| Texte grec :
 
 
  
  
   | [279] (Σωκράτης) νέος ἔτι, ὦ Φαῖδρε, Ἰσοκράτης· ὃ μέντοι μαντεύομαι (279a) κατ᾽ αὐτοῦ,
 λέγειν ἐθέλω.
 (Φαῖδρος) τὸ ποῖον δή;
 (Σωκράτης)
 δοκεῖ μοι ἀμείνων ἢ κατὰ τοὺς περὶ Λυσίαν εἶναι λόγους τὰ τῆς φύσεως, ἔτι τε
 ἤθει γεννικωτέρῳ κεκρᾶσθαι· ὥστε οὐδὲν ἂν γένοιτο θαυμαστὸν προϊούσης τῆς
 ἡλικίας εἰ περὶ αὐτούς τε τοὺς λόγους, οἷς νῦν ἐπιχειρεῖ, πλέον ἢ παίδων
 διενέγκοι τῶν πώποτε ἁψαμένων λόγων, ἔτι τε εἰ αὐτῷ μὴ ἀποχρήσαι ταῦτα, ἐπὶ
 μείζω δέ τις αὐτὸν ἄγοι ὁρμὴ θειοτέρα· φύσει γάρ, ὦ φίλε, ἔνεστί τις φιλοσοφία
 (279b) τῇ τοῦ ἀνδρὸς διανοίᾳ. ταῦτα δὴ οὖν ἐγὼ μὲν παρὰ τῶνδε τῶν θεῶν ὡς
 ἐμοῖς παιδικοῖς Ἰσοκράτει ἐξαγγέλλω, σὺ δ᾽ ἐκεῖνα ὡς σοῖς Λυσίᾳ.
 (Φαῖδρος)
 ταῦτ᾽ ἔσται· ἀλλὰ ἴωμεν, ἐπειδὴ καὶ τὸ πνῖγος ἠπιώτερον γέγονεν.
 (Σωκράτης) οὐκοῦν εὐξαμένῳ πρέπει τοῖσδε πορεύεσθαι;
 (Φαῖδρος) τί μήν;
 (Σωκράτης)
 ὦ φίλε Πάν τε καὶ ἄλλοι ὅσοι τῇδε θεοί, δοίητέ μοι καλῷ γενέσθαι τἄνδοθεν·
 ἔξωθεν δὲ ὅσα ἔχω, τοῖς ἐντὸς (279c) εἶναί μοι φίλια. πλούσιον δὲ νομίζοιμι τὸν
 σοφόν· τὸ δὲ χρυσοῦ πλῆθος εἴη μοι ὅσον μήτε φέρειν μήτε ἄγειν δύναιτο ἄλλος
 ἢ ὁ σώφρων. ἔτ᾽ ἄλλου του δεόμεθα, ὦ Φαῖδρε; ἐμοὶ μὲν γὰρ μετρίως ηὖκται.
 (Φαῖδρος) καὶ ἐμοὶ ταῦτα συνεύχου· κοινὰ γὰρ τὰ τῶν φίλων.
 (Σωκράτης) ἴωμεν.
 
 |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [279] - (SOCRATE) : Isocrate est encore jeune, Phèdre. Ce que 
pourtant j'augure (a) de lui, je consens à te le dire... - (PHÈDRE)  : 
Quoi, au juste? - (SOCRATE) : A mon avis, ses dons naturels lui 
donnent trop de supériorité pour que, en parallèle avec eux, on 
mette les discours de Lysias, et, de plus, son caractère est d'une 
plus noble trempe. Par suite, il n'y aurait rien de surprenant 
que, en avançant en âge, il ne l'emportât, et 
plus que sur des enfants, dans le genre même de discours 
auquel il s'attache présentement, sur tous ceux qui 
jamais se sont appliqués à l'éloquence, et que, si cela, 
ajoutons-le, ne devait pas lui suffire, c'est à de plus 
grandes choses que le conduirait un plus divin élan; 
(b) car, mon cher, dans l'esprit de cet homme-là, il y a, 
de nature, une certaine philosophie. Voilà donc quel est 
le message que moi, de la part des divinités d'ici, j'adresse 
à Isocrate, mon bien-aimé; à Lysias, comme à ton bien-aimé 
à toi, ce sont nos précédents propos que tu transmettras. 
- (PHÈDRE) : C'est ce qui sera fait! Mais allons! 
mettons-nous à marcher, puisqu'aussi bien la forte chaleur 
est maintenant apaisée! 
- (SOCRATE)  : N'est-il pas bienséant de ne pas se
mettre en route sans avoir fait une prière 
aux divinités que voici? - (PHÈDRE) : Sans contredit! -
(SOCRATE) : « O mon cher Pan et vous toutes, autres Divinités 
de ces lieux! Accordez-moi d'acquérir la beauté intérieure, 
et, dans les choses du dehors qui sont à moi, de 
trouver de l'amitié pour celles du dedans! Puissé-je tenir 
pour riche l'homme sage! Puisse l'abondance de mes 
biens être de la mesure voulue pour que nul autre homme , 
sinon le tempérant, ne soit capable ni de les emporter ni 
de les emmener! Avons-nous, Phèdre, autre chose 
encore à demander? Pour moi, en effet, j'ai exprimé les 
souhaits qu'il fallait. - (PHÈDRE) : Fais-les aussi en même 
temps pour moi, puisqu'entre amis tout est commun! 
- (SOCRATE) : Allons! en marche! |  |