακείμενοι βουλεύονται; καὶ μὲν δὴ εἰ μὲν ἐκ τῶν ἐρώντων τὸν βέλτιστον αἱροῖο,
ἐξ ὀλίγων ἄν σοι ἡ ἔκλεξις εἴη· εἰ δ᾽ ἐκ τῶν ἄλλων τὸν σαυτῷ ἐπιτηδειότατον, ἐκ
πολλῶν· ὥστε πολὺ (231e) πλείων ἐλπὶς ἐν τοῖς πολλοῖς ὄντα τυχεῖν τὸν ἄξιον
τῆς σῆς φιλίας. εἰ τοίνυν τὸν νόμον τὸν καθεστηκότα δέδοικας,
μὴ πυθομένων τῶν ἀνθρώπων ὄνειδός σοι γένηται,

Traduction française :

[231] (a) d'autre part j'estime que ce n'est pas une raison, parce que je ne suis pas amoureux de toi, pour que justement je ne doive pas avoir de succès dans ce que je te demande. La preuve en est que, au contraire de ces gens-là qui regrettent leurs éventuels bienfaits, alors qu'a pris fin leur désir, les autres ne connaissent pas de moment où pour eux il y ait lieu de se repentir : ce n'est pas en effet par force, mais de leur plein gré, après avoir délibéré le mieux possible sur leurs affaires personnelles, qu'ils sont bienfaisants, dans la mesure des moyens qui sont les leurs. Ajoutons-le : ceux qui aiment envisagent, et celles de leurs affaires personnelles que leur amour leur a fait mal régler, et leurs bienfaits, et, (b) après y avoir compté en plus la peine qu'ils ont eue, ils jugent avoir depuis longtemps payé à leurs aimés toute leur dette de reconnaissance ! Ceux, au contraire, qui n'aiment pas, il n'y a lieu pour eux, ni de prendre ce prétexte pour s'excuser d'avoir, de ce fait, négligé leurs propres affaires, ni pour prendre en considération leurs peines passées, ni pour alléguer les dissentiments qui en ont résulté avec leurs proches. En conséquence, une fois que de la chose ont été retranchés tous ces inconvénients, il ne reste plus qu'à faire avec empressement ce dont l'accomplissement, peut-on penser, répondra à leurs voeux. (c) « Ajoutons-le : supposé que ceux qui aiment vaillent que d'eux on fasse grand cas, pour cette raison que, à les en croire, ils ont pour ceux dont ils sont amoureux la plus grande amitié et qu'ils sont prêts, par leurs paroles comme par leurs actes, en se rendant odieux à autrui, à complaire ainsi a leurs aimés, il est facile de se rendre compte s'ils disent la vérité : tous ceux en effet dont, par la suite, ils seront devenus amoureux, c'est de ces derniers qu'ils feront un plus grand cas que des premiers, et, manifestement, ils causeront à ceux-ci du tort si c'est le bon plaisir des autres. Quelle convenance y a-t-il assurément (d) à concéder une pareille faveur à un homme affligé d'un mal pareil, d'un mal que nul être raisonnable ne tenterait seulement de conjurer? Car, ils en conviennent eux-mêmes, ils sont malades d'esprit plutôt qu'ils n'ont leur bon sens ; ils savent qu'ils ont perdu la tête, mais ils sont, disent-ils, incapables de se dominer! En conséquence, comment, une fois rentrés dans leur bon sens, jugeraient-ils qu'il était bien de prendre les décisions qu'ils ont prises lorsque tel était leur état? En outre, si c'est entre ceux qui aiment que tu as à choisir le meilleur, ta sélection devra se faire sur un petit nombre de personnes ; tandis qu'elle se fera sur un grand nombre, s'il s'agit pour toi de choisir, entre les autres, (e) celui qui te sera à toi-même le plus utile ; en sorte que, avec le grand nombre, tes chances sont beaucoup plus nombreuses d'y rencontrer celui qui mérite ton amitié, « Bien plus, supposé que tu redoutes les reproches qu'au nom de la règle établie te feraient les gens, une fois infirmés de ta conduite,





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Dernière mise à jour : 8/10/2007